Au lendemain de la marche de soutien du Mouvement espoir du Bénin (Mesb) à la révision de la Constitution, le ministre de l’Enseignement supérieur, François Abiola fait l’objet de vives contestations au sein de son parti. A cela s’ajoutent les dénonciations des populations de Sakété qui crient à la manipulation et à l’intoxication.
Après la marche de soutien à la révision de la Constitution par des militants du Mouvement Espoir du Bénin (Mesb) à Sakété, certains responsables du parti crient à la manipulation. D’après leurs propos, la révision de la Constitution du 11 décembre 1990 n’a jamais été débattue au sein de la formation politique. « Le Mesb n’a jamais dit « oui » à la révision de la Constitution. Je voudrais par le présent informer les uns et les autres que depuis 2011 après les élections présidentielles et législatives, le bureau du parti Mouvement Espoir du Bénin ne s’est plus jamais réuni pour débattre d’un quelconque sujet. Je voudrais donc rassurer les membres fondateurs ainsi que ceux du Bureau politique que le Mesb n’est et ne sera jamais la propriété privée d’un quelconque individu. Aussi, voudrais-je leur dire que les textes que nous-mêmes avons votés en Assemblée générale seront respectés à la lettre... », a déclaré le responsable à la communication et à l’information du Mesb, Aimé Sodjinou, dans un communiqué de presse. Ce dernier exprime ainsi la position des centaines de militants du parti qui n’approuvent pas l’initiative conduite par leur chef de file. Comme on peut s’en rendre compte, François Abiola est défié au sein de sa famille politique. Une crise latente est perceptible entre le ministre de l’Enseignement supérieur et ses compagnons dans cette aventure de la révision de la Constitution. Les contestataires préparent une sortie médiatique pour protester contre l’utilisation abusive du patrimoine du parti par un groupuscule à des fins politiciennes.
Contestations des populations
Selon nos informations, la marche de soutien à la révision de la Constitution organisée dans la Commune de Sakété ne reflète pas l’aspiration profonde des populations, mais celle de quelques individus. « Par cette marche, on a fait croire à l’opinion que les populations de Sakété soutiennent la révision de la Constitution. Nous, à Sakété, n’accepterons jamais une révision constitutionnelle dans les conditions actuelles… ». Telle est l’opinion générale à la suite de la marche de soutien du Mesb à la révision de la Constitution. Les forces vives de la Commune ne se reconnaissent pas dans cette manifestation organisée en leur nom. De sources dignes de foi, une grande partie des manifestants révisionnistes ne réside pas dans la localité.