Sous l’impulsion de l’Archevêque de Cotonou, Monseigneur Antoine Ganyé, les autorités religieuses et morales, toutes tendances confondues, lancent un appel au gouvernement et son chef pour l’organisation rapide des élections dans la paix. C’était hier au Champ d’oiseau à Cotonou.
Jamais l’attente n’a été aussi longue. Jamais l’inquiétude n’a été aussi profonde. Et ça, la mémoire collective béninoise, surtout la communauté religieuse nationale l’a compris très tôt. En effet, en bon éveilleur de conscience et en infaillible gardien de la paix, les hauts responsables religieux sont montés au créneau pour demander à tout citoyen béninois, soit-il président de la République, mais impliqué de près ou de loin dans l’organisation des élections futures, d’avoir la crainte de Dieu dans l’exécution de sa mission. Ils étaient tous là. Monseigneur Antoine Ganyé des Catholiques, le Révérend-pasteur Bennett Adéogun des Célestes, son alter égo des Chérubins, Noël Couthon, El Hadj Issiaka Ligali des Musulmans, Moïse Sagbohan des Protestants et même Dah Adoko Gbèdiga des religions endogènes. Donnant ainsi l’exemple d’une unicité contagieuse à tous égards, ces esprits éclairés de la nation béninoise avaient déjà tiré la sonnette d’alarme en décembre 2014, en organisant deux jours de jeûne et de prières. Dieu n’étant pas sourd au cri de détresse de ses sujets, la Cour constitutionnelle a sorti la décision Dcc 15-001 du 9 janvier 2015 pour remettre les pendules à l’heure. Et dans la foulée, le Cos-Lépi s’est exécuté en publiant la Léip. L’un dans l’autre, les autorités religieuses ont alors de bonnes raisons de rappeler au président de la République son devoir premier de chef d’Etat, celui d’organiser les élections quelles que soient les circonstances. Mettant ainsi les pieds dans les plats, les autorités religieuses rappellent aux différents acteurs gouvernementaux, politiques, institutionnels, parlementaires et sociaux leur mission républicaine.
Victor Nongni