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La Presse du Jour N° 1925 du 9/7/2013

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A l’Université d’Abomey-Calavi (UAC ) : Les forces du mal rôdent et tentent de frapper
Publié le mercredi 10 juillet 2013   |  La Presse du Jour


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Université d’Abomey-Calavi


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Il y a quelques jours, des adolescentes visiblement en mission commandée (vu leurs âges) mues par la volonté de jeter des mauvais sorts ont été aperçues à la Faculté des Sciences et Techniques (FAST) de l’UAC, en train d’enfouir dans le sol des «objets» de cultes maléfiques.

Des amulettes et des statuettes en bois mal travaillé trempées dans du sang et bariolées de fils à coudre blancs, noirs et rouges, des feuilles encore fraîches de plantes spécialisées, des traces d’huile rouge et une senteur d’alcool local embaumant légèrement l’atmosphère; c’est l’arsenal que deux filles à peine majeures s’évertuaient à enterrer sur le domaine de la FAST de l’Université d’Abomey-Calavi, plus particulièrement à la porte d’accès d’un laboratoire de recherche dirigé par un jeune enseignant-chercheur confirmé, lequel est promis à un bel avenir. Des deux sorcières mal inspirées de venir s’essayer sur le campus à cette heure-là de la journée -17 heures environ- l’une portait un bébé au dos. Ce détail aurait floué l’enseignant-chercheur, visiblement visé, qui a pu surprendre à son propre insu les «poseuses de mine» à qui il aurait simplement intimé l’ordre de déguerpir. «Elles me donnaient l’impression de venir couper de l’herbe et des feuilles dans le buisson d’à-côté, vu que notre campus quasi ouvert en regorge et que nous y recevons des visiteurs de toutes catégories venus d’horizons divers, pour diverses raisons», a-t-il confié plus tard à un groupe de hauts responsables de l’Université arrivés lui témoigner leur soutien, suite à l’événement. Mais à défaut de leur faire mettre la main dessus, il a ainsi et, de l’avis de beaucoup, contribué à exorciser par lui-même le mauvais sort qui serait en train de lui être jeté, nos deux sorcières n’étant plus en possession de toute leur sérénité pour réciter les incantations qui accompagnent, en général, de tels rituels.

Le champ d’expérimentation des pratiques vaudou
Des étudiants témoins de la scène lui auraient rapporté par la suite avoir vu des adolescentes gratter le sol comme pour enterrer des objets à l’entrée du laboratoire dont il a la charge. Ensemble, ils se déportent au lieu-dit pour constater que le sol venait effectivement d’être remué. L’ordre est donné de remuer à nouveau l’endroit pour en ressortir les éléments indésirables y introduits. Comme indiqué, des amulettes et une statuette sont sorties de terre, à la grande frayeur de tous. Comprenant sur le tard qu’un plan diabolique est en cours contre sa personne, notre enseignant-chercheur désemparé engage une chasse à l’homme pour retrouver les auteurs de l’acte. Peine perdue, les sorcières s’étaient volatilisées dans la nature. La course poursuite reste infructueuse mais débouche néanmoins sur la découverte d’une autre statuette, elle-aussi enfouie sur le même périmètre et à quelques dizaines de mètres plus loin derrière le labo ciblé. L’alerte a été donnée en direction des acteurs de la communauté universitaire dont des enseignants et responsables au plus haut niveau de l’administration rectorale. Dans un message électronique à ses collègues, dont nous avons eu copie, le jeune enseignant-chercheur confesse sa naïveté: «Je n’aurais jamais cru que c’était possible à l’Université». Nos enquêtes révèlent pourtant que «ce n’est pas la première fois que des faits similaires sont signalés à l’UAC, pour ne parler que de la même faculté». Les autres fois, il y aurait eu moins de tapages et les attentions n’ont pu être focalisées sur les risques encourus de voir se perpétuer ces actes.

Le plus haut lieu du savoir, là où est par ailleurs enseigné l’art divinatoire qui fait la particularité du Bénin, berceau du culte vaudou, serait devenu depuis peu le champ clos de l’expérimentation des pratiques occultes maléfiques. Et si on n’y prend pas garde, des conséquences dramatiques pourraient y être déplorées. Il y a urgence que des mesures de sécurité plus appropriées soient prises pour garantir la tranquillité d’esprit qui sied aux activités de recherche constituant l’apanage du monde universitaire.

Jean-Fabrice Touré (Coll.)

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