On savait que l’Eglise catholique, ou du moins certains dignitaires de cette institution, se sont compromis avec le régime en place. Comme d’ailleurs la plupart des leaders religieux du pays à travers la fameuse aide de l’Etat aux confessions religieuses. Les Imans en tête. Mais on ignorait que cette compromission pouvait amener l’Eglise à la fermer face à la volonté affichée de Yayi Boni de modifier la Constitution afin de se maintenir au pouvoir en 2016.
Que va faire le président Yayi tout le temps à Rome ? Lui un pasteur évangéliste ? Pour le commun des mortels, un évangéliste est un magicien qui fait marcher, par miracle, un infirme devant toute une foule. Par miracle également, l’infirme guérit retrouve toute son infirmité une fois rentré chez lui. Alléluia.
Que va chaque fois faire un pasteur à Rome ? Puisque selon les pasteurs eux-mêmes Rome est une ville de péchés…Rares sont les présidents américains qui font ce déplacement. Car, ils sont pour la plupart de vrais pasteurs.
Aujourd’hui, on comprend de plus en plus. Le silence inquiétant de l’Eglise catholique béninoise en dit long. Un complot se prépare contre notre démocratie que pourtant l’Eglise catholique (Monseigneur de Souza) nous avait aidée à conquérir.
Pour mémoire…
C’est vrai que ce ne sera pas la première fois que l’Eglise catholique se comporte en traitresse. L’histoire est là. Têtue.
Nous devons l’esclavage en grande partie à l’Eglise catholique. L’évêque de Meaux disait déjà : « Condamner cet état (esclavage), ce serait non seulement condamner le droit des gens, où la servitude est admise, comme il paraît par toutes les lois ; mais ce serait condamner le Saint-Esprit qui ordonne par la bouche de Saint Paul de demeurer en leur état, et n’oblige point leurs maîtres à les affranchir ». En somme, c’est le Saint-Esprit qui a créé l’esclavage. Conséquence : douze millions d’esclaves africains sont vendus durant trois siècles. C’était l’Eglise. Ou du moins c’est l’Eglise.
De 1939 à 1945, selon certains, l’Eglise a bel et bien cautionné Hitler. Monseigneur Hudal (recteur de l’Eglise Santa Maria à Rome) voyait en ces temps là, « une convergence possible entre le christianisme et le nazisme » ! Le Pape Pie XII était un confident d’Hitler au point où le Journaliste Britannique John Cornwell disait « Hitler’Pope » (Le Pape d’Hitler). Six millions de Juifs ont été ainsi exterminés. Certains soupçonnent des prêtres d’avoir donné l’extrême onction de force à des … Juifs (ils ne sont pas catholiques) avant d’être gazés.
Pourquoi ce silence ?
L’Eglise catholique béninoise veut-elle perpétuer cette triste tradition de Rome ? On commence à avoir des doutes. Car, en 1989, l’Eglise a été de toutes les luttes. Mêmes les homélies étaient consacrées à la lutte contre le régime Kérékou.
On ne demande pas aux prêtres béninois d’être Monseigneur de Souza. Ils n’en ont ni le courage, ni la carrure. On leur demande tout simplement de respecter les Chrétiens Béninois. Et ils sont aujourd’hui plus de 35% de la population Béninoise. Ce n’est pas parce que Yayi Boni les évacue quand ils tombent malades qu’ils lui sont redevables. Ce n’est pas son argent. C’est l’argent du contribuable.
Le Bénin aujourd’hui est sur une corde raide. Le Bénin est au bord du précipice. Il ne reste qu’à l’Eglise catholique de l’y pousser.
Si Georges Bush est venu au Bénin, ce n’est pas à cause des œuvres de Yayi Boni. C’est à cause des œuvres du Général Kérékou et du Président Soglo. Aujourd’hui Barack Obama vient en Afrique et nous contourne royalement pour se rendre en Tanzanie. Mieux il ose déclarer que le Sénégal est le modèle de démocratie en Afrique. ça, c’est l’œuvre de Yayi Boni.
Que l’Eglise garde le silence face à l’assassinat de la démocratie qui se prépare dépasse l’entendement. On est plus sous un régime dictatorial. On est sous un régime autocratique. Ce régime détruit l’essence même de la personne humaine que l’Eglise catholique prétend défendre. La révision de la Constitution n’a qu’un objectif : maintenir Yayi Boni au pouvoir en 2016. Ce qui sera un drame pour ce pauvre Bénin qui ne mérite pas ça.
Ailleurs l’Eglise lui aurait déjà opposé un non catégorique. Ici, à cause des compromissions, l’Eglise garde le silence. Parce que certains dignitaires de l’Eglise catholique sont corrompus, on laisse faire. Monseigneur Isidore de Souza s’est retourné déjà mille fois dans sa tombe. Il s’est tellement retourné que sa soutane est devenue très sale.