La communauté internationale célèbrera demain jeudi 11 juillet, la Journée mondiale de la population (JMP 2013). Le thème retenu cette année est intitulé : « La grossesse des adolescentes ». A la veille de cet évènement, le Réseau béninois des journalistes et communicateurs en population et développement (RBJC-POD), de commun accord avec le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), a organisé hier mardi 9 juillet un atelier de sensibilisation à l’intention des journalistes pour les impliquer davantage dans la lutte contre ce phénomène.
Par Maryse ASSOGBADJO
Demain jeudi 11 juillet sera célébrée la Journée mondiale de la population (JMP). Le Réseau béninois des journalistes et communicateurs en population et développement (RBJC-POD), en collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) n’entend pas traîner les pas avant de tirer la sonnette d’alarme sur un mal qui affecte de plus en plus la jeunesse, notamment les filles. Pour le compte de l'édition 2013 de la JMP, c’est le phénomène de la grossesse des adolescentes qui préoccupe.
En effet, environ 16 millions de filles âgées de 15 à 19 ans donnent naissance chaque année dans le monde. Dans neuf cas sur dix, la fille est mariée précocement. Les complications de la grossesse et de l’accouchement demeurent également la principale cause de mortalité chez les adolescentes de la même tranche d’âge. Elles connaissent également des taux élevés de morbidité et de mortalité du fait d’avortements non médicalisés. Aussi, le Bénin ne s’est-il encore éveillé à la question du planning familial. Car, seulement 7,9% de femmes sont abonnées aux méthodes de planification familiale, a fait observer l’assistant du représentant résident de l’UNFPA, Dr Théodore Soudé.
Conséquences
«Les conséquences de ce phénomène se font ressentir toute leur vie et se répercutent sur leurs enfants et les générations suivantes », souligne l’assistant du représentant résident. Mais il y a aussi d’autres conséquences désastreuses sur leur vie. Théodore Soudé citera l’abandon précoce de l’école par les filles, la discrimination et l’exclusion qui les empêchent de revendiquer leurs droits et d’accomplir leur véritable potentiel.
Le choix du thème de cette édition est une aubaine, selon lui, pour prendre des mesures idoines pour autonomiser les adolescentes afin qu’elles jouent pleinement leurs rôles pour le développement de leurs pays. Pour y arriver, il est primordial de mettre à leur disposition des informations sur leurs droits en matière de santé de la reproduction et d’éducation.
Outre les défenseurs des droits des enfants, des filles et des femmes, les journalistes constituent également un canal pour toucher les cibles et atteindre les objectifs fixés. C’est la raison pour laquelle l’atelier d’hier leur a été dédié en vue de les associer et de les impliquer réellement dans ce combat.
Mais en attendant que leurs actions ne soient plus visibles, il s’agira d’abord « d’investir dans la jeunesse en lui fournissant un ensemble de services intégrés », préconise Dr Soudé.
« Empêcher le mariage des enfants en portant à 18 ans l’âge minimum du mariage et veiller à la scolarisation des filles au-delà de l’enseignement primaire, appuyer les programmes à fort potentiel qui identifient, ciblent et consolident les actifs des filles les plus vulnérables » constitueraient des actions bénéfiques pour les filles qui contractent prématurément des grossesses.
Grossesse des mineures, problème majeur de société
Le choix du thème « la grossesse des adolescentes » revêt une grande importance pour le Réseau béninois des journalistes et communicateurs en population et développement (RBJC/POD) et l’UNFPA au regard de la recrudescence du phénomène. « 8% des adolescentes et jeunes sont mariés avant l’âge de 15 ans et 30% des filles déclarent que leur première expérience était forcée », a notamment informé docteur Théodore Soudé.
La prévalence contraceptive chez les adolescentes de 15 à 18 ans est de 4% et 6% chez les jeunes de 20 à 24 ans. Or, la planification contribue à veiller aux équilibres démographiques et à celui des familles.?
Convaincu que l’équilibre de la population n’est pas seulement une affaire de chiffres, mais de personnes jouissant d’une bonne santé, le coordonnateur du RBJC-POD, Paul Amoussou, va souligner que la planification familiale est une question de suivi de la poussée démographique et de développement. Il s’agira, selon lui, de « faire lever les tabous » pour limiter les dégâts.? Chacun doit agir sur les causes qui relèvent de sa responsabilité afin de préserver la vie des adolescentes et des jeunes, relève de demain, a-t-il indiqué. Et en cette matière, le RBJC/POD semble avoir déjà pris les taureaux par les cornes. ...