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La Nouvelle Tribune N° 2407 du 6/2/2013

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Remaniement technique du Gouvernement au Bénin : la sauce insipide de Yayi
Publié le mercredi 6 fevrier 2013   |  La Nouvelle Tribune


Thomas
© AFP
Thomas Boni Yayi, président de la République du Bénin


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Le Chef de l’Etat vient de procéder à nouveau un léger remaniement. Et comme lors des autres remaniements dits « techniques », rien de technique et de nouveau n’a été apporté au gouvernement. Boni Yayi a simplement créé la surprise de maintenir certains ministres qui traînent des casseroles.



Seule Marie Elise Gbèdo, sauvée de son enfer du ministère de la justice peut se frotter les mains. « C’est une sauce insipide préparée à la hâte par le président Boni Yayi pour sauver Gbèdo des griffes des magistrats ». Telle fut la première réaction d’un homme politique de l’opposition qui a requis ici l’anonymat. Comme les autres remaniements de Yayi, ce dernier n’est technique que de nom et bon nombre de Béninois se demandent à quoi bon faire un tel remaniement qui n’apporte rien aux problèmes actuels. Aucun technocrate n’a été nommé. Le Chef de l’Etat s’est contenté d’un jeu de chaises musicales à trois entre Marie Elise Gbèdo, Sofiath Onifadé Baba Moussa et Reckya Madougou, a été plus désavantagée par ce léger remaniement puisqu’elle va devoir abandonner son « marigot » de la micro finance pour hériter d’un ministère dont la gestion est réputée plus difficile et qui gère actuellement des dossiers délicats liés directement au Chef de l’Etat. C’est donc la gent féminine qui est à l’honneur, celle à qui Yayi a promis à Addis Abéba tout récemment d’octroyer 50% des postes ministériels. Elle peut donc se frotter les mains en attendant ce remaniement en profondeur attendu après les élections communales prochaines. Pendant ce temps, c’est la grande déception au sein de la classe politique où beaucoup n’hésitent pas à maugréer leur déception. « Yayi là, vraiment… », telle est l’expression qui est revenue fréquemment. En effet, il y a longtemps que ce remaniement est annoncé. Depuis l’année dernière, le remaniement était toujours agité mais à chaque fois il n’est jamais venu. Beaucoup d’hommes politiques, surtout de la majorité présidentielle, à qui des promesses ont été faites depuis les dernières élections, attendent d’entrer dans ce gouvernement. Pour ceux là, c’est une grosse déception. Il n’en est pas moins pour la population qui rêvait de voir de l’oxygène dans ce gouvernement afin qu’il puisse réellement se pencher sur les difficultés actuelles que connaissent les Béninois. Mais le plus gros point de déception c’est le maintien au gouvernement de certains ministres dont les noms ont été agités ces derniers jours dans des scandales et des magouilles. C’est le cas du ministre Blaise Ahanhanzo qui a passé tout récemment deux jours en garde à vue pour son implication présumée dans le dossier de la construction du siège de l’Assemblée nationale. A défaut qu’il démissionne lui-même, on devrait le remercier au nom de l’éthique et pour sa propre dignité. Mieux, une commission d’enquête serait lancée à ses trousses pour élucider cette affaire. En attendant de voir clair dans cette affaire, pourquoi ne pas le mettre à la touche. Il en est de même pour Mèmouna Kora Zaki, ministre du travail fortement critiquée ces derniers jours-ci à cause du scandale autour d’un concours de recrutement d’agents au profit du Ministère des finances et qui aurait abouti au tripatouillage de la liste des candidats réussis. L’affaire fait grand bruit actuellement et le mutisme du ministre irrite beaucoup de personnes. Au finish, on se demande ce que ce gouvernement a apporté au Bénin. Pas de technicité, pas d’hommes politiques…et on se demande vraiment ce pourquoi Yayi a formé ce nouveau gouvernement.

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