Le remaniement ministériel annoncé depuis quelques semaines est enfin intervenu sauf qu'il ne sera que technique. En fait il se résume à un jeu de chaises musicales entre trois ministres sans aucune sortie contrairement à ce que véhiculait la rumeur. C'est l'essentiel à retenir de la nouvelle recomposition de l'équipe gouvernementale de Boni Yayi.
La promesse d'un gouvernement avec 50% de femmes au gouvernement faite par le chef de l'Etat dans son discours-bilan alors qu'il déposait les charges à l'Union africaine ne se sera pas honoré ce coup-ci. A quelques heures de son départ pour Paris, le Chef de l'Etat a procédé à un remaniement technique. Selon des sources parlementaires, ce nouveau gouvernement qui aurait reçu l'avis consultatif du bureau de l'Assemblée nationale, touche trois portefeuilles tenus par des femmes. Simple redistribution de portefeuilles entre trois ministres dira-t-on. En effet, semble-il pour répondre à la crise qui sévit dans la maison justice, le chef de l'Etat a voulu sortir d'affaire le garde des sceaux qui peine depuis peu à parler le même langage que les magistrats et greffiers. Ainsi, Marie-Elise Gbèdo cède son portefeuille à celle qu'il convient d'appeler désormais ex ministre de la microfinance, Reckyath Magougou. De même, la question de l'organisation des élections consulaires à la CCIB étant devenue un os dans la gorge de Sofiath Onifadé, Boni Yayi a décidé de changer là également la tête. Marie Elise Gbèdo hérite donc du ministre du commerce, de l'industrie, des petites et moyennes entreprises où elle n'aura plus droit à l'erreur, face à l'équation Ccib. Sofiath Onifadé dont l'instabilité au gouvernement saute à l'œil (trois ministères en un an) est renvoyée au ministère de la micro-finance. Jusqu'à quand ? Le moins qu'on puisse dire est que l'ancienne ministre des mines, de l'Energie et de l'eau, puis après ministre du commerce, aujourd'hui ministre de la microfinance aura moins de casse-tête qu'elle en avait dans son ancienne maison.
Toutefois, deux remarques découlent du remaniement technique de Boni Yayi. Premièrement, c'est que le chef de l'Etat a du mal, ou du moins n'est pas prêt à remanier complètement l'équipe gouvernementale alors que nombre de Béninois s'y attendaient surtout avec sa récente promesse de 50% de femmes dans son équipe. Deuxièmement, les ministres annoncés sur la liste de départ du gouvernement parce qu'au cœur de scandales qui défraient la chronique sont restés intouchés. Blaise Ahanhanzo et Memouna Kora Zaki , respectivement ministre de l'habitat et de l'urbanisme et ministre de la fonction publique pourront donc pousser un grand ouf de soulagement, de pouvoir, par la grâce de Boni Yayi, continuer leur séjour au gouvernement.
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