Depuis la campagne 2012-2013 où l’Etat a sorti le privé de la gestion de la filière Coton, c’est la chasse aux opérateurs économiques nationaux.
Ainsi, après toutes les inventions pour clouer le groupe Ica de Patrice Talon, Yayi a dû avoir recours à un concurrent de taille pour broyer cet investisseur local.
Tropical General Investment (Tgi), c’est le nom du groupe que Yayi Boni a coopté au plan international pour concurrencer l’outil industriel de Patrice Talon qui se trouve à la Société de développement du Coton (Sodeco) où il est actionnaire majoritaire.
Ce groupe holding mère de Fludor Bénin veut s’employer dans le zonage dans la filière cotonnière. Il entend prendre en charge toutes les fonctions de la chaine cotonnière que sont : l’approvisionnement en facteur de production, l’encadrement, la commercialisation primaire puis l’égrenage et la commercialisation de la filière et des autres produits dérivés. Du bluff en somme ! En réalité, cette approche n’est qu’une utopie de Yayi Boni.
Elle vise à montrer aux nationaux qu’il réussit à appâter les investisseurs étrangers en vue d’induire la croissance économique. Sur cette lancée, le responsable du groupe Tgi était en audience à la Présidence de la République le vendredi dernier avec son représentant Roland Riboux de la société Fludor Bénin. Après cela, une vaste campagne médiatique a été initiée par les suppôts de la Présidence de la République pour impacter la masse. Ainsi, un point de presse a été fait suivi d’un passage dans le journal télévisé de 20 heures à la télévision de service public. Hélas ! La gangrène est plus grave. En fait, Yayi Boni n’a pas encore fini avec son plan de déstabilisation de Patrice Talon magnat de filière Coton au Bénin et dans la sous-région ouest-africaine.
Cette trouvaille vient donc dans un plan pour nuire à celui que le président de la République montre du doigt comme l’ennemi de la République. Sinon, comment comprendre qu’on aille chercher un acteur dont une société (Fludor Bénin) est dans la trituration de graine de coton pour s’engager dans l’égrenage du coton ? « Le plus surprenant est que l’ensemble des usines d’égrenage installées au Bénin totalise une capacité d’égrenage annuelle de 650.000 tonnes tandis que la production nationale de coton graine n’a jamais dépassé 450.000 tonnes.
Autrement dit, les usines d’égrenage existantes au Bénin n’ont jamais tourné à pleine capacité si ce n’est la décision délibérée de Yayi d’exclure les usines ICA (appartenant exclusivement à Patrice Talon) de la précédente campagne cotonnière et qui a eu pour conséquence, la catastrophe des 11.000 tonnes de coton graine mouillées et non égrenées. Pour quel motif Yayi décide-t-il donc d’augmenter la capacité d’égrenage du Bénin par son invitation au groupe étranger Fludor à venir installer une nouvelle usine d’égrenage dans notre pays au détriment de celles existantes ? Cette décision pour le moins ridicule et dénuée de tout bon sens ne constitue ni plus ni moins qu’un nouvel acte de prédation de l’économie nationale, à moins qu’il ne s’agisse d’un bluff communicationnel politique ou d’un nouvel éléphant blanc destiné à générer des commissions off shore.
Roland Riboux, l’arme fatale de Yayi ?
Après l’audience accordée par le chef de l’Etat aux responsables du groupe de Tropical general investment (Tgi), le Président directeur général de Fludor Bénin, Roland Riboux a fait cette déclaration : « Fludor Bénin prendrait en charge toutes les fonctions de la chaîne cotonnière que sont : l’approvisionnement en facteur de production, l’encadrement, la commercialisation primaire, l’égrenage et la commercialisation de la fibre et des autres produits dérivés ».
Le secret est ainsi donc dévoilé. Après avoir, pour des motifs fallacieux, suspendu Bénin-control pour après confier l’essentiel de ses attributions à des étrangers au détriment des nationaux, voilà Yayi Boni qui veut refaire la même chose au niveau du coton.
Roland Ripoux, pardon Riboux, veut désormais contrôler l’ensemble de la filière coton. Tout son discours n’a qu’un seul sens : pousser l’Etat à contracter pour installer de nouvelles usines alors même que la production nationale du coton n’arrive pas à satisfaire les usines qui existent déjà. Pourtant, on nous dit tous les jours que Yayi Boni est un docteur en économie. On se demande aujourd’hui quelle université a pu délivrer un tel doctorat ?
L’affaire Bénin-control est encore pendante devant les juridictions et le Bénin risque d’être condamné à payer des centaines de milliards de francs Cfa. Aujourd’hui, après des échecs successifs des campagnes cotonnières sans les usines de Talon, la seule solution trouvée par nos dirigeants est de tout vendre aux étrangers.
A vrai dire, Yayi Boni, à un an de son départ, veut tout vendre aux étrangers en vue de semer le chaos économique que son successeur ne pourra gérer. L’homme de main tout trouvé est Roland Riboux. Son machin « Tropical general investment » qui préconise un zonage tendancieux avec de nouvelles usines a un seul objectif : détruire le tissu économique du pays.
Mais Roland Riboux doit savoir une chose : les gouvernants passent mais l’économie reste. Yayi Boni et son équipe partiront dans un an. Que deviendront Riboux et son Tgi ? Riboux ne doit pas ignorer une chose. Il est un étranger et demeurera un étranger. Détruire un national pour s’installer n’est pas une chose à conseiller même à un Français. On n’est jamais trop en sécurité dans un pays étranger. Surtout, lorsqu’on est de très mauvaise foi comme Roland Riboux en foulant au pied toutes les règles économiques.
AT