Le Président du Parti communiste marxiste léniniste du Bénin Magloire Yansunu était sur l’émission Cartes sur table de la radio Océan Fm hier dimanche 8 février 2015. L’invité pense que la classe politique actuelle (mouvance, opposition et syndicats compris) est un groupuscule de pilleurs obnubilés par le carnage systématique au profit des intérêts personnels. Il trouve qu’il faut une révolution pour balayer tout le système.
Le Matinal : Pourquoi avez-vous quitté le Pcb pour fonder le Parti communiste marxiste léniniste du Bénin ?
Magloire Yansunu : C’est très simple. Nous sommes pour la révolution. Nous ne sommes pas pour les réformes. Les dirigeants du Pcb sont pour les réformes. Quand on fait la révolution, c’est d’abord les énergies. Les muscles fléchissent. Les nerfs se ramollissent. Alors, il y a certains dirigeants qui se disent qu’ils ont trop souffert et qu’il faut qu’ils vivent aussi. Il faut qu’ils vivent bien.
Est-ce que préconiser les réformes veut dire abandonner la lutte ?
Chez les communistes, ce qui compte c’est ceux qui sont les bolcheviques en mouchoir d’acier. Ce sont les plus fermes, les plus déterminés. Vous verrez que même dans l’histoire de l’Afrique et même du monde, ce sont ceux qui sont les plus déterminés qui finissent par vaincre. Les réformistes essaient de trouver des solutions médianes mais finissent toujours par échouer. Je reviens de Cuba et, j’ai vu ce qui a été fait là bas depuis la révolution. Fidèle Castro, par exemple, n’a pas de maison.
En 58 ans, il n’a pas une seule maison. C’est ce que nous voulons des dirigeants. Quand vous êtes comme cela, vous ne pouvez pas être corrompus. Les voitures officielles n’appartiennent pas à ceux à qui elles sont attribuées. Lorsque vous avez une voiture officielle que vous conduisez et que quelqu’un a l’intention d’aller dans une même direction que vous, vous êtes tenus de la prendre parce que c’est une vouture du peuple.
Mais est-ce que cela ne créera pas du désordre ? Imaginez que le Chef de l’Etat veuille se rendre au Bureau et qu’un quidam l’arrête pour lui dire de le prendre.
Cela ne se passe pas avec le Chef de l’Etat. Il a un budget de sécurité et tout un tas de choses. C’est pour le fonctionnaire ordinaire.
Mais ce n’est pas l’image que nous avons du Cuba. Là-bas aussi, ce n’est pas la belle vie !
Au Cuba, vous ne verrez pas de bidonville. Il faut aller voir. Il ne faut pas raconter ce que disent les impérialistes. Je ne dis pas qu’ils sont riches.
Mais, au moins, le peu qu’il y a est partagé par tout le monde. C’est ce que nous voulons pour le Bénin.
Quelle est la différence entre le Pcb et votre Parti ?
La différence est que le Pcb compose avec le Pouvoir en place, les bourgeois.
Vous avez les preuves ?
Ils ont un siège de 42 millions. Ils l’ont trouvé où ? Nous étions ensemble. Nous avions géré les misères ensemble.
Est-ce que entre l’actuel Président du Pcb et vous, il y a un antécédent ?
Il y a un antécédent idéologique. Ils sont fatigués de faire la lutte. Ils ne veulent plus continuer. Alors, ils cherchent les succédanées. Même leur idéologie est ternie. Par exemple, ils parlent de tyrannie en parlant de Yayi Boni. Vous vivez un régime tyrannique. Est-ce que vous vivez au temps de Kérékou ? Ils ternissent même les notions qui sont les nôtres et pour lesquelles nous avons combattu. Ils ternissent le terme autocratie. Au départ, ils disaient que Magloire Yansunnu est un élément de l’impérialisme français. Au fur et à mesure, ils ont commencé à dire que je suis trop ridicule, moi et mon parti. Cela veut dire qu’ils jouent le rôle de traitre communiste. Ils servent de cheville ouvrière pour les hommes politiques. Ils ne sont même pas considérés dans ces manifestations. Là, c’est de la dégénérescence. Un Parti communiste, quand il prend la tête d’une manifestation, on les voit. Vous nous aviez vus en 1989. On était au Poste de commandement. Nous n’étions pas des sous-fifres. C’est ce qui se fait maintenant.
Qu’est-ce qui s’est passé pour qu’en 1989 vous soyez au-devant alors qu’aujourd’hui vous êtes relégués ?
Nous avons raté la révolution et, quand on rate la révolution, on le paie très cher. Nous aurions du prendre le Pouvoir mais, nous n’avions pas les armes. C’est cela notre principale faiblesse. On ne fait pas la révolution comme dans un diner de gala. Il faut avoir ses propres forces, sinon d’autres vous coupent la route. Vous voyez ce qui se passe au Burkina. Vous voyez les militaires anciens partisans de Compaoré revenir au Pouvoir prendre quelques forces médianes et vous arrache le Pouvoir. C’est ce qui s’est passé avec nous avec la conférence nationale. On a vu les Adjovi et tous les exilés revenir nous ravir le Pouvoir. Avec le gouvernement de Soglo et Kérékou, nous avions été plus réprimés, encore plus que sous la clandestinité. Nous avions eu plein de morts, de prisonniers.
Est-ce que la crise est synonyme de décadence du mouvement ?
Dès qu’il y a un seul qui continue sur la ligne, il y a espoir et victoire. Dans les régions de l’Ouémé nous avons un seul militant. Tous les autres sont partis du côté du Pcb. Aujourd’hui, nous sommes des milliers.
Mais on ne vous voit pas au devant de la scène. Il y a quand même plusieurs situations où les gens ont marché. Mais vous, non.
Nous ne sortons pas. Et, parfois, pour certains mouvements comme la grève des magistrats, nous avions sorti un papier pour dire que nous ne sommes pas pour. Les mouvements actuels sont des mouvements au service d’un groupe donné ou d’un homme politique donné qui financent. Ce n’est pas des mouvements révolutionnaires. C’est pour cela que vous ne nous verrez pas dedans. Mais patiemment, nous creusons et nous attendons. Nous sommes comme un réceptacle.
Faites-nous alors un bilan
Nous avons commencé par prêcher la guerre
Quelle guerre ?
La guerre civile. A l’approche des récentes élections, nous avions senti qu’il y avait une guerre qui se préparait. Nous avons créé un Front uni pour la paix. Nous avions vu les chrétiens et musulmans et autres reprendre le slogan de l’amour. C’est pour cela qu’il n’y avait pas de guerre. Ce n’est pas que nous sommes contre les guerres. Pas du tout, puisque nous sommes pour l’insurrection générale armée. Mais, il faut que cela profite au peuple. Il ne faut pas que quelques uns, pour leurs propres intérêts sèment la zizanie dans le pays. Deuxièmement, nous recrutons des militants selon les voies ordinaires. Nous ne prenons pas des masses. Chacun arrive nous étudions la personne, nous éliminons ceux qui ne nous intéressent pas, nous prenons aussi les syndicats. Mais, cela ne se voit pas tout de suite.
A travers une interview à vous accordée, vous avez qualifié la classe politique de médiocre et qu’il va falloir passer une couche d’éponge sur celle-ci. Quelles sont les raisons qui motivent cette réaction ?
C’est une couche d’éponge en fer. La situation est catastrophique. Nous avons en face de nous une classe politique unique mais qui fait semblant d’être divisée. C’est la bourgeoisie politico bureaucratique et comprador. Depuis les années 1960, c’est cette classe qui a toujours dirigé. Elle n’a que pour programme, l’enrichissement personnel, la corruption. Elle n’a pas d’autre programme. Et quand vous les voyez se disputer, c’est ‘’enlèves-toi de là pour que je passe’’. On trompe le peuple pour faire croire qu’ils s’opposent, quand vous observez ce qui se passe aujourd’hui entre la bourgeoisie politico bureaucratique représentée par Yayi Boni et la bourgeoisie comprador représentée par Talon. Parce que tous les autres sont des dérivés de ces deux personnes. Qu’est-ce qui se passe ? Ajavon bientôt, aura près de 50 milliards.
Mais c’est ce que l’Etat lui doit !
Si nous étions au Pouvoir, l’Etat ne lui donnera pas cela. C’est l’Etat du pillage. Talon aura 169 milliards. Cela lui est réservé et si Yayi Boni ne paie pas quelqu’un d’autre paiera.
Donc, c’est une entente orchestrée par ceux-là pour se partager l’argent de l’Etat ?
Ils sont liés par des fils invisibles. La situation de classe, l’envie de profiter. Même les fonctionnaires quand ils signent des contrats, ils mettent des pièges de sorte que l’Etat est piégé au départ. S’il poursuit le contrat, il est grugé. S’il ne poursuit pas, il est condamné parce qu’ils savent que, quoiqu’il en soit, l’Etat paiera. L’Etat, c’est nous, en réalité, qui payons tous ces gens-là. En réalité, ils ne peuvent que s’entendre. Vous verrez que quand Yayi Boni va partir personne ne le poursuivra pour tous les scandales qu’il y a eu.
Pourquoi ?
Parce que ceux qui vont venir savent qu’ils feront pareil. En dehors des communistes, ça sera toujours comme cela. Yayi Boni n’a poursuivi personne. Parce que s’il poursuivait, il sera poursuivi lui aussi à sa chute. C’est cela l’entente cordiale qu’il y a entre eux. Mais le peuple ne comprend pas. C’est le peuple qui est dupe dans cette affaire. C’est pour cela que nous prônons la révolution qui balaiera tout ce monde là. Toute cette classe corrompue.
Parlez-vous de révolution armée ?
Il n’y a pas que la révolution armée. Nous voulons faire la révolution pacifique. Mais les gens ne nous laisseront jamais faire cette révolution pacifique. C’est pour cela que nous nous préparons en même temps à la guerre. Guerre révolutionnaire par de guerres civiles. C’est pour cela que nous prônons l’insurrection générale armée.
Là, vous dites qu’il n’y a pas de valeurs chez les autres et que c’est vous seuls qui détenez les armes pour conduire ce pays. Vous ne l’avez jamais prouvé !
Non, nous avons des armes. Nous prônons les valeurs tout le temps, mais personne ne nous a jamais pris au dépourvu sur tel scandale ou quoique ce soit. Je vous dis qu’il n’y a pas de mouvance, ni d’opposition. C’est la même classe. Le reste, c’est la comédie. Regardez ceux qui se disent de l’opposition. Ils ont dirigé. Ils ont été tous aussi corrompus. Ils ont eu des scandales sur le dos et veulent venir encore. Quelle moralité ont-ils à nous proposer, si ce n’est reprendre la place de Yayi Boni. Il y en a même qui sont pressés de reprendre sa place dès 2015. Il y en a qui sont prêts à faire des putschs tout en prônant le respect de la Constitution. Ils disent plus vite il partira, mieux, s’en vaudra pour eux. Parce qu’ils ont faim. Cela fait quand même une dizaine d’années qu’ils attendent de piller eux aussi. Ils n’ont aucune valeur.
Le 31 octobre 2010, vous aviez qualifié Yayi Boni de démocrate. En quoi est-il démocrate ?
Quand je dis qu’il est démocrate, c’est dire qu’il exerce la dictature d’une bourgeoisie. Ce qu’on appelle démocratie, c’est la dictature d’une classe, la dictature, de la bourgeoisie. Les démocraties bourgeoises en Frances, ce sont des dictatures en réalité, mais avec des limites. De ce point de vue, il n’est pas comparable à Soglo, ni a Kérékou. Il est mieux que ceux-là du point de vue des libertés. Ce n’est pas le fait d’empêcher une manifestation qui constitue dans la dictature de la bourgeoisie la faute. Parce que eux tous empêchent les autres de s’exprimer. C’est comment est-ce qu’on le fait, Combien de prisonniers politiques il y en a eu, etc….
Mais, il y a des exemples quand même visibles de restriction de liberté sous Yayi Boni !
Non ? je ne dis pas qu’il est un grand démocrate. C’est un démocrate dans l’acception bourgeoise. Mais ? quand on le compare avec d’autres dictateurs de la bourgeoisie, il est meilleur. Aujourd’hui ? on peut s’exprimer sans risquer d’aller en prison. Vous avez vu des députés dire ici « Yayi Boni est ceci, cela »,
Mais sous Soglo les gens s’exprimaient !
Nous avons beaucoup souffert sous Soglo. Nous avons une liste de prisonniers. Des gens sont morts en prison sous Soglo. Cela a été terrible pour nous. Sous l’indifférence de beaucoup de gens. Les gens ne luttaient pas ensemble, c’est pour cela que ce n’était pas visible. Mais comme nous étions dans une situation de reflux, nous avons trop souffert. NoUs avions eu plein de mort.
Donc, quand il y a des répressions de votre côté seul, rien ne va.
Vous n’allez pas voir sous Soglo quelqu’un venir s’exprimer sans qu’il ne soit poursuivi, ne serait-ce que pour diffamation. C’est le Président qui a le plus multiplié les procès en diffamation. Je suis bien placé parce que je défendais tous ceux là contre lui. Sous Soglo, les communistes, les démocrates étaient en prison. Certains étaient assassinés à Kandi, un peu partout. Mais c’était dans l’indifférence et dans l’hypocrisie. On pensait qu’il y avait une grande démocratie. Vous ne pouvez pas imaginer ce qu’on a souffert. Au moins, sous Kérékou, nous étions dans la clandestinité. Mais avec Soglo, nous étions à visage découvert. Il frappait. Les juges nous condamnaient tout le temps. Il n’y avait pas de jour où il n’y avait pas de procès. Rébellion à décision de justice, incitation à ceci.
Comment appréciez-vous la situation socio-économique du Bénin ?
L’aspiration des communistes, c’est de diriger les peuples, les pauvres et les paysans. Nous étions en position de faiblesse après la conférence nationale. Nous étions en Scission. Les révolutionnaires devraient recomposer leurs forces. Si nous avons pu recomposer nos forces, la situation socio-économique n’est toujours pas bonne. Nos dénonçons le régime Yayi, et celui projeter par Talon et consorts. Le panier de la ménagère souffre. Les riches continuent de s’enrichir, et les pauvres s’appauvrissent. On doit dénoncer cela. Les libertés sont aussi attaquées.
Il y a des attaques contre la liberté de s’exprimer ou de manifester. L’enseignement est au rabais. Est-ce que c’est normal d’interdire la double inscription. L’enseignement ne peut pas être trop cher pour un Etat, parce que cela fait partie de ses devoirs. C’est un avantage d’avoir des gens qui sont multi-disciplinaire. Pourquoi on empêche les candidats libres de passer le bac ? Ou bien les enfants qui n’ont pas le Bepc de passer le bac. Les examens ne doivent pas être des barrières.
Dans d’autres pays le Bac est juste un examen de passage. Dans notre le Bac était une barrière, mais maintenant on veut faire de Bepc une autre barrière. Or, le Bepc n’existe plus dans certains pays. Cela veut dire que notre administration veut nous retarder. Il faut combattre cela.
Qu’est-ce que le Parti communiste propose ?
Il faut permettre à tout le monde d’apprendre. Il faut renforcer le niveau des enseignants. Il faut revoir ou rehausser la qualité de l’enseignement à l’université, et permettre qu’on ait des étudiants multidisciplinaires.
Pourquoi vous ne cherchez pas à rencontrer le président de la République et les autres décideurs pour changer les choses ? Que pensez-vous du nouveau programme ?
Pourquoi on n’enseigne pas dans nos langues ? En un an, on peut amener les élèves à écrire leur langue. Ce serait un progrès gigantesque. Quand vous maitriser votre langue, c’est plus facile de maîtriser les autres langues. Le français est une langue étrangère, il ne faut pas se morfondre qu’il le parle mal. Ne pas parler sa propre est plus grave.
Sur le plan politique, les élections n’ont pas été organisées depuis 2013. Quelle est votre appréciation ?
Je ne suis pas d’accord avec le système électoral actuel, ni avec la Constitution du 11 décembre 1990. Pour moi, c’est une Constitution scélérate qui vend notre pays aux étrangers. Notre Constitution scelle notre dépendance par rapport à l’étranger. Elle est frappée d’un péché originel. Il faut abroger cette Constitution, et ensuite revoir le système électoral.
Sinon, le système électoral actuel est un piège à cons. Si vous ne comprenez pas le système électoral, vous ne comprendrez rien à ce qui a été mis sur place pour vous berner. Si je dois raisonner par rapport au système, c’est la Cour qui régule la vie politique. C’est pour le bien de tous. J’essaie de comprendre ce qui se passe. Moi je n’ai pas voté pour cela. Mais je me suis inscrit, et suis connu comme citoyen béninois. Je suis pour la Lépi, même mal faite. Car, il faut un début à tout.
De toutes les façons se sera à parfaire. Pour ce cette-ci, ils auraient pu partir de ce qui existait, ils ont voulu recommencer à zéro. Ce que je dénonce, ce sont ceux qui étaient avec le pouvoir hier, et trouve que tout est mauvais aujourd’hui. Nous ne voulons pas des dirigeants qui retournent leur veste, et veulent toujours être du bon côté.
Me Helène Kèkè Aholou a demandé pardon au peuple pour avoir fait un mauvais choix !
C’est parce qu’elle n’est pas satisfaite. Elle aurait voulu des choses que le pouvoir ne lui a pas données. Je n’en dirai pas plus. Le fait de passer de l’autre côté, c’est suspect. Il n’y a pas assez de conviction.
Quelle analyse faite vous de la participation de Yayi Boni à la marche « Je suis Charlie », à Paris ?
C’est la démarche d’un valet vis-à-vis de son maître. Les chefs d’Etat sont partis pour dire à la France , « nous te soutenons ». Ils n’ont même pas cherché à comprendre l’enjeu. L’enjeu réel, c’est le pouvoir capitaliste, qui veut en finir avec ceux qui le contestent, surtout du côté des musulmans. La France a trouvé l’occasion de rassembler tous les judéo-chrétiens avec lui. Le problème qui s’est posé, c’est la liberté d’expression, contre la liberté de religion.
Vous avez le droit de vous exprimer, mais jusqu’à un certain niveau. La liberté des uns finit, là où commence celle des autres. Je crois qu’on ne peut pas me faire perdre mon âme. Je suis musulman, et j’ai des règles. On ne caricature par le prophète. Cela entraîne des conséquences, et la réaction des fanatiques. Ce que Charlie hebdo fait , c’est la liberté des anarchistes. C’est le triomphe de l’anarchisme. Ce sont des libertaires, ils se permettent tout. Les communistes sont contre cela, ils sont les adversaires des libertaires. Il n’y a pas d’Etat chez les anarchistes. Quand vous blasphémez, vous toucher leur mentalité. Vous attaquez ce qu’ils ont de plus cher. Par contre quand Dieudonné a déclaré être « Charlie Coulibaly », on a dit qu’il fait l’apologie du terrorisme, et que la liberté d’expression ne va pas jusque là. Nos chefs d’Etat qui ne comprennent pas tous cela ont couru faire allégeance à Hollande et la bourgeoisie française.
Le Cas Ozias Sounouvou sur l’Ortb vous inspire quoi ?
Les journalistes ont raison. Yayi Boni qui est parti marché là-bas est en contradiction avec lui-même. Ils malmènent un journaliste qui ne demande que le droit à l’expression. Cela veut dire que Yayi Boni n’était pas convaincu de ce qu’il était allé faire à Paris. Sinon, « Je suis Osiaz Sounouvo ». Nous n’attendons rien de la direction de l’Ortb qui est là pour servir le pouvoir. Nous fustigeons ce comportement.
A part l’attentat contre Charlie hebdo, Boko Haram sévit au Nigeria à côté.
Ne croyez pas que les islamiques sont seulement au Nigeria. Il y en a au Bénin aussi. Ils ne sont pas encore en activité. C’est un mouvement tentaculaire. Ils restent dans le pays et observent, tapis dans l’ombre. Puis un beau jour, ils agissent. Maintenant, ils faut les combattre. Il faut plus de 8 500 hommes pour les combattre. C’est un mouvement enraciné. Le peuple aussi doit être associé. Sans oublier que l’armée nigériane est très corrompue. Ce qui a permis aux terroristes d’agir avec succès.
Et le cas Chabi-Sika ?
La démarche de l’Anlc est la bonne. Notre justice est corrompue, sinon la vérité sera faite. Mais, ils veulent tous rouler carrosses.
Comment appréciez-vous la situation socio-économique du Bénin ?
L’aspiration des communistes, c’est de diriger les peuples, les pauvres et les paysans. Nous étions en position de faiblesse après la conférence nationale. Nous étions en scission. Les révolutionnaires devraient recomposer leurs forces. Si nous avons pu recomposer nos forces, la situation socio-économique n’est toujours pas bonne. Nos dénonçons le régime Yayi, et celui projeter par Talon et consorts. Le panier de la ménagère souffre. Les riches continuent de s’enrichir, et les pauvres s’appauvrissent. On doit dénoncer cela. Les libertés sont aussi attaquées.
Il y a des attaques contre la liberté de s’exprimer ou de manifester. L’enseignement est au rabais. Est-ce que c’est normal d’interdire la double inscription. L’enseignement ne peut pas être trop cher pour un Etat, parce que cela fait partie de ses devoirs. C’est un avantage d’avoir des gens qui sont multi-disciplinaire. Pourquoi on empêche les candidats libres de passer le bac ? Ou bien les enfants qui n’ont pas le Bepc de passer le bac.
Les examens ne doivent pas être des barrières. Dans d’autres pays le Bac est juste un examen de passage. Dans notre le Bac était une barrière, mais maintenant on veut faire de Bepc une autre barrière. Or, le Bepc n’existe plus dans certains pays. Cela veut dire que notre administration veut nous retarder. Il faut combattre cela.
Transcription :
Hospice Alladayè et Wilfrid Noubadan