Dans un entretien exclusif, le Coordonnateur de l’Alliance soutenant les actions du chef de l’Etat, Eugène Azatassou s’est prononcé sur l’avenir des Fcbe. A quelques jours du congrès de cette alliance, Eugène Azatassou reste confiant et pense qu’en 2016, le prochain président sortira des rangs de l’alliance à laquelle il appartient.
M. le coordonnateur, votre alliance s’apprête à organiser un congrès le 13 et un géant meeting le 14 février. Quels sont les objectifs de ces manifestations ?
Pendant neuf ans, l’Alliance forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) a gagné toutes les élections dans notre pays. Le peuple béninois a donc fait confiance à la ligne d’action imprimée par le chef de l’Etat pour le développement de notre pays. L’organisation qui incarne le mieux cette ligne est l’Alliance Fcbe. Ce serait donc un gâchis pour notre pays que cette organisation soit dispersée et que la préservation de cette formidable volonté de faire émerger notre Nation soit laissée au gré du hasard. C’est pour cela que notre congrès extraordinaire intervient pour atteindre deux objectifs : primo, resserrer les rangs afin d’organiser nos militants pour les batailles électorales qui viennent et secundo, donner les orientations nécessaires afin de continuer à gagner toutes les élections et de demeurer ainsi la majorité présidentielle à venir.
Pendant deux législatures, votre alliance a incarné la majorité qui a accompagné le Président Boni Yayi dans la gestion de l’Etat. Quel bilan faites-vous de l’action de la majorité présidentielle au cours des huit dernières années ?
Au cours des deux dernières législatures, l’impression qui se dégage est que l’Assemblée Nationale a fait un gros travail. Comme l’Alliance Fcbe a eu la majorité au moins jusqu’à un certain moment, nous pouvons tirer comme conclusion que la majorité parlementaire a fait un bon travail. Par ailleurs, l’Alliance Fcbe s’est battue au sein de la majorité présidentielle pour gagner toutes les batailles électorales depuis 2006 jusqu’en 2011. C’est vrai, nous avons eu quelques problèmes d’organisation dus souvent à un défaut de communication. Nous avons eu aussi bien souvent des problèmes de cohésion mais nous sommes restés solides sur nos arrières et savons nous retrouver à des moments décisifs pour le gain collectif.
Cependant, il y a un reproche insistant fait à la classe politique à savoir un essoufflement du débat et de la vitalité démocratique. Les principaux arguments évoqués sont la tension autour de la gestion des réformes électorales, l’absence de débats contradictoires sur les médias du service public, la crispation du débat politique en général…Qu’en pensez-vous ?
On ne peut décemment parler de manque de vitalité de la démocratie au Bénin. En ce qui concerne le débat sur le processus de révision de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi) et les chronogrammes interminables du Cos-Lepi, tout le monde a compris maintenant que l’Exécutif n’en est pour rien. Il est tout aussi clair que la mise en place tardive du Cos-Lépi nous installait déjà dans la logique de la non organisation à bonne date des élections municipales, communales et locales. Par ailleurs, il est aussi évident que l’accès aux médias du service public a été réglementé par la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) depuis un moment et qu’il ne reste que chacun s’organise pour jouir de ses droits dans ce domaine, quitte à saisir les voies de recours en cas d’entrave. La réglementation accorde un temps d’antenne illimité à l’Exécutif et ce n’est pas mauvais qu’on ait un Chef de l’Etat qui est sur tous les fronts et se dévoue pour le Bénin depuis le premier jour de son mandat et ce sera ainsi jusqu’à la dernière seconde de son mandat. Ce comportement est à encourager et non à vilipender même si cela induit un temps d’antenne long. S’il y a crispation du débat politique, ça ne peut qu’être le fait de l’opposition qui refuse tout débat politique et prend prétexte sur n’importe quoi pour faire de l’agitation et salir le Bénin dans la presse et sur les réseaux sociaux.
Sans compter que l’idée de « Après nous, c’est nous » lancée par certains ténors de votre majorité a suscité un tollé général. Est-ce un malentendu ou une ambition légitime ?
Le tollé dont vous parlez n’est pas du tout général. Ce sont les cris de détresse et les plaintes d’une opposition qui a pris peur face à un mot d’ordre aussi mobilisateur de l’Alliance Fcbe. « Après nous, c’est nous » signifie qu’après les mandats du Docteur Boni Yayi auxquels nous nous associons pleinement, notre Alliance dégagera en son sein le prochain Président de la République. Cela induit chez les militants un regain d’espoir pour que les objectifs soient atteints. Ce n’est pas un malentendu, c’est une ambition légitime.
Comment expliquez-vous la fronde de certains députés de votre majorité à l’Assemblée nationale ?
Nous sommes en fin de règne et certains font des calculs pour préserver leur avenir. Ils ne croient plus en la capacité de l’Alliance à se regrouper pour demeurer la plus grande force politique du Bénin. Ils ont tort car heureusement, il reste dans l’Alliance une foule de militantes et de militants qui y croient et qui sont déterminés à faire en sorte que nos camarades qui sont partis constatent eux-mêmes qu’ils se sont trompés.
De quoi l’avenir politique de l’alliance Fcbe sera-t-il fait dans le contexte actuel de fin des deux mandats constitutionnels du Président de la République ? Connaîtra-t-elle le même sort que l’Ubf sous le Général Mathieu Kérékou ?
L’Alliance Fcbe ne doit pas connaître le même sort que l’Ubf. Ce serait un gâchis pour le Bénin. C’est pour cela qu’une multitude de personnes travaillent pour que l’Alliance se rende compacte et continue d’être porteur de la majorité présidentielle de demain.
Quel est votre principal message aux Béninois à la veille de ce Congrès ?
Je voudrais dire aux militants de se tenir mobilisés pour que notre Alliance, les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), continue de gagner et d’être la première force politique sur l’échiquier politique béninois. Au vaillant peuple béninois, je voudrais demander d’être plus que serein et de nous soutenir pour pérenniser les acquis et l’esprit de développement du Docteur Boni Yayi.
La rédaction