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© aCotonou.com par DR
Victor Topanou, ancien ministre de la Justice, |
Etat des lieux du système partisan au Bénin après 25 ans de pratique et suggestions en vue de son amélioration pour le prochain quart de siècle. C’est à cet exercice que s’est adonné hier sur l’émission « Ma part de vérité » de Golfe Tv, l’ancien ministre et président du Front uni pour la République (Fur), Victor Topanou. Opposant au régime en place depuis sa sortie du gouvernement en 2010 et candidat déclaré aux prochaines élections présidentielles, l’ancien ministre Topanou a déploré les candidatures tardives à la magistrature suprême. « Dans un système démocratique qui fonctionne normalement, il est important de se déclarer tôt. L’intérêt qu’il y a est que cela permet à l’opinion publique d’apprendre à bien vous connaître », a-t-il martelé tout en dénonçant ceux qui attendent les trois derniers mois pour se déclarer candidat. Mais, le point clé qui a retenu l’attention au cours de l’émission dominicale, c’est le décryptage du fonctionnement du système partisan au Bénin. Et à ce sujet, Victor Topanou qui pense qu’à partir de 2016, il faut faire un bilan car, une société, à l’instar de tout homme, doit être à la recherche de la perfection, a déjà relevé quelques faiblesses du système partisan au Bénin et a fait des suggestions. « Nous sommes le seul pays au monde où aucun chef de parti politique n’a été élu président. C’est une spécificité béninoise. Ça pose le problème du système partisan dans la consolidation de la démocratie et c’est ce qui fragilise notre démocratie », a-t-il analysé. Et s’il trouve que c’est affligeant que les élites politiques courent derrière des individus et ne comprennent pas l’importance des partis politiques, il a souhaité le financement des partis politiques, surtout ceux de l’opposition tel que prévu par la loi et des exigences par rapport à la formation des militants. « L’opposition n’a rien et ça joue sur l’animation de la vie politique qui coûte extrêmement cher. C’est pourquoi, elle est obligé de faire des activités sporadiques, est réduite à des choix en ce qui concerne son influence sur toutes les régions du Bénin et que certains de ceux qui la composent en arrivent à changer de veste », a-t-il affirmé.
« L’éthique n’intéresse plus personne »
L’autre chose que Victor Topanou trouve déplorable est que le système politique actuellement en place au Bénin ne donne satisfaction qu’à une minorité de personnes au sein de l’élite. Et pour l’ancien ministre Topanou, c’est à l’élite qu’il revient de construire la nation en mettant en mouvement tout le pays. Car, a-t-il dit, tout analphabète que la population est, elle suit son élite. « La première responsable de nos maux, ce n’est pas la population analphabète, c’est l’élite dont une minorité a une forte capacité de nuisance », a-t-il regretté. Au cours de l’émission « Ma part de vérité », il a été aussi question du point de vue de l’invité sur la formation des jeunes et le sous emploi. A l’occasion, tout en faisant remarquer le taux de chômage élevé au sein de la jeunesse qui, pour lui, est une bombe à retardement, la corruption à tous les niveaux, il a proposé des états généraux sur ce qu’est l’Etat. Mais en ce qui concerne l’affaire Chabi Sika-Basile Ahossi, il n’a pas caché sa frustration : « Le peuple doit se mobiliser. Sinon, ce sera le recyclage des acteurs politiques. Ce sont les mêmes depuis 25 ans. Il n’y a que l’enveloppe qui change. L’éthique n’intéresse plus personne. Des fois, ils ne regardent pas la forme. Je parie que personne ne sera inquiété dans cette affaire ». Reste à voir si d’ici quelques mois, les faits donneront raison au très sceptique président du Fur.
Angelo DOSSOUMOU
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