Le ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Valentin Djènontin s’est prononcé, vendredi dernier, sur l’évasion de la prison civile d’Akpro-Missérété du présumé assassin de Urbain Pierre Dangnivo. A travers un point de presse, il a analysé le contexte qui caractérise l’évasion de ce prisonnier et a conclu à de fortes complicités que le gouvernement entend démasquer et sanctionner avec la plus grande rigueur. Le ministre Djènontin avait à ses côtés, le chef d’état-major général des Forces armées béninoises, Awal Nagnimi et le directeur général de la gendarmerie nationale, le lieutenant colonel, Emile Elomon.
C’est d'un ton ferme et résolument déterminé, que le Garde des Sceaux, Valentin Djènontin s’est exprimé, vendredi dernier, face aux journalistes sur l’évasion du principal suspect dans l’affaire Dangnivo. «Nous avons de fortes convictions qu’il y a des complicités internes massives», a clamé le ministre tout en ajoutant que la prison d’Akpro-Missrété est une prison de haute sécurité construite selon les normes et standards internationaux. Et se référant à cela, il s’est dit convaincu qu’un prisonnier ne saurait s’évader de ces lieux sans complicité. Valentin Djènontin a indiqué que face à la situation, des mesures conservatoires ont été prises. Ces mesures, explique-t-il, ont conduit à la mise aux arrêts du personnel de garde le jour du forfait, le relèvement et le remplacement systématique de tout le personnel en poste dans cette maison d’arrêt. Il ajoutera que deux commissions d’enquête ont été expressément mises sur pied. La première, par le Garde des Sceaux, aura pour tâche, d’élucider les conditions d’évasion de ce prisonnier qui devrait, de toute évidence, comparaître à la barre lors des assisses prochaines. La seconde commission mixte d’enquête diligentée par le chef de l’Etat, Boni Yayi, va permettre de démasquer les responsables et autres complices à divers niveaux dans ce dossier. Et en prélude aux résultats des enquêtes diligentées, le Garde des Sceaux prévient que des sanctions exemplaires seront infligées aux responsables et complices qu’ils soient politiciens, opérateurs économiques ou encore, des membres de la hiérarchie militaire ou dans les rangs des forces armées. Le ministre Valentin Djènontin avait à ses côtés, le chef d’état-major général des Forces armées béninoises, Awal Nagnimi et le directeur général de la Gendarmerie nationale, le lieutenant colonel, Emile Elomon.
Faudra t-il le rappeler, l’affaire Dangnivo remonte à 2010. Il s’agit en effet, de Pierre-Urbain Dangnivo, un fonctionnaire du ministère de l’Economie et des Finances porté disparu. Face à la stupéfaction de tous, le gouvernement avait mis en branle une information judiciaire qui a permis de mettre la main, le 17 août 2012, sur le sieur Alofa, charlatan de profession. Ce dernier passe aux aveux et un macchabée est exhumé dans la cour de sa maison. Les résultats des analyses médico-légales effectuées par un médecin légiste allemand concluent de façon formelle que le corps était celui du fonctionnaire du ministère de l’Economie et des Finances dont la disparition a suscité beaucoup de mouvements de protestations avec en tête de peloton la Fédération des syndicats des travailleurs des Finances (Fesyntra-Finances). Gelé depuis quatre ans, le dossier revient au-devant de la scène avec l’évasion spectaculaire, depuis le mercredi 4 février dernier, du principal suspect, le sieur Alofa.