En accédant à la Marina en avril 2006, le président Boni Yayi avait le choix entre poursuivre sur la lancée routinière de ces prédécesseurs, et instaurer la sienne. Entre ces deux modes de gouvernance, le choix a été très vite fait. Et conformément à son projet de société, Boni Yayi s’est voulu « le président de tous les Béninois du Nord au Sud », comme il se plait à le dire. Et même ses multiples actions restent guidées par le souci du développement. Il n’en demeure pas moins vrai qu’elles génèrent des retombées politiques que ses partisans récoltent. « Un Bénin mieux gouverné à économie prospère et compétitive qui offre à tous, les conditions de vie paisible et décente ». C’est l’une des options faites par le président Boni Yayi depuis son élection en avril 2006. Le président de la République a décidé de ne pas être le chef de l’Etat qui ne se fait voir que sur les écrans de télévisions et autres gadgets publicitaires. Avec lui, les Béninois ont appris à tutoyer et à vivre la fonction présidentielle de très près et à voir le premier des leurs s’impliquer au quotidien dans les problèmes qui touchent à leurs besoins fondamentaux. Toutes les communes du Bénin ont été visitées et à maintes reprises par le chef de l’Etat qui, à chaque fois, pose un acte de développement au service des populations. Boni Yayi a réussi à imposer une autre forme de gouvernance qui rapproche gouvernants et gouvernés. Les populations elles-mêmes ont si bien compris la chose qu’elles ne se font pas prier pour trouver les voies et moyens en cas de besoin, pour se faire entendre de leur président. Pour preuve, certains acquéreurs de parcelles de la commune d’Abomey-Calavi pour se faire entendre par lui, ont usé de ce même stratagème. La méthode toute simple trouvée à ce propos et déjà exploitée précédemment par d’autres, a consisté à investir les alentours de la résidence présidentielle, pancartes en main, banderoles au front pour attitrer l’attention du chef de l’Etat. Et cela n’a pas raté. Aux dernières nouvelles, ce groupe de personnes aurait réussi à échanger avec lui. Et nul ne doute que leurs préoccupations trouveront une solution, si ce n’est pas déjà fait et si les intéressés n’ont pas été déjà reçus en audience à la présidence de la République. En somme, il s’agit d’une désacralisation, d’une déconcentration et d’une décentralisation de la fonction présidentielle. Certes cela peut avoir son revers, notamment, en ce qui concerne la sécurité du premier magistrat du pays, mais fidèle à son option, le président de la République a réussi.
Une action publique à impact politique direct et indirect
A ceux qui ont ri dès les lendemains de son avènement que la forte présence du chef de l’Etat sur le terrain ne durera que le temps d’une douche, Boni Yayi a répondu par une activité constante neuf ans durant. Pendant longtemps, les Béninois garderont à l’esprit l’image du président qui ne connaît ni jour de fête, ni jour férié, ni soleil, ni pluie et pour qui le Béninois le plus isolé dans son hameaux lointain a les mêmes droits que celui qui se trouve à Cotonou. Cette forte présence physique et active, comme on peut l’imaginer, n’a pas manqué d’avoir des répercussions au plan politique. Et même si le chef de l’Etat n’a jamais été personnellement préoccupé par le gain politique que peut générer son activisme, ses partisans eux l’ont compris. Non seulement ils ont appréhendé cela, mais ils ont su, stratégies politiques obligent, la récupérer et l’exploiter à leur profit. Ainsi, les militants des Forces Cauris pour un Bénin émergent (FCBE) ont réussi un quadrillage du champ politique avec la caution muette de leur leader charismatique, le président Boni Yayi et grâce aux actions de ces derniers. On comprend ainsi comment et pourquoi, pour ne plus perdre ce duo qui ne leur rapporte au finish que du bien, des populations ont plaidé pour une meilleure structuration de cette alliance politique afin qu’elle soit davantage ancrée. Car, seule chapelle politique ayant ses tentacules dans chacune des 77 communes du Bénin, une meilleure organisation permettra aux forces Cauris de maintenir leur avance politique, de conserver les acquis qui font d’elles la première entité politique du pays et de la renforcer via les prochaines joutes électorales.
Rastel DAN