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DROIT AU BUT : Où sont les dossiers ?
Publié le mardi 10 fevrier 2015  |  Le Matinal
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© Autre presse par DR
Le député Rachidi Gbadamassi




Au Parlement, le député Rachidi Gbadamassi a menacé dernièrement de sortir des dossiers, en réponse aux attaques de Hélène Aholou Kèkè. « Le monde a évolué, plus personne ne peut mystifier personne... le but de tout ceci, c’est de vilipender notre leader charismatique, mais il n’y a pas d’hommes neufs, on se connaît tous, on a des dossiers, on va sortir les dossiers dans les jours à venir, des dossiers de détournement de 2 milliards… », avait lâché Gbadamassi. Où sont ces fameux dossiers dont parle l’élu Fcbe ? Jusque-là, rien. Et pourtant, le peuple attend toujours qu’il révèle le dossier relatif au détournement de 2 milliards… Qui a détourné ? Et comment ? Impatiente, Aholou Kèkè avait déjà promis mettre un huissier de justice à ses trousses pour qu’il réponde de ses déclarations devant un juge.


Gbadamassi va-t-il suivre l’exemple de Léon Basile Ahossi qui n’a pas hésité à révéler des relations d’affaires entre Karimou Chabi-Sika et la société Business Engineering, représentant de Gemalto S.a, un opérateur technologique recruté par le Cos-Lépi dans le cadre de la correction de la Liste électorale ? S’il tient effectivement parole en faisant des dénonciations, il sera désormais pris au sérieux. Le député ayant souvent fait ces genres de menace sans inquiéter une mouche dans la République. En brandissant souvent des dossiers qui n’existent que dans son imaginaire, l’ancien maire de Parakou a fini par se faire passer pour un acteur qui prépare une scène à jouer le temps d’une plénière. La plaisanterie a pris d’importantes proportions. Ce qui fait que ses déclarations sont banalisées. De même que ses prises de position opportunistes à l’approche des législatives…
« …On a des dossiers, on va sortir les dossiers (…) ». Cette déclaration semble être le nouveau slogan en vogue chez certains hommes politiques. Trêve de chantage… Le député Rachidi Gbadamassi et ses amis Fcbe doivent éviter de prendre les Béninois pour des abrutis. S’ils ont des dossiers, ils peuvent les confier à la justice, afin de permettre aux juges de faire ce pourquoi ils sont formés et payés mensuellement par le peuple béninois. Les juges sont sevrés de dossiers. Ils ont envie d’avoir de la matière. Ou bien s’ils ne sont pas en mesure de saisir la justice, ils peuvent mettre les dossiers à la disposition du peuple. Et un citoyen se chargera de saisir le Procureur de la République. L’article 38 du Code de procédure pénale dispose d’ailleurs que : « Le procureur de la République reçoit les plaintes et les dénonciations et apprécie la suite à leur donner.
En cas de classement sans suite, il informe le plaignant et son conseil, le cas échéant, de son droit de se constituer partie civile, ainsi qu’il avisera.
Toutefois, dans tous les cas où il y a des motifs raisonnables de croire qu’un acte de torture a été commis, le Procureur de la République a l’obligation de procéder immédiatement à une enquête objective et impartiale, même en l’absence de toute plainte de la victime.
En toute autre matière, il peut également s’autosaisir et mettre en mouvement l’action publique ».
Le députe détenteur de tous les dossiers de malversations de la République ne devait pas ignorer qu’il lui faut juste dénoncer pour actionner une enquête judiciaire. Ses nombreux juristes doivent lui avoir conseillé cela. Lui qui clame avoir un cabinet composé de nombreux éclairés en droit : « …On veut nous manipuler, parce que ce sont les hauts juristes, personne ne peut nous manipuler, parce que nous avons également des conseillers, des juristes, des professeurs de droit que nous consultons (…) ». Il faut qu’il se décide à sortir ces fameux dossiers, quitte à montrer qu’il y a aussi des corrompus dans le rang de l’opposition comme le gouvernement a tenté de le faire dans l’affaire Ahossi/Chabi-Sika, en faisant savoir que le frère du député dénonciateur a loué un groupe électrogène en panne au Cos-Lépi. A partir de ce moment, il appartiendra aux Procureurs de la République de prendre leur responsabilité devant l’histoire, en sanctionnant un groupuscule d’acteurs politiques qui se prennent pour le centre de gravité de la terre. L’intérêt général l’exige...

Epiphane Axel Bognanho
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