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Rentrée solennelle 2015 de l’UADC: sous le signe des secrets de rentabilité des services financiers décentralisés
Publié le mardi 10 fevrier 2015  |  La Nation




Grand jour à l’Université africaine de Développement coopératif (UADC) de Cotonou hier lundi 9 février. L’institution de coopération régionale, en place depuis 1967, procédait à l’ouverture solennelle de l’année académique 2014-2015. Une cérémonie doublée de la traditionnelle présentation de vœux de nouvel an. Mais une cérémonie intéressante pour son côté pratique ; les responsables de l’UADC l’ayant placée sous le signe de la rentabilisation des services financiers décentralisés (SFD), avec pour échantillon la Fédération des caisses d’épargne et de crédit agricole mutuel (FECEAM).

«Comment rentabiliser un SFD : l’expérience de la FECECAM » : c’est le thème de la conférence inaugurale de cette rentrée solennelle à l’UADC, une université dont l’idéal repose sur la trilogie « méthode, ingéniosité, créativité ». C’est d’ailleurs par cette trilogie que se justifie le souci de percer les secrets de la rentabilité des SFD. Mais avant que le responsable de la FECECAM, Bassabi Taïrou ne livre les secrets de son institution, étudiants, enseignants et personnel administratif de l’UADC ont formulé leurs vœux de nouvel an au staff de l’université, et à leur recteur par intérim, Dr Rachel-Claire Okani. Des vœux par lesquels ils suggèrent que l’année 2015 auréole l’UADC et son administration de réussite afin que ce creuset de panafricanisme, reconnu comme établissement de référence en matière d’économie coopérative, honore sa réputation, en dépit des difficultés liées notamment au manque de ressources.

Et qu’au cours de cette même année, ces difficultés soient surmontées pour une amélioration des conditions de travail et de vie des pensionnaires de l’UADC ; même s’ils saluent les initiatives prises pour favoriser de meilleures prestations de la part des enseignants. Puis, en appellent au volontarisme, à la solidarité à la tolérance et à l’esprit d’équité de tous au service de l’UADC, dans la discipline et la coopération agissante.

Rassurée par cet engagement de ses compagnons, Dr Rachel-Claire Okani, recteur de l’UADC, prêche une année positive en tous points de vue. Afin que la vocation de l’UADC, qui se décline en formation, perfectionnement et recherche soit remplie mieux que par le passé, et que la recherche ne soit plus le parent pauvre du lot ; tant elle est indispensable quoique nécessitant d’énormes moyens. Des moyens qui aideront aussi à l’amélioration de l’offre de formation et à l’ouverture de l’université sur le monde.

La FECECAM, un exemple de réussite

L’intérêt de l’UADC pour les SFD se justifie par l’existence, entre autres dans sa grille de formation, en dehors de l’économie coopérative et de la décentralisation, de la microfinance. Et c’est en connaisseur que Bassabi Taïrou, gestionnaire financier à la FECECAM interviendra au nom de son directeur général Victorin Codjo Houédanou, pour édifier l’auditoire. Avec 1000 agents au moins, plus de 1.000.000 de clients, un encours de dépôt de plusieurs dizaines de milliards de FCFA, la FCCAM est le plus grand réseau de service financier décentralisé, fait-il valoir, insistant sur le volume d’activités, la qualité du portefeuille, le développement d’un système d’écoute du client, la qualité du recouvrement et la maîtrise des charges ; il y voit les sources d’efficacité d’un SFD, dont tout promoteur peut s’inspirer ; surtout quand il s’agit de collecter l’épargne comme la FECECAM.

A cet effet, fait-il observer, il faut réaliser l’équilibre pour couvrir les charges de fonctionnement de l’institution et définir un seuil de rentabilité du SFD, le crédit y concourant sérieusement, à condition cependant que le suivi soit rigoureux pour permettre le retour des fonds débloqués. A l’appui de tout ceci, l’écoute-client, qui consiste en sondage des usagers, pour en cerner les attentes et innover en conséquence, avec la mise en place de nouveaux produits. A titre d’exemple, démontre Bassabi Taïrou, la FECECAM ne faisait pas de transfert d’argent mais aujourd’hui ce service est une réalité. Dans le même ordre d’idée, la création de guichets pour rapprocher les produits des clients. Enfin, prône le conférencier, la bonne maîtrise des charges de fonctionnement est un allié fondamental pour la rentabilité d’un SFD. Car, poursuit-il, même en cas de résultats positifs, si les ressources sont dilapidées, il s’en suivra un défaut de maîtrise des charges, qui peut nuire à la solidité de l’institution. En un mot, la bonne gouvernance de l’institution est un pilier essentiel résume le conférencier. Qui conseille aussi un bon dispositif de contrôle interne pour prévenir les risques, la disponibilité de ressources humaines, la qualité devant ici être préférée au parrainage ; puis un système d’information performant.

Pour que renaisse l’UADC

Lançant officiellement l’année académique 2014-2015, Bernardin Gléhouénou, président du Conseil d’Administration de la Conférence panafricaine coopérative (CPC), n’occulte pas les difficultés rencontrées par l’UADC depuis un moment du fait notamment de son changement de statut. Mais des difficultés qui seront surmontées, rassure-t-il, encourageant l’équipe actuelle et lui garantissant le soutien de la CPC. Dans cette perspective, courage et abnégation seront fort utiles, enseigne Bernardin Gléhouénou, soucieux de voir l’UADC enrôler de plus en plus d’étudiants et maintenir ses principes de discipline. En tout cas, l’ambition de l’UADC est de faire de ses étudiants des acteurs privilégiés du développement de l’Afrique. Aussi exhorte-t-il ceux-ci à la rectitude morale, au respect des responsables de l’université et à une grande conscience. Pour qu’ensemble avec les responsables de l’UADC, ils réussissent à lui redonner ses lettres de noblesse
Wilfried Léandre HOUNGBEDJI
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