Les puits ont commencé par tarir dans certains villages de la commune de Kandi comme Potoko, Sabada et autres dans l’arrondissement de Saah, et l’eau devient de plus en plus chère et rare à cause de la séchéresse.
Forte de ses 82 villages administratifs, la commune de Kandi compte, en tout, quatre (04) adductions d’eau villageoises à Bénsékou, Sonsoro, Angaradébou et Sam. Un autre ouvrage d’adducion d’eau est en cours de construction à Donwari. A Kassakou, Saah et Thya, les études de faisabilité sont terminées. La commune dispose également de 150 forages équipés de pompes à motricité humaine y compris celles qui sont en panne.
Mais force est de constater que les 82 villages administratifs ne disposent pas tous de puits encore moins de pompes à motricité humaine parce que, de par le passé, la construction de ces infrastructures sociocommunautaires était basée sur l’approche de la
demande. Celle-ci consistait à mobiliser, au sein des populations, une contrepartie avant de susciter l’exécution du projet. Cette approche explique, souligne-t-on, l’inégale
répartition de ces infrastructures socio communautaires.
Pour le chef service de l’eau à la mairie de Kandi, Jacquet Moussillima, les techniciens font leur travail qu’ils soumettent aux conseillers. Mais, les avis techniques ne sont pas souvent suivis. "C’est ce qui explique cette inégale répartition. Et, des fois, les populations n’aiment pas verser leur contrepartie. A tout cela s’ajoute le fait que les chefs d’arrondissement préfèrent investir dans les hangars, les modules de classes au détriment de l’eau. Depuis un moment, c’est dans le plan communal de développement que les priorités sont énumérées avant d’être traduites en actions sur le
terrain", a-t-elle indiqué.
Et pourtant, la loi n°97-029 du 15 Janvier 1999 portant organisation des communes en République du Bénin, la loi 2001-07 du 09 mai 2001 et le décret n°2001-094 de février 2001 fixant les normes de qualité d’eau potable sont clairs. En effet, la loi n°97-029 du 15 janvier 1999, en son article 90, précise que "la commune à la charge de la réalisation des infrastructures hydrauliques". Selon le chef division développement communautaire à la Direction départementale de l’Alibori des services de l’eau, Soulé Sahadou, la commune de Kandi a effectivement pris en charge la réalisation des infrastructures hydrauliques. Mais elle ne s’assure pas de l’opportunité et de la faisabilité des ouvrages en déterminant leurs localisations.
L’appui-conseil et le renforcement des capacités que la Direction départementale leur apporte devraient permettre de corriger les insuffisances et d’encourager les efforts.
Toutes choses, a-t-il souligné, qui permettraient d’éviter, en cette année, que les conseillers créent des entreprises fictives pour s’accaparer les adductions d’eau villageoises mises en affermage dans les arrondissements.
Ainsi, ils auraient contribué à garantir la pérennité des ouvrages à travers le principe "si nous voulons assurer la gestion durable de nos ouvrages, nous devons appliquer le principe de la délégation de la gestion".