Doter le Bénin d’un outil performant, viable et durable au service du développement agricole. Cette préoccupation fait l’objet d’échanges entre les acteurs agricoles et ceux en charge de la décentralisation. C’est à la faveur d’un atelier national de validation du document FADeC-Agriculture qui se tient depuis hier, à Grand-Popo. Les assises qui prennent fin ce jour ont été conjointement lancées par le ministre en charge de l’Agriculture, Issa Azizou et de la Décentralisation, Isidore Gnonlonfoun.
Le développement agricole se fera à partir du niveau local ou ne se fera pas. C’est ce qui justifie la mobilisation des acteurs du monde agricole et ceux de la décentralisation autour de l’atelier de validation du secteur de procédure du FADeC affecté Agriculture, depuis hier, jeudi 12 février, à Grand-Popo. Il s’agit pour eux de travailler à donner vie à cette ambition du gouvernement, afin de replacer l’agriculture au cœur du développement au Bénin. Mais avant de parvenir à cette fin, les participants devront apprécier certaines contraintes locales, entre autres la maîtrise de l’eau, l’insécurité foncière, l’étroitesse du marché local, les conflits entre agriculteurs et éleveurs….
Pour le ministre en charge de la Décentralisation, Isidore Gnonlonfoun, les potentialités des collectivités locales sont d’une importance capitale pour le développement agricole. C’est pour cette raison que, souligne-t-il, le gouvernement a mis en place le FADeC affecté Agriculture afin de leur permettre de faire des investissements structurants pour le développement des filières agricoles. Il a également installé la Commission nationale des Finances locales (CONAFIL), organe paritaire entre l’Etat et les communes et le Fonds d’appui au développement des communes (FADEC), en vue de mieux répondre à cette aspiration et de permettre aux communes de disposer suffisamment de ressources pour satisfaire les besoins basiques des populations.
C’est dans cette même logique que s’inscrit la validation du manuel de procédure du FADeC Agriculture. Lequel document servira de bréviaire pour la mobilisation et la gestion des ressources financières en vue l’exécution des activités agricoles dans les communes.
Réorienter le FADeC vers l’agriculture
A en croire le ministre en charge de la Décentralisation, la promotion de l’agriculture a occupé une portion congrue dans la réalisation des projets au titre du FADeC 2013. « Sur 1311 projets réalisés au titre du FADeC en cette année-la, seuls huit concernent la promotion agricole alors que la plupart des Plans de développement communaux contiennent pour une large part des activités relevant du secteur agricole », se désole-t-il. La plupart des collectivités locales n’investissent pas dans l’agriculture donc, alors qu’elle constitue l’activité principale des populations. Or, développe le ministre en charge de l’Agriculture, Moussa Azizou, « en 2013 et 2014, le mécanisme transitoire du FADeC Agriculture a injecté un montant de près de deux milliards quatre cent millions au profit de vingt cinq communes ».
D’où la pertinence des assises de Grand-Popo qui se consacrent à la validation du manuel de procédure du FADeC affecté Agriculture. Ce document permettra, selon lui, de généraliser progressivement au profit de toutes les communes un financement spécial pour la promotion de l’agriculture en vue d’un développement local réel. Grâce au FADeC/Agriculture, les communes pourront jouer leur rôle d’acteurs d’impulsion du développement du secteur agricole pause-t-il.
L’ambition du gouvernement pour le secteur agricole, a souligné le ministre en charge de l’Agriculture est de disposer d’un « mécanisme national de financement qui canalise les ressources de l’Etat et de ses partenaires vers les communes pour leur permettre de réaliser des investissements structurants pour le développement des filières agricoles ».
Pour booster l’agriculture béninoise, le gouvernement a prévu au budget national une ligne budgétaire FADeC Agriculture dont la mise en œuvre doit répondre aux principes du FADeC. Pour sa part, le ministère en charge de l’Agriculture a prévu pour 2015, une ligne budgétaire d’un milliard trois cent millions de F CFA pour le FADeC Agriculture.
Maryse ASSOGBADJO