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Yves Gnélé au sujet de l’Affaire évasion de Codjo Alofa :« Le Ministre Djènontin a fait un aveu »
Publié le lundi 16 fevrier 2015  |  Le Matinal
Codjo
© aCotonou.com par DR
Codjo Alofa, le charlatant activement recherché par les forces de sécurité




L’émission ‘’Cartes sur table’’ d’hier dimanche 15 février 2015 a reçu le 2ème Secrétaire général Adjoint de la Fesyntra-Finances, Yves Gnèlé. L’invité trouve que le ministre de la Justice, Valentin Djènontin, a carrément mis à nu les tares de l’Exécutif en soulignant des complicités dans la fuite de Codjo Alofa, présumé assassin de Pierre Urbain Dangnivo.


Océan Fm : Quelles sont les actions menées par la Fésyntra-Finances depuis l’évasion de Alofa ?

Yves Gnèlé : J’ai la gorge nouée. Ma présence dans ce studio n’aidera qu’à comprendre un peu les actions menées par la Fesyntra Finances. Les interventions sont allées plus loin déjà au-delà de nos attentes. A la question de savoir si nous croyons à l’évasion du présumé assassin, je crois qu’il faut être incrédule pour répondre par l’affirmative. C’est même pour moi gênant d’être en face d’une interrogation comme celle-là. Si, à entendre tout ce que nous avons enregistré comme éloges par rapport à cette prison sécurisée de Missrété, que le Tribunal Pénal international (Tpi) en fait usage, qu’Alofa y a séjourné pendant des années, (un repris de justice qui est connu des forces de l’ordre, des régisseurs de prison et tout) et a réussi enfin à s’évader, je crois qu’il sera difficile d’y croire. A entendre d’ailleurs les propos du Garde des sceaux lors de la conférence de presse de la conférence de presse qu’il a organisée, les 72 heures sont passées. Si on ne l’a pas retrouvé, cela veut dire qu’il n’y a pas d’autorité dans ce pays. Et, s’il n’y a pas d’autorité, cela veut dire que Alofa ne s’est pas échappé de la prison. Cela veut dire qu’il ne s’est pas volatilisé. Je prends au mot le ministre Djènontin qui confirme et informe le peuple de complicité. Donc, ce n’est pas une évasion. On a aidé Alofa à se tirer des geôles.

Voulez-vous dire que c’est le gouvernement qui l’a aidé ? Avez-vous des pistes ?

Ce serait difficile pour un citoyen comme moi d’avoir une piste. Mais, si vous réécoutez, à l’instant où nous sommes ici sans présomption, les propos du Garde des Sceaux, vous saurez que c’est lui qui nous le dit, (parce qu’on est tous allé à l’école comme lui. Il faut être incrédule pour ne pas comprendre ce que je dis. C’est sincère. Le Ministre Djènontin a fait un aveu. Un prisonnier est à la charge de qui ? De l’Exécutif. Puisque ceux qui y travaillent sont sous l’Exécutif. Donc, c’est le gouvernement qui répond de ce qui se passe dans une prison. A qui appartient la prison d’abord ? Qui a décidé d’amener quelqu’un en Prison ? C’est le pouvoir public. C’est l’Exécutif. Si Alofa a pu disparaître et que le ministre Djènontin a dit qu’il y a des complicités graves, il y a matière à se poser des questions. Mais depuis là, les 72 heures sont passées, je ne sais pas si des têtes sont tombées. On est retombé dans le folklore qu’on a connu depuis la disparition de Dangnivo. Le gouvernement est en train de se mordre par la queue. Ne serait-ce qu’à écouter les propos du Ministre en charge des prisons.

Pensez-vous qu’à l’approche des échéances on a voulu sortir cette affaire pour se faire de popularité ?

De popularité ? Je ne sais dans quel sens. Positivement ou négativement ? Parce qu’en réalité, cette affaire est une affaire très sulfureuse pour que si le peuple béninois devrait mettre en route sa maturité, ç’aurait été autre chose. Je comprends que l’Exécutif agite cela aujourd’hui pour créer des troubles. Parce que le peuple n’est pas dupe. On sait très bien que l’affaire Dangnivo est devenue un fond de commerce pour les politiques. En témoigne les communiqués de la Haac interdisant toutes manifestations entrant dans le cadre de la disparition de Dangnivo, parce qu’il y avait élection. Et nous voilà au rendez-vous d’autres élections. La nouvelle Haac va encore sortir un autre communiqué pour dire plus d’affaire Dangnivo. Ce sont des montages savamment orchestrés. Je suis peiné parce que je me pose des questions par rapport à certains hommes de la justice. Le Procureur général de Cotonou, en sa conférence du 23 juillet 2014 a déclaré ceci : « Pour l’affaire de l’ancien cadre du ministère de l’Economie et des finances Pierre Urbain Dangnivo, porté disparu depuis le 17 août 2010, la procédure évolue normalement et n’est pas mise sous boisseau. Le dossier serait mûr et connaîtra bientôt jugement. La grande difficulté de la justice est qu’elle n’est pas encore parvenue à mettre la main sur le cerveau présumé qui aurait assassiné ce cadre béninois ». C’est dans le journal La nation N° 6036 du 24 juillet 2014. Alors, pourquoi Alofa est en prison ? C’est qu’il est le présumé assassin. Mais le Procureur général dit qu’il y a une difficulté majeure parce qu’on n’a pas pu mettre la main sur le cerveau qui a assassiné Dangnivo. Qui est alors Alofa ? J’ai lu quelque part que Alofa était en prison au moment où les choses se sont passées et qu’on se demande si ce n’est pas pour troquer sa liberté contre quelque chose qu’on l’aurait cherché de la prison pour dire qu’il faut endosser ceci. Il y a de ces marchés-là qui, certainement, arrivent à être conclus. Vous vous rappelez du dossier de sérum glucosé ? Je me demande s’il n’y aura que des affaires comme cela dans ce pays.

Vous parlez de présumé assassin, mais dans le même temps, vous remettez en cause le corps que vous avez retrouvé à Womey. Est-ce qu’il ne se pose pas un petit problème ?

Je suis désolé d’être soumis à ces questions parce qu’elles me ramènent quelques années derrière. C’est difficile d’en parler parce que certainement la famille de Dangnivo nous écoute. Son papa a rendu l’âme l’an dernier parce que, chaque jour que Dieu fait, il demande si véritablement son fils ne reviendrait pas. Surtout que le Chef de l’Etat lui a promis son fils sain et sauf. J’étais à Womey ce jour-là. Avant d’aller à Womey, il s’est passé quelque chose au ministère de la Justice. On était à la Fesyntra Finances quand les parents de Dangnivo nous ont appelés pour nous informer de ce que le Garde des Sceaux d’alors les aurait appelés le 27 septembre 2010 pour leur dire que le présumé assassin de Dangnivo a été retrouvé et qu’il faut que la famille fasse une délégation de 3 personnes pour se joindre à l’équipe que le gouvernement aurait constitué pour procéder à l’exhumation du corps de leur fils mort. Ils étaient encore là-bas quand nous les avions rejoints au ministère de la Justice. Le garde des sceaux Grégoire Akoffodji insistait pour dire qu’il ne fallait vraiment pas alerter la presse et que c’est dans le strict respect de la mémoire du disparu. Mais les parents se sont opposés au fait qu’il faille juste trois personnes de la famille pour y assister. Du Ministère de la Justice , nous sommes partis dans l’une des maisons de la famille Dangnivo à Gbégamey. Nous étions là avec un Avocat, paix à son âme Me Sambaou qui, au vu des textes, leur disait qu’il n’y a pas de limite pour le nombre des représentants de la famille et qu’ils peuvent aller autant qu’ils veulent. Ce qu’on disait de ne pas annoncer à la radio et à la télévision, alors que la famille était complètement abattue, on a commencé par voir cela en bande défilante à la télévision quand on était de retour au domicile familial à Gbégamey. Pourtant, c’est le Ministre qui nous a dit de garder le secret. Mais comment l’information a-t-elle pu partir ? Mais c’est allé plus loin. On s’est rendu à Womey. C’était bourré de monde déjà. Tout le haut commandement des forces de ce pays était sur les lieux. On a pu approcher le trou. J’y étais avec les secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales. On a vu ce Alofa qui, physiquement, ne peut même pas terrasser notre collègue Dangnivo parce que je l’ai vu assez frêle. Il y avait une odeur insoutenable parce que le corps était dans un Etat de putréfaction très avancé. Le trou qui a été creusé pour déposer ce cadavre n’était pas du tout profond ce qui faisait que l’odeur s’envolait dans le quartier. On a dû sortir de ce trou pas du tout profond, des restes humains. Je ne sais pas si lorsqu’on meurt on devient plus court ou plus géant. Physiquement, Dangnivo est un Monsieur qui a une forte carrure. Dangnivo mort ne serait jamais comme ce qu’on a vu.

Pourtant des médecins légistes l’ont attesté !

Là encore je suis désolé parce qu’en réalité, aucun médecin légiste de ce pays ou venu d’ailleurs n’a fait un travail pour attester de ce que le corps exhumé à Womey est celui de Dangnivo. Il y a eu des hommes politiques. Il y a eu des gens du Pouvoir. Mais je vous assure, je dis aucun. Parce que j’étais au Palais de la République. On a été accompagné là-bas par l’Archevêque de Cotonou, Monseigneur Ganyè sous les tractations de l’ancien Président du conseil économique et social, Nicolas Adagbè. Mais là, franchement, le chef de l’État était vraiment fâché puisqu’il disait exactement ceci : « Qu’il a demandé à la coopération de nous envoyer des gens pour faire le test d’Adn et que malgré tout ce qu’ils ont mené comme démarche, les gens ont empêché que le test soit fait et que les experts étaient obligés de repartir. Ça, c’est la Parole du Chef de l’Etat au Palais de la République. Je me pose la question de savoir le moment où le test d’Adn a été fait finalement alors. Parce que j’y étais et j’ai entendu cela de la bbouche du Chef de l’Etat. Sa colère était simplement due au fait que le test d’Adn n’a pas pu être réalisé. Je m’inscris en faux contre tous ceux qui vont vouloir convaincre de ce qu’il y a eu un test d’Adn. Il n’y en a pas eu.

Vous aviez dit que le Chef de l’Etat a promis à la famille de retrouver leur fils sain et sauf. Mais après Womey, est-ce que le Chef de l’Etat est revenu sur ses propos ?

Non, rien n’y fit. S’ils avaient été convaincus eux-mêmes que c’était le corps de Dangnivo et que le test d’Adn existe et qu’on pouvait l’exhiber, ce que vous dites aurait été fait. On connaît notre Chef de l’Etat. Il aurait déjà pris le devant. Il n’y a eu plus rien, en tout cas. Donc, ils sont convaincus eux-mêmes que ce n’était pas Dangnivo.

Est-ce que la Fesyntra-finances a été fatiguée ?

Lorsque quelqu’un est déclaré mort, on fait le deuil, on fait ce qu’il faut faire pour un mort. Mais pour Dangnivo, rien n’a été fait jusqu’à aujourd’hui au sein de sa famille. Ils vont faire le deuil de quoi ? De ce qu’ils ne savent pas ? L’interrogation est là. Il y a des conditions pour pouvoir conclure cela. Le pouvoir jusqu’aujourd’hui nous parle de présumé assassin. Ce qui est dangereux. Il y a certaines personnes qui font preuve de cupidité de façon naïve. Dans cette affaire, je plains de façon sérieuse, le Conseiller technique du Chef de l’Etat aux affaires économiques et monétaires d’alors Marcel De Souza. Ce Monsieur a eu l’outrecuidance, n’étant pas Garde des Sceaux, je ne sais dans quel rôle il se trouvait, d’annoncer sur Golfe Tv que le dossier Dangnivo sera vidé le 1er février 2011 devant la Cour d’Assises. Nous sommes en 2015 et un 1er février 2015 est passé déjà. Je me demande le rôle dans lequel Marcel De Souza se trouvait. Quel est le mandat qu’il a reçu pour faire cette déclaration Là ? Pauvre de moi. Les assises il y en a eu dans ce pays. Mais ce dossier n’a jamais été enrôlé pour passer en assise et, lui, il précise la date à laquelle le dossier devait passer en assise. Il dit le 1er février 2011. Mais à quoi joue-t-on à la tête de la République. Notre Constitution dit que la personne humaine est sacrée et inviolable et il y a des gens dans la République qui en ont la charge. Je ne sais pas si les gens seront fiers de se revoir demain ou si après avoir parlé se revoient devant leurs enfants, leur famille et devant la conscience pour commencer par faire leur propre procès en attendant que le jugement dernier s’invite à leur chevet.

Pierre Urbain Dangnivo était-il gênant ?

Cette question, nous-mêmes, nous nous la posons. Et si vous suivez certaines déclarations des gens du Pouvoir, ils reconnaissent qu’il n’est ni Directeur ni Chef service. Cela a été dit par les hommes du Pouvoir. Est-ce que c’est quand on est Directeur ou Chef de service que la disparition doit être une préoccupation ? C’est un cadre supérieur du Ministère des Finances. C’est un homme tout court. Il y a eu beaucoup d’immixtion du gouvernement dans le dossier. Interférence dans le sens d’éclairer ou d’étouffer le dossier ? Cela on ne peut le dire. Je conclus simplement en disant que le dossier est vide. On ne peut pas programmer un dossier vide. Les magistrats vont statuer sur quoi ? Si aujourd’hui on est à la veille des élections et que Alofa disparaît, vraiment il y a matière à réfléchir. On a appris aussi que Alofa était fatigué d’y rester parce que la promesse n’a pas été tenue. Dame rumeur l’a dit abondamment. Alofa était devenu gênant à un moment donné parce qu’il semblerait qu’il s’est mis à beaucoup parler dans la prison. Comme les élections arrivent et comme il est un témoin à charge gênant, imaginez la suite. Mais comme nous l’avons dit dans notre communiqué, nous sommes dans des interrogations. « …Alofa est-il finalement tué ? Etait-il réellement l’assassin de Pierre Urbain Dangnivo ? Le cerveau présumé dont parle le Procureur général serait-il différent du Charlatan Alofa ? A quel jeu joue encore l’Exécutif à travers la conférence de presse du ministre de la justice ? ». Voilà les différentes interrogations contenues dans notre communiqué.

Transcription : Hospice Alladayè
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