Droit au but:Une nouvelle recrue Fcbe !

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Publié le mardi 17 fevrier 2015 | Le Matinal

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Troisième Assemblée Générale des organes de Sécurité d’Afrique sur les violences faites aux femmes et aux filles
Mercredi 13 Novembre 2013, Palais des Congrès, Cotonou : La Direction Générale de la Police Nationale lance les assises de la troisième Assemblée Générale des organes de Sécurité d’Afrique sur les violences faites aux femmes et aux filles Photo : M. Louis-Phillipe Houndégnon, Directeur Général de la Police Nationale du Bénin

Le dernier congrès extraordinaire des Fcbe a manqué de peu de faire la présentation officielle de la nouvelle recrue de l’écurie de Yayi Boni. Mais cette recrue n’en avait pas besoin. La télévision est là pour régler ce détail. Et l’agression de Me Lionel Agbo a permis au Directeur général de la Police nationale de faire son show médiatique et de soutenir son mentor Yayi Boni.

Un tour matinal ce lundi à la Télévision nationale, puis à Canal 3 et le jeu est fait avec une déclaration tonitruante du numéro 1 des flics : « Je suis plus que sûr de ce que je dis, je ne vais jamais dire des mensonges. Il s’agit d’une affaire de délinquance de rue. Par presse internationale interposée, les faits ont été dénaturés et présentés comme si c’est le chef de l’Etat, le Docteur Boni Yayi, qui a fomenté le coup contre Me Lionel Agbo. Le docteur Boni Yayi n’est mêlé ni de près ni de loin à cette affaire. Je ne comprends pas ce mépris pour les institutions de la République. Le chef de l’Etat est la première institution. Je ne suis pas d’accord que les Béninois le peignent en noir tous les jours au risque de troubler l’ordre public… ». Le Dgpn a ainsi parlé. Une déclaration qui fait frémir… Surtout de la part du numéro 1 des flics. Un patron de la Police qui défend ouvertement le chef de l’Etat ! Un homme politique n’aurait pas fait mieux...

Pourquoi le Dgpn s’est-il senti obligé de faire cette sortie médiatique alors que le Commissaire central de Cotonou, Lambert Agblo, et le ministre de l’Intérieur, Simplice Dossou Codjo, s’étaient déjà prononcés ? Qu’est ce qui pressait si tant ? Le Commissaire central de Cotonou n’a-t-il pas assuré dimanche lors de son passage dans le Journal télévisé de 20 heures sur l’Ortb ? Le Dgpn a-t-il vraiment pris connaissance des dépositions des deux protagonistes de cette agression avant de se prononcer ? A dire vrai, son empressement à intervenir dans cette affaire alors que le Commissaire central de Cotonou et le ministre de l’Intérieur étaient déjà montés au créneau inquiète.
Une question au Dgpn : où est la banalité de cette affaire ? Je peux comprendre qu’une altercation entre deux citoyens dans la rue est banale. Mais une altercation entre un homme politique de la trempe de Lionel Agbo et un individu ne peut être banale !!! C’est de la logique. Et le Dgpn doit le savoir. Le fait de banaliser cette affaire met en doute sa crédibilité. Un exemple loin du Bénin. Les agressions sexuelles sont fréquentes dans nos sociétés. Mais l’ampleur qu’a prise l’affaire Dsk (du nom de Dominique Strauss-Kahn) est due à quoi ? Cela est dû au rang de l’homme politique français que tout le monde considérait comme un sérieux challenger à Nicolas Sarkozy en 2012 en tant que candidat du Parti Socialiste. Donc, un Agbo agressé ne fait que le buzz… Agbo n’étant pas un quidam dans la République.

Le Dgpn a clairement fait une déclaration politique arguant que les médias internationaux ont semblé indexer le chef de l’Etat. Et si c’était le cas, est-il habilité à monter au créneau pour le défendre ? Le chef de l’Etat n’a-t-il pas des partisans qui pourront jouer ce rôle ? Sachant que Lionel Agbo a connu ces derniers temps des déboires avec le Pouvoir, il est normal qu’il y ait beaucoup de remous autour de cette affaire. Pourquoi la Police doit-t-elle alors mettre la pression sur les médias jusqu’à interpeller un journaliste qui a juste fait son travail en envoyant une dépêche à l’Afp ?
En fait, le rôle joué par le Dgpn convient parfaitement à un Iréné Agossa, un Rachidi Gbadamassi ou un Nouhoum Bida, l’homme qui invente des sondages (à suivre…)… Il aurait pu inviter l’une de ces marionnettes pour faire le jeu. Un Dgpn reste un Dgpn ! Il dirige aussi une institution !!! Il ne peut pas se permettre ces écarts… Mais s’il y tient, il peut aussi vêtir la tunique Fcbe… A partir de ce moment, personne ne sera gênée de le voir défendre le chef de l’Etat alors que l’enquête policière n’était pas bouclée et que l’agresseur de Lionel Agbo était encore en garde à vue. Le dernier congrès extraordinaire aurait pu nous offrir cette belle occasion de voir un adhérent hors du commun prononcer son discours de soutien à Yayi Boni. Evidemment, tout est possible sous le règne de l’homme du changement…

Epiphane Axel Bognanho