La Société béninoise des manutentions portuaires (Sobémap) est sous menace. Elle verrait, sous peu, ses pouvoirs et monopoles réduits, au profit d’autres sociétés ayant les mêmes compétences qu’elle. C’est une décision de Yayi Boni qui prendra effet, très prochainement, d’après des sources proches du cabinet du chef de l’Etat. Les syndicats et autres acteurs de cette maison sont interpellés pour parer au plus pressé, afin de sauver cette société.
Nos informateurs sont fermes et le chef de l’Etat est très loin dans sa décision. La Sobémap ne sera plus la seule à faire la manutention des marchandises conventionnelles à savoir : le riz, la friperie, le ciment, le fer etc. L’argument évoqué pour convaincre le président Yayi Boni à vouloir prendre sa décision est la libéralisation. On lui a conseillé d’ouvrir ce secteur à d’autres sociétés manutentionnaires (privées). Et déjà, une société française est retenue pour prendre la relève. D’après des sources françaises, une délégation de la Sobémap séjourne en France depuis environ une semaine et échange avec la société Nicotrans Getma, entreprise française. Si tout est bien conclu, elle aura la charge de gérer avec la Sobémap la manutention des produits en vrac (conventionnels).
Et dans les démarches, des dispositions sont en train d’être violées, à nouveau. Le code des marchés publics souffre encore dans cette maison, car tout se passe sans aucune procédure normale. On évoque déjà l’attribution d’un marché gré à gré.
Ce qu’il faut comprendre de cet acte, est que le régime Yayi est dans la logique de finir avec les entreprises d’Etat avant de partir. La Sobémap ne souffre de rien, d’après des cadres de cette maison, contactés. Elle n’a aucun problème de santé financière et continue d’ailleurs de contribuer largement au budget national. A ce jour, personne ne comprend ce qui a suscité cette volonté de ‘’vendre ‘’ une partie des attributions de cette société d’Etat au profit des Français. Finalement, le Bénin retourne entièrement à la France. Au port, Bolloré est bien assis. Un autre gère le guichet unique et voilà la Sobémap qui va aux mains d’autres Français. Cette décision qui se prend à la veille de la fin du règne de Yayi Boni et ses compagnons étonne. Qu’ont-ils derrière la tête ? Personne ne peut le dire.
Au port autonome de Cotonou, il y a deux sortes de manutention : celle des containers partagée entre Maersk-Lines, Bolloré et la Sobémap ; et celle conventionnelle (vrac) gérée, à ce jour, exclusivement par la Sobémap. Ce dossier aura une suite.
Félicien Fangnon