Les efforts de l’Union des Associations villageoises de gestion des réserves de faunes (U-AVIGREF) dans le cadre du renforcement des moyens d’existence des communautés riveraines du parc Pendjari à travers la promotion du coton biologique, l’écotourisme et l’écocitoyenneté, viennent d’être récompensés par le Programme des Nations Unies pour le Développement. En témoigne le prix « Equateur » qui lui a été attribué. La cérémonie de remise dudit prix a eu lieu hier mardi 17 février à Cotonou.
L’Union des Associations villageoises de gestion des réserves de faune est une organisation communautaire à la base, née en 1993 dans le cadre de la politique nationale de gestion participative des aires protégées. Sa vision est d’être un partenaire privilégié des collectivités territoriales, du Centre national de gestion des reserves de faunes(CENAGREF) et des populations riveraines pour faire de la réserve de biosphère de la Pendjari, un modèle de cogestion et le moteur de développement de la région.
Une étude conduite par le CENAGREF en 2004 qui a montré clairement que l’utilisation des produits chimiques de synthèse dans l’agriculture conventionnelle et surtout la production du coton, avait indiqué la présence dans certaines rivières et mares, de pesticides dont la teneur dépassait la norme requise par l’OMS. C’est suite à ce constat que l’U-AVIGREF a entrepris la recherche de partenaires afin de trouver une alternative à l’agriculture conventionnelle, en faisant la promotion de celle durable et biologique.
Ce rêve qui a été accompli en 2008 grâce à la coopération entre Helvetas, la Coopération allemande et un privé, a permis le démarrage de cette agriculture biologique et équitable à la périphérie de la réserve de biosphère de la Pendjari.
Le secrétaire exécutif de l’U-AVIGREF, Kiansi Yanti Boti a affirmé que cette expérience s’inscrivant dans la gestion durable des terres, présentée au plan international, a permis à l’union d’être retenue parmi les dix premiers sur plus de deux mille candidatures, pour bénéficier du prix Equateur 2014.
Il a rappelé que pour gagner ce prix, le concours d’autres acteurs a été déterminant.
C’est pour cela qu’au nom des populations, il a remercié le gouvernement qui, à travers le CENAGREF, a mis une zone d’occupation contrôlée de la réserve de biosphère de la Pendjari pour 99 ans, en vue de sa conservation en espace biologique conformément à son statut.
La représentante-résidente du Programme des Nations Unies pour le Développement, Rosine Sory-Coulibaly, a rappelé que le prix « Equateur » est décerné tous les deux ans par le PNUD, pour reconnaître et célébrer les organisations locales qui luttent pour la conservation de l’environnement.
Elle a affirmé que les pauvres sont victimes de la dégradation de l’environnement dont ils sont les responsables, alors qu’ils n’ont pas les moyens d’investir dans sa conservation.
Aussi, a-t-elle averti les récipiendaires que tout honneur est une responsabilité et qu’ils doivent tout faire pour maintenir la flamme.
Le prix est d’un montant de 5000 dollars soit deux millions huit cents mille francs Cfa. Il est symbolisé par une plante appelée la griffe qui résiste aux conditions difficiles et garde l’eau.
Le directeur de cabinet du ministre de l’Environnement en charge des Changements climatiques, Théophile Worou, s’est quant à lui réjoui de la reconnaissance internationale obtenue par l’U-AVIGREF qui offre l’occasion de célébrer la lutte contre la dégradation des ressources naturelles en général et de la terre en particulier.
Aussi, a-t-il fait remarquer que la cérémonie de remise de prix vient à point nommé non seulement pour faire connaître les réalisations, l’organisation, mais aussi pour susciter et encourager l’ensemble des Organisations de la Société civile à plus d’effort pour la réduction de la pauvreté à travers une gestion durable des ressources naturelles.
Théophile Worou a ensuite saisi l’occasion pour reconnaître et louer les efforts consentis par les partenaires techniques et financiers pour accompagner le gouvernement béninois dans le cadre de protection des ressources naturelles et la promotion des initiatives de développement communautaire comme celle de l’U-AVIGREF.
Rappelons que le complexe de la Pendjari occupe une superficie de 480.800 ha et fait partie d’un ensemble ininterrompu au Nord-Bénin d’environ 1.250 000 ha comprenant le parc national W, la zone cynégétique de l’Atacora et la zone cynégétique de la Djona.