Malgré ses progrès remarquables dans le but d’offrir des services de santé de qualité pour répondre aux besoins de la population d’ici 2025, la situation de la santé de la mère et de l’enfant reste encore critique, selon les statistiques. C’est pour aider le Bénin à l’améliorer que le projet d’amélioration de la santé de la reproduction, du nouveau né et de l’enfant (ANCRE) a vu le jour avec l’appui de l’USAID. La cérémonie qui consacre son lancement officiel a eu lieu, hier mardi 17 février à Cotonou, en présence de quatre ministres du gouvernement : Raphaël Edou assurant l’intérim de son collègue de la Santé, Naomie Azaria de la Famille, Marcel de Souza en charge du Développement ainsi que l’ambassadeur des Etats-Unis près le Bénin, Michael Raynor.
«Bénin, santé de la reproduction : progrès remarquables, mais peut mieux faire». C’est l’appréciation que feraient certainement les spécialistes en santé de reproduction, s’ils avaient à noter le Bénin dans le domaine.
En effet, selon les statistiques issues des enquêtes démographiques et de santé conduites en 2011, 1 500 femmes continuent de mourir chaque année des suites des complications de la grossesse ou de l’accouchement. Or, chaque fois qu’une mère meurt, son bébé a 10 fois plus de risque de mourir avant l’âge d’un mois et 3 fois plus de risque de mourir avant d’atteindre 5 ans. Il est inacceptable qu’un aussi grand nombre de citoyens d’un pays meurent encore de causes et facteurs qui sont connus et qui peuvent être traités ou évités.
C’est ce qui a motivé le ministère en charge de la Santé et l’USAID à mettre en place le Projet ANCRE pour combattre les causes et les facteurs qui entraînent les maladies et les décès des mères et des enfants dans le but d’améliorer la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant.
Selon l’ambassadeur des Etats-Unis, il s’agit d’un projet qui «soutient les efforts du gouvernement de la République du Bénin en matière de planification familiale, soins prénataux, accouchements, soins postnataux dans le secteur sanitaire public et privé». Il précise que l’enfant en Afrique appartient à tout le village. Et comme, nous sommes aujourd’hui dans un village planétaire, le diplomate américain exhorte les membres du village à ne plus laisser mourir les enfants et leurs mères.Car, le développement du pays a besoin de chacun de ses fils.
Pour la directrice de la Santé de la mère et de l’enfant, Olga
Agbohoui Houinato, le lancement du projet consacre l’officialisation de sa mise en œuvre et vise à informer les partenaires du secteur de la santé et l’ensemble de la population béninoise de la contribution additionnelle du peuple américain à l’accélération de l’amélioration de l’état de santé des familles béninoises, en complémentarité avec les interventions déjà existantes.
Selon le ministre Raphaël Edou qui assurait l’intérim de son collègue en charge de la Santé, le projet travaille à renforcer le système sanitaire, la qualité et la disponibilité des services dans les structures sanitaires et au niveau des relais communautaires à travers la mise à échelle du paquet d’interventions à haut impact défini par le ministère de la Santé. Il précise que ce paquet d’interventions communément appelé PIHI est un ensemble de services qui, lorsqu’ils sont mis en œuvre à grande échelle, font preuve de réduction des maladies et des décès chez les mères, les nouveau-nés et les enfants.
D’un coût global de cinq milliards de F CFA, le projet s’étend sur quatre années et couvre les zones sanitaires de Cotonou 2 et 3, Djougou, Copargo, Ouaké, Bassila, Kandi, Gogounou, Ségbana, Tchaourou, Savalou, Bantè, Covè, Ouinhi, Zagnannado, Allada, Zè, Toffo, Calavi,, Sô-Ava, Comé, Grand-Popo, Houéyogbé et Bopa.
Les ministres Marcel de Souza et Naomie Azaria invités à la cérémonie ont salué cette initiative des Etats-Unis qui aident à faire reculer la mortalité infantile. Ils ont souhaité que le projet soit bien conduit afin d’aider le pays à atteindre les OMD 4 et 5 à l’heure du bilan.
Sabin LOUMEDJINON