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© AFP par FILIPPO MONTEFORTE
Le pape François a choisi la fin du synode sur la famille pour béatifier Paul VI, le pape du concile Vatican II Dimanche 19 octobre 2014. Rome. Place Saint-Pierre |
Le curé de l’église catholique st Paul de Zogbadjè, père Osbert Egbe, membre de la Société des missions africaines (Sma), se prononce sur le mercredi des cendres, le temps de carême et le mémorable de la passion du Christ. Pour lui, ce mercredi marque le début du temps de recueillement spirituel pour en tirer les grâces qui en découlent.
Faites – nous l’historique du mercredi des cendres.
‘’ Le mercredi des cendres est ce jour que l’église nous propose pour démarrer le temps de carême. Le temps de carême est un temps de prière, de conversion et de charité chrétienne. Son début est marqué par le mercredi de cendres. Mais en réalité, ce jour porte le nom « Mercredi des cendres » car au cours de la célébration de ce jour, le prêtre en charge impose de la cendre au front des chrétiens. Dans l’ancien testament, la cendre est utilisée pour manifester la conversion, le regret des péchés. Ainsi donc, l’imposition de cendre se fait de nos jours pour rappeler deux choses essentielles aux chrétiens. La première est le sens du regret des péchés et la seconde la condition humaine. Nous devons toute notre existence à Dieu. Pour cela, nous devons être humbles ; « homme tu es poussière et tu retourneras poussière » comme le dit la bible.
Quelle est la signification du mercredi des cendres selon la liturgie chrétienne ?
‘’La foi chrétienne a son origine dans la foi juive. C’est ainsi que certaines de nos pratiques prennent leurs sources dans la liturgie juive. L’utilisation de l’encens par exemple a sa source dans la liturgie juive. En somme, notre liturgie a son origine dans la foi juive. Et comme je l’ai dit, la cendre est un signe de conversion, avec son aspect salissant. Son utilisation le premier mercredi du temps de carême rappelle à la communauté chrétienne toute entière son état de péché. C’est pourquoi, la première lecture de ce jour appelle tous les chrétiens à revenir à Dieu en toute humilité en nous débarrassant de l’orgueil et de tout ce qui peut nous éloigner du seigneur. Il est important de signifier que les signes occupent une place non négligeable dans notre liturgie car ils permettent de manifester ce que nous voulons célébrer. Ces signes ne sont pas faits lors de toutes les célébrations parce qu’il y a des jours réservés pour cela. Voilà en gros la place des cendres dans la liturgie chrétienne.’’
Après le mercredi des cendres, le carême commence. Comment le chrétien doit passer ce temps de carême ?
‘’ Je vais vous proposer un canevas pour un saint temps de carême écrit par l’équipe de rédaction de « Vivre la parole de Dieu au quotidien ». La première règle est la prière. Elle est caractérisée par la présence aux célébrations quotidiennes, l’adoration, la récitation régulière du chapelet, la pénitence. En suite, il y a le jeûne. Il permet d’éviter des péchés précis, renoncer à certaines pratiques, pratiquer l’abstinence et se débarrasser de nos plaisirs habituels. Enfin, la troisième règle à observer est celle de la charité. Il faut, pendant ce temps généralement aller au chevet des démunis afin de leur porter assistance à travers l’aumône, ce faisant, on partage la parole de Dieu avec eux. Il faut aussi faire en sorte d’être un modèle dans la société.
Selon la liturgie, quelle place occupe le temps de carême dans la foi chrétienne ?
Le temps de carême apporte beaucoup à l’église. D’abord, l’objectif du carême, c’est la conversion, la réconciliation et la sanctification. Lorsqu’on se convertit, on entre en communion avec Dieu et avec ses frères et sœurs. Et comment peut-on entrer en cette communion si nous sommes pleins de péchés. Ainsi, il faut beaucoup prier, beaucoup jeûner et beaucoup faire la charité pour éviter le péché. Un chrétien qui ne prie pas est un chrétien faible. Il succombe très facilement à la tentation. C’est de même pour celui qui ne jeûne pas et qui n’est charitable. Celui qui par contre prie, jeûne et est charitable répand l’amour tout autour de lui car il en a reçu. Prenons vingt « saints chrétiens, vous pouvez imaginer comment cela va toucher la vie de ceux qui sont autour de vous ».
Pourquoi est-ce que le mémorable de la passion du Christ est-il pérennisé ?
Ce que nous célébrons an temps de pâques, surtout dans la semaine sainte, c’est les grands mystères de notre salut. Nous ne le faisons pas seulement au temps des carêmes. En tant qu’église, nous avons hérité de la manière dont les premiers chrétiens se rassemblaient pour fêter ce que Jésus avait enseigné. C’est ainsi que le mémorable de la passion du Christ est institué car nous avons besoin de nous rappeler ce que nous sommes et de ce que le seigneur Jésus a fait pour l’humanité toute entière. Ceci s’inscrit dans le cadre du combat spirituel permanent que nous menons à travers le jeûne, la prière et les actions de charité. Il nous permet également de ne pas perdre conscience de notre origine pour une vie de sainteté, car la parole de Dieu nous ramène sur le droit chemin. Les grands événements que nous célébrons généralement sont la passion du Christ, son départ au ciel, l’arrivée du Saint Esprit sur la terre…’’
Quel appel lancez-vous à l’endroit des chrétiens afin qu’ils vivent pleinement le temps de carême ?
‘’Il faut dire que c’est un temps de grâce, un temps spécial. Et comme j’ai l’habitude de le dire aux jeunes chrétiens qui sont sur ma paroisse, il faut profiter de chaque occasion qui s’offre pour évoluer dans la vie. Ils peuvent en profiter sur le plan financier, académique et surtout sur le plan spirituel. C’est en effet une occasion pour beaucoup prier et présenter toutes nos difficultés au seigneur. J’invite tous les chrétiens à vivre ce temps de carême en participant aux activités que l’église nous propose, c’est-à-dire les chemins de croix, les méditations bibliques, les messes etc. Ainsi faisant, il y aura dans monde plus d’hommes saints. Nous pouvons donc observer une baisse du mal que nous observons dans le monde actuel. Il ne s’agit pas de vivre ce temps avec tous les sacrifices et de les oublier après’’
Propos recueillis par : Roger DOSSOU
Isac A. YAÏ
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