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Les Fcbe dévoilent des secrets d’Etat
Publié le mercredi 18 fevrier 2015  |  24 heures au Bénin
Forces
© aCotonou.com par DR
Forces Cauris pour un Bénin émergent (Fcbe)




Lors du dernier congrès extraordinaire des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), un accent particulier a été mis sur la nécessité de réviser la Constitution du 11 décembre 1990. Seulement, les partisans du Président Boni Yayi ont dévoilé des secrets sans pouvoir convaincre l’opinion publique nationale et internationale.

Les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) sont apparemment prêtes à tout pour réviser la Constitution. Le comble ici est que les Yayistes, à l’instar de leur chef de file, ont exposé à la face du monde des secrets d’Etat. Est-il bon que les Fcbe révèlent le départ des Danois du Bénin pour défaut de constitutionnalisation de la Cour des comptes ? Certainement non. Sous d’autres cieux, ce sont des secrets d’Etat que l’on ne saurait dévoiler sous aucun prétexte. Les Danois, en quittant le Bénin, le savaient très bien. Dans le cas contraire, ils auraient fait assez de tapages médiatiques sur leur départ du Bénin en 2015. Ils maîtrisent les contours des relations bilatérales entre Etats. En faisant de la propagande autour du départ du Royaume de Danemark du Bénin, le Gouvernement du Président Boni Yayi pourrait susciter ou accélérer l’abandon du pays par d’autres Partenaires techniques et financiers.

Pour une révision de la Constitution, les éléments d’un Pouvoir sérieux ne devraient pas mettre à nu les secrets de la Nation au risque de présenter le Bénin comme un Etat voyou aux yeux de la Communauté internationale. Apparemment, les Fcbe, certainement à panne d’arguments convaincants, veulent livrer l’opposition à la vindicte populaire pour atteindre son objectif. En réalité, qu’est-ce qui était à la base du départ du Bénin du Royaume du Danemark ?

Le véritable problème est que les Danois ont décidé de rompre les relations avec le pays pour défaut d’organisation des élections. Pour eux, la tenue à bonne date des élections est l’expression d’une démocratie crédible et fiable. Dans un pays où les échéances politiques sont mises en parenthèses, les conflits sont presqu’inévitables. Le Royaume du Danemark ne pouvait pas prendre le risque d’investir dans un tel pays. C’est la véritable raison du départ du Bénin des Danois.

Quand le Gouvernement a perdu plus de 20 milliards de francs Cfa d’appui budgétaire du Danemark en 2015, le Chef de l’Etat a commencé par accélérer le processus du financement des activités du Conseil d’orientation et de supervision de la Liste électorale permanente informatisée (Cos/Lépi). C’était sous la pression de la communauté internationale et des acteurs politiques nationaux que les moyens financiers ont été débloqués au Cos/Lépi pour accélérer le processus de correction du fichier électoral qui prendra fin, le 25 février prochain.

C’est dire que le Gouvernement a fait économie de vérité en soulevant la question de la constitutionnalisation de la Cour des comptes pour soutenir la question de révision de la Constitution du 11 décembre 1990. Pour convaincre les partenaires au développement, le Chef de l’Etat devrait montrer sa bonne foi dans la gestion transparente de la chose publique en envoyant à l’Assemblée nationale la loi de règlement. Depuis 2006, le Gouvernement n’a pas agi dans ce sens. Au-delà de tout, c’est normal que les Danois se cachent derrière la mauvaise gestion des finances publiques pour justifier leur départ quand bien même la question de la non-organisation des élections en était la véritable cause.

Autres fallacieux arguments


Pour soutenir la thèse de la révision de la Constitution, les Fcbe évoquent d’autres raisons peu convaincantes. Ils soutiennent leur projet par la constitutionnalisation de la Commission électorale nationale autonome (Cena). Ce problème est déjà réglé par la loi. Sans réviser la Constitution, la Cena est aujourd’hui une institution à l’instar de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac), de la Cour suprême, du Conseil économique et social (Ces), de la Haute Cour de justice et du Gouvernement. Les membres de la Cena ont un mandat de sept ans non renouvelables. La constitutionnalisation de la Cena n’est plus soutenable. En dehors de cela, les Fcbe s’accrochent à l’imprescriptibilité des crimes économiques. Argument fallacieux ! La question de l’imprescriptibilité des crimes économiques est déjà résolue dans le nouveau code de procédure pénale. On n’a plus besoin de réviser la Constitution pour la trancher. En somme, la mouvance est en panne d’inspirations sur ce sujet.

Tout porte à croire que les vrais dessous de la révision à pas forcés de la loi fondamentale du pays ne sont pas révélés. D’une manière ou d’une autre, le peuple béninois ne cautionnera pas la modification d’une virgule de sa Constitution. Alors, les Fcbe croissent les chances de l’opposition aux prochaines élections législatives.

Jérôme Tossou
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