Pour les prochaines législatives, les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) comptent avoir au moins 50 députés. C’est l’une de leurs ambitions à la fin du congrès extraordinaire du 14 février 2015. Sauf que sur le terrain, les autres forces en présence nourrissent aussi de grandes ambitions et, apparemment, disposent également d’arguments solides.
50 députés pour la 7è législature ! Les Fcbe devront vraiment mouiller le maillot pour les avoir. Car, la bataille s’annonce rude sur l’ensemble du territoire national. D’abord, contrairement à 2011, la majorité présidentielle s’est sérieusement effritée. Beaucoup d’hommes et femmes à électorat presque fidèle ont quitté les rangs des «Verts». Quand on pense aux honorables Candide Azannaï, Mathurin Coffi Nago, Hélène Aholou-Kèkè, Mama Djibril Débourou, Sacca Lafia et autres, on imagine combien de voix les Fcbe pourraient perdre lors des élections à venir à cause de ces défections. Ceci d’autant plus que ces derniers, malgré l’occupation constante des Fcbe du terrain par les marches, semblent ne pas paniquer pour leur réélection. Mieux, les alliances se créent et ne sont pas de nature à faciliter la tâche à la majorité présidentielle. L’Alliance Soleil de Sacca Lafia et de Issa Salifou Saley est née pour perturber les Fcbe, principalement dans les quatre Nord. Elle enregistre des ralliements importants depuis sa mise sur pied. Et quand on sait que ces quatre zones sont de vraies sources de voix, donc de députés et maires pour Boni Yayi et sa majorité, les Fcbe ont de quoi commencer par revoir leur objectif à la baisse. Que dire de l’And ? Pour ses géniteurs, elle est née pour gagner les élections et gérer le pouvoir. Valentin Aditi Houdé et ses militants se donnent des chances pour y arriver avec les multiples installations des structures décentralisées sur l’ensemble du territoire national. L’And est une force nationale capable de rafler des voix sur l’ensemble du territoire national. Mais elle est surtout redoutable dans l’Atlantique, dans l’Ouémé et le Plateau. Pour les «Verts», c’est un problème. Même chose pour l’Union fait la Nation (Un). Une constellation de partis politiques redoutables sur le terrain. Il faudra à coup sûr compter sur elle. Dans l’Atlantique, l’Ouémé, le Plateau, le Mono et le Couffo, le Zou et les Collines, c’est une alliance qui a fait ses preuves en 2011. Depuis, elle s’est renforcée tout comme elle a perdu des éléments. Mais l’Un reste un adversaire de taille pour la majorité présidentielle.
De grosses oppositions sur le terrain
Le Parti du renouveau démocratique (Prd) est implanté dans l’Ouémé et le Plateau. Presque imbattable à Porto-Novo. Sur le plan national, c’est aussi un parti qui fait peur à ses adversaires, s’il faut tenir compte des résultats obtenus lors des derniers scrutins. Tout comme la Renaissance du Bénin (Rb). A Cotonou, elle contrôle la situation grâce au charisme du Président-maire Nicéphore Dieudonné Soglo et son épouse, l’honorable Rosine Vieyra Soglo. Dans le Zou, c’est une évidence. La Rb garde son électorat, malgré tout. Dans les Collines, Agoua est en train de gagner du terrain au détriment de ses «anciens» alliés, les Fcbe. Pour l’Alliance Abt, la conquête sera sûrement au niveau de la Donga. Plusieurs autres partis et alliances de partis politiques travaillent pour bousculer les prévisions partout sur le territoire national. Aujourd’hui, c’est désormais le «chacun pour soi». Les élections d’abord, les tractations après. Pour toutes ces raisons, on a du mal à croire que les Fcbe parviendront facilement à leur objectif de 50 députés. C’est vrai, lors de leur dernier congrès, les Fcbe ont montré une démonstration de force. Ils ont rempli le stade de l’Amitié. Mais cela sera-t-il suffisant pour amener une vague verte au parlement ? Réponse après le 26 avril prochain.
Grégoire Amangbégnon