Le Parti Impulsion pour la démocratie de M. Francis da Silva a organisé les 14 et 15 février 2015 son congrès ordinaire à Natitingou. Loin du brouhaha de Cotonou, ces assises ont permis aux responsables de l’Ipd de sonner la mobilisation des militants dans la perspective des prochaines élections.
Plusieurs personnalités ont participé à cette cérémonie. Au nombre de ces personnalités, figure le Prince Dè Sodji Abéo Zanclan, Président du Rpn. Son discours a tranché avec toute hypocrisie. Ce fut un appel à toutes les composantes de la Nation pour bâtir un Bénin nouveau tant au plan politique que social. Pour lui, le moment venu pour arrêter au plan politique avec les défoulements qui insultent le futur de notre pays pour aller à des regroupements qui seront le fer de lance de véritables partis avec une orientation politique suivie d’un patriotisme populaire pour le Bénin. « L’avenir du progrès pour notre Bénin passe par des réformes audacieuses. Il nous faut réformer l’Etat, notre Etat qui doit se remettre en cause. Il nous faut un Etat au service des Béninois et des Béninoises, un Etat, garant de l’intérêt général des plus démunis. Le Bénin a des atouts. Pourquoi alors rester immobile dans un monde en mouvement ? Il nous faut des réformes qui favorisent l’accès à la production et à nos ressources pour les besoins de notre pays et de notre peuple. Et quand bien même ce serait un des devoirs difficiles, très difficiles, il nous faut une République qui donne à ses citoyens une place dans la société par leur travail. Ce qui passe par l’esprit d’une réelle justice sociale, élément central de la cohésion nationale », pense le Président du Rpn qui a appelé la jeunesse à refuser énergiquement la fatalité pour être dans un esprit de lutte patriotique et d’entreprise économique afin de faire renaître notre pays autrefois remarqué en Afrique Francophone et auquel il faut redonner l’espérance. « Portons notre attention sur le Bénin pour déchaîner l’espoir. Soyons les dépositaires du nouveau destin du Bénin. Soyons l’espérance pour entrainer le peuple ». Tel est l’appel lancé par le Prince Dè Sodji Abéo à tous les Béninois depuis les chaînes de l’Atacora.
Message du Prince Dè Sodji Abéo, Président du Rpn au congrès ordinaire de l’Ipd
Natitingou les 14 et 15 février 2015
(…)
François Mitterrand a écrit, je cite « Au hasard d’une vie politique comme dans toute autre, on côtoie, on rencontre le meilleur et le pire. La conviction, la passion, la fidélité, la grandeur, la petitesse, la lâcheté, les trahisons, les abandons, la calomnie, l’intrigue, le mensonge. Tout cela, avec les échecs et les victoires, fait partie du tableau. Il reste qu’on ne renonce pas pour si peu. On peut être abattu et tenu pour mort, tant que l’on ne l’est pas, rien n’est fini ». Fin de citation.
Dans tous les pays qui se respecte et quelle que soit la nature du régime en place, l’Etat n’est pas un seul individu mais une structure à laquelle un ensemble de citoyens doit croire. Alors, avec quelle croyance interprétons-nous le destin de notre Etat ?
Toute société se structure. Mais hélas, dans la nôtre, tout le monde veut être chef. Alors, le multipartisme intégral avec ses innombrables partis, mouvements, alliances….(200 s’évertuent à compter certaines personnes) est franchement une grave anarchie qui perturbe le Bénin. La résignation née de cette situation ubuesque fait souffrir autant que nous sommes humiliés. Le moment est donc venu d’arrêter les divers défoulements qui insultent le futur. Le futur qu’il va falloir à tout prix bâtir pour notre Patrie en allant vers la construction de regroupements issus d’un système politique conséquent. Les regroupements qui seront le fer de lance de véritables partis avec une orientation politique suivie d’un patriotisme populaire pour le Bénin. Oui, nous croyons avec conviction et fermeté que les regroupements qui ne sont pas des juxtapositions ethniques ou des rafistolages régionalistes seront les bienvenus pour le salut du Bénin, notre bien commun. Et il n’est pas insensé de rêver à trois ou quatre partis sur des bases claires pour notre pays. Sortons alors notre chère Patrie des sentiers battus. Transcendons nos clivages pour mettre le Bénin en mouvement dans son entièreté.
Dans cet esprit, le moment est venu de changer l’art de gouverner notre pays. Voilà la raison de l’adhésion de mes amis et moi à l’Ipd. L’Ipd qui aura l’audace morale nécessaire pour ouvrir un autre horizon dont le Bénin, qui est au-dessus de nous tous, a impérativement besoin.
L’appellation «Société civile « est venue d’autres horizons. Et, mis à part les tapages, les gesticulations et les coups de gueule pour s’émouvoir, où est cette société civile au service de l’essentiel que doit être le Bénin quand on voit que la politique est détournée de ses responsabilités envers le peuple pour faire place à la société spectacle ?
Le bon sens qui est bien des fois supérieur à l’intelligence puisée des livres, nous commande alors de prendre conscience que nous ne pouvons exiger de nos populations le sens civique qu’il faut dans leurs conduites envers le Bénin quand ceux qui doivent servir d’exemples pour être à l’avant-garde ont tourné le dos à leur devoir. Il y a une rupture entre ceux qui ont la connaissance, ceux qui ont de la vision, ceux qui ont du crédit et ceux qui sont aux avant-postes ou qui décident. Voilà la dualité qui fait problème. Dès lors, comment s’étonner que le Bénin, que nous devons aimer comme nous-mêmes pour être à son service, ne traverse diverses et profondes crises successives ? Comment s’étonner que le Bénin ne bégaie ? Comment s’étonner des difficultés et des crispations actuelles ? Et pourtant, il avait été déclamé avec force : « nous avons vaincu la fatalité ». Vaine rhétorique creuse !
La vie des nations est réglée par un cycle d’événements qui emmènent, quand les circonstances le demandent, des femmes et des hommes ayant – me semble-t-il – de grandes capacités, à imprimer des changements décisifs. Et c’est là, l’esprit de ce congrès de l’Ipd qui se tien aujourd’hui à Natitingou. L’Ipd qui poursuivra la marche dans des conditions nouvelles pour tisser un autre contrat social avec le pays et le peuple afin qu’ensemble, à travers la foi, la volonté, un décision et la détermination, nous traçons pour notre Bénin dont le devenir nous regarde, la voie du sursaut patriotique pour rendre à notre pays l’audience qu’il mérite. Donnons-nous, Mesdames et Messieurs, de la peine pour cela.
La France, avec sa devise qui est : «Liberté, Egalité, Fraternité» n’était pas venue trouver l’Afrique vierge, c’est-à-dire sans institutions adaptées à une certaine gouvernance. Dès lors, la démocratie et la République dont nous parlons aujourd’hui, aussi loin que l’on remonte à leurs origines dans la civilisation gréco-romaine de l’Europe, nous viennent de loin, de très loin. Et bien que la démocratie soit maintenant une trame universelle, nous devons pour notre part au Bénin, pourquoi pas en Afrique nous persuader que chaque peuple doit faire jouer son génie propre s’agissant du concept que la Démocratie et la République ne peuvent être une réalité en Afrique que si elles partent de quelque chose qui doit d’abord porter les au développement. Et à partir du moment où nous savons bien que tel n’est malheureusement pas le cas, maîtrisons donc nos diverses aspirations pour enfin accepter que la Réflexion profonde et le reformatage de notre intellect pour la marche en avant de notre Bénin, sont plus que jamais des exigences inéluctables. Sur ce, nous ne pouvons plus continuer à fermer les yeux sur les faiblesses, au grand jour, des résolutions de la conférence nationale de février 1990 (25 ans déjà !). Il est alors temps de mettre fin aux absurdités qui égarent le Bénin !
« Ce sont les difficultés qui montrent le chemin », a dit le Général de Gaulle. Plaise alors que nous disions que l’avenir, mais aussi et surtout l’avenir du progrès pour notre Bénin, passe par des réformes audacieuses. Il nous faut réformer l’Etat, notre Etat qui doit se remettre en cause. Il nous faut un Etat au service des Béninois et des Béninoises, un Etat, garant de l’intérêt général des plus démunis. Le Bénin a des atouts. Pourquoi alors rester immobile dans un monde en mouvement ? Il nous faut des réformes qui favorisent l’accès à la production et à nos ressources pour les besoins de notre pays et de notre peuple. Et quand bien même ce serait un des devoirs difficiles, très difficiles, il nous faut une République qui donne à ses citoyens une place dans la société par leur travail. Ce qui passe par l’esprit d’une réelle justice sociale, élément central de la cohésion nationale. Certes, il n’y a rien de nouveau sous le soleil et la corruption est aussi vieille que le monde. N’empêche ! Il faut se donner une farouche volonté de lutter pour endiguer cette perversité et limiter drastiquement sa propension. Ce qui demande des gouvernants qui ont le sens des choses et des réalités. C’est donc dans l’ambition d’une nouvelle politique pour notre pays que nous souhaitons inscrire avec vous le réarmement intellectuel, éthique et politique dont le Bénin a impérativement besoin.
L’histoire des pays avancés nous enseigne que leur démocratie, en tant que processus, est passé d’abord par la phase autoritaire et formatrice avec une véritable politique dont l’objectif est d’assurer le développement ; ce qui passe par l’organisation et la discipline. Certes, nous vivons dans l’univers de la rentabilité, du profit, de la jouissance tous azimuts. Néanmoins, de ce congrès de l’Ipd, le message que j’adresse aux jeunes est le suivant : Jeunes, seul le travail productif, l’effort persévérant apportent la richesse au pays et libère l’homme. Le message que j’adresse aux jeunes est un message de confiance en eux-mêmes, un message de l’effort, de la solidarité et de la volonté farouche de s’en sortir bien que maintenant, l’équivoque mondialisation qui, tout en recouvrant une réelle guerre économique et financière, redessine une nouvelle carte de géopolitique et de géostratégie. Et du moment que la vie est un combat, avec foi en l’avenir du Bénin et confiance à son destin et surtout avec les mesures pratiques qui leur donneront les raisons d’y croire, préparons les jeunes à affronter sans complexe, le monde bouleversé, dur, ingrat, violent, sans pitié et sans foi ni loi dans lequel nous vivons, le monde sans pivot, ni points cardinaux, le monde de la mondialisation, du capitalisme financier sauvage. A ce sujet, humblement, nous souhaiterions demander à la jeunesse béninoise, qui n’est pas une catégorie à part, les jeunes Béninoises et Béninois qui sont une partie de notre Patrie, le devenir de notre Nation, le vivier de notre République, de refuser énergiquement la fatalité pour être dans un esprit de lutte patriotique et d’entreprise économique afin de faire renaître notre pays autrefois remarqué en Afrique Francophone et auquel il faut redonner l’espérance. Le moment est venu pour cela. Ressaisissons-nous donc des spectaculaires qui nous fascinent de leurs mirages d’aisance sans fondation réelle. La politique est un chemin ininterrompu. Cessons de jouer le destin de notre pays à pile ou face. Evitons de confondre notre personne avec la politique qu’il faut pour le Bénin en rentrant dans une autre histoire. Une histoire qui donnera de la perspective au peuple béninois. Il faut sécuriser l’environnement politique du Bénin. Il est temps !
Un vieillard assis – comme le dit un adage Bambara – avec la raison et le cœur voit plus loin qu’un jeune homme debout. Ce qui signifie qu’aucun pays au monde ne peut vivre et s’épanouir hors de sa mémoire. Ainsi donc, pour valoriser et profiter de la maturité, des expériences et de la sagesse des grands hommes politiques que nous avons encore la chance d’avoir parmi nous, pensons à l’instauration d’un Sénat (on peut lui donner d’autres noms), comme chambre de concertation et d’équilibre. Le Sénat dont les Sénateurs pourraient être des élus dans chaque département, sera une structure, garante de l’équilibre historique de notre Nation en construction, en référence à nos valeurs traditionnelles positives. Car, face à la globalisation et à l’absence d’un point d’ancrage dans la réalité et la vérité de nos cultures, notre identité risque définitivement de voler en éclat et nous ne serons que des instruments, des esclaves à la remorque et au service exclusif des autres, obéissant aux ordres des autres, ne faisant que la volonté des autres. Le Sénat dont le Président pourrait être le 2è personnage de l’Etat qui assumera les premiers rôles de l’Etat sans possibilité de se présenter à une quelconque compétition présidentielle. On pourrait penser à la présence d’office des anciens Présidents de la République et de la Cour Constitutionnelle. «Le mandat impératif» ne veut rien dire. C’est une exclusion qui n’est pas toujours bénéfique. Il va falloir revoir la notion d’une circonscription électorale et le mode d’élection des députés, de nos conseillers. Et à partir du moment où nous sommes entre la démocratie et la décentralisation, il va falloir redéfinir la logique de la décentralisation comme source de développement à la base. Au total, l’urgence est de réformer le fonctionnement de notre vie politique, le fonctionnement de nos communes et municipalités. Le fonctionnement de notre République qui se vide de sa substance et où tout devient subalterne. Ce n’est pas une position partisane, mais une position républicaine.
Donnons, Mesdames et Messieurs, un souffle de dignité à la politique. Ce n’est pas naïf. Unissons-nous donc pour servir le Bénin auquel nous devons être fiers d’appartenir. Car, c’est dans un environnement à construire et où chacun prendra sa place et assumera ses responsabilités pour le bien collectif que nous saurons rendre à notre Patrie crédibilité, dignité et fierté dans la prospérité.
En toute confiance, l’Ipd, dans son engagement pour le Bénin et son peuple, dans son élan de mobilisation, a besoin de tous. Alors, ensemble avec l’Ipd, portons notre attention sur le Bénin pour déchaîner l’espoir. Soyons les dépositaires du nouveau destin du Bénin. Soyons l’espérance pour entrainer le peuple.
Et c’est sur cette note d’espérance que nous saluons votre bienveillante écoute et vous remercions vivement pour votre attention soutenue.
Vive la République !
Vive le Bénin !