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La forêt naturelle de la Lama: Ce qu’il en reste après plus de 60 ans d’agression humaine - (De 11.000 hectares à 1.900 hectares)
Publié le mercredi 18 fevrier 2015  |  Le Confrère de la Matinée




La dépression de la Lama fait partie des importantes dépressions caractérisant le relief du Bénin et appartenant aux dépressions médianes. Elle a donné son nom à la formation végétale naturelle qui l’a colonisée et qui, du fait des agressions humaines a vu sa superficie passer de 11.000 hectares à 1.900 hectares.

Le recensement floristique opéré dans les années 1946 établit la superficie totale de la forêt de la Lama, y compris l’espace humanisé en ce moment à 16.250 hectares dont 11.000 hectares effectivement colonisés par de la végétation naturelle. Vers les années 50, aucune mesure de protection n’étant réellement en vigueur, cette forêt, située au sud du Bénin à une centaine de kilomètres de Cotonou, a été sauvagement et sans ménagement agressée par des peuples venus de différents horizons, à la quête d’espace habitable, champêtre et de bois destinés à de nombreux usages. Résultat, être vivant sans moyens de déplacement, la forêt de Lama a subi dans la douleur tous les assauts des hommes contre elle et contre la faune qu’elle abritait.

Les colonies de peuplement
Le besoin d’espace habitable, champêtre et de bois pour la satisfaction de nombreux besoins a conduit, dans les années 1950, des populations en provenance des régions septentrionales, des Collines et du Zou à conquérir la forêt de le Lama. A l’issue de l’installation définitive de ces migrants devenus aujourd’hui des autochtones, les densités démographiques se présentent comme suit : dans la périphérie septentrionale, la densité de population varie de 30 à 90 habitants au km², dans la partie centrale de 0 à 30 habitants au km² et dans la périphérie méridionale, de 90 à 200 habitants au km². Coexistant dans la diversité ethnique, ces populations s’adonnent aujourd’hui à différentes activités dont notamment, celles agricole, pastorale, de vente de parcelles et des activités liées à l’exploitation du bois y compris le braconnage. En s’installant en fonction des séquences des migrations, ces populations ont dicté leur loi à la forêt en en occupant d’importantes superficies au point de devenir des propriétaires terriens. Le résultat se passe de commentaire : de 11.000 hectares de forêt en 1946, la forêt naturelle de la Lama présente aujourd’hui le visage d’une forêt relique étendue sur une superficie de 1900 hectares.

Présentation de la forêt relique de la Lama
La forêt de la Lama ou forêt de Ko, malgré la saignée subie, figure parmi les formations forestières naturelles les plus importantes du Bénin. Elle présente le faciès d’une forêt dense et est dominée par trois espèces d’arbres à savoir : le Mimusops andongensis, le Dyospiros mespilformis et le Dialium guineense. Dans son sous-bois qui est très dense, subsistent encore de nombreuses espèces à bois durs. Parmi celles-ci, on peut citer le Pancovia bijuga, le Cremaspora triflora, le Sorindeia warneche, le Chassalia kolly, le Gardenia triancantha. Contrairement au sous-bois très dense, la strate herbacée recouvre le sol en partie. Elle est essentiellement peuplée de Geophila obvalleta (Rubiacées), de Culcasia saxatilis et d’Ophismenus hirtellus (Poacées).
Partagée entre une forêt dense ou forêt, ombrophile et une forêt semi décidue, elle est le refuge d’une riche faune. On y retrouve de nombreux mammifères notamment : le Singe à ventre rouge, le Cercopithecus mona, le Cercopithecus aethiops, le Syncerus cane nanus, le Lepus crawshayi, … ainsi que de nombreuses espèces de petits rongeurs dont le Teterillus gracilis, le Lemniscomys sbiatus, l’Arvicanthis niloticus etc. En dehors de ces espèces animales, une variété d’oiseaux, d’insectes et de reptiles trouvent abri dans cette formation forestière dont la survie est en rapport avec un programme de sauvegarde.
Il s’agit d’un programme d’aménagement forestier conçu pour protéger ce qui reste des 11.000 hectares initiaux. Pour réussir ce programme de préservation, une ceinture de plus de 7.000 hectares de plantations de teck isole le noyau central de la forêt de la Lama ou de Ko. Compte tenu de l’importance de la sécurisation et de la préservation de ce patrimoine national, les mesures de protection sont renforcées par l’implication des populations périphériques ou locales. Aussi, pour éviter qu’elles n’aillent perturber le noyau central, elles sont prises en charge à travers un programme agro-sylvicole ayant pour but de les sédentariser. Ainsi en va-t-il des richesses floristiques et faunistiques du Bénin que, chaque citoyen se doit de protéger compte tenu des énormes services que la flore rend à l’humanité.
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