Alors que l’Exécutif tergiversait et mettait du temps à prendre ses responsabilités, la Cour constitutionnelle a pris les siennes. En s’imposant d’autorité à toutes les instances impliquées dans l’organisation des élections, elle leur dicte évidemment la conduite à tenir, c'est-à-dire, le respect obligatoire d’un chronogramme. Pourquoi veut-on voir alors à travers la convocation du corps électoral, un acte extraordinaire ?
Depuis la convocation du corps électoral respectivement pour les élections du 26 avril et du 31 mai 2015, des voix s’élèvent pour saluer cet acte du chef de l’Etat comme un acte de bravoure. Est-ce parce que la convocation est intervenue le 11 février au lieu du 14 février délai de rigueur que certains voient en cela un haut fait ? Ou est-ce parce que la prescription de la Cour constitutionnelle a été respectée ?
Il faudrait éviter de surdimensionner des actions qui rentrent dans les prérogatives normales du chef de l’Etat comme des évènements extraordinaires qui mériteraient qu’on l’apprécie autrement ou qu’on l’encense à longueur de journée ou des mois durant.
Ceux qui réagissent de la sorte doivent savoir que le chef de l’Etat ne pouvait pas agir autrement sinon que, de respecter l’injonction faite par la Cour. Il faut savoir raison garder et donner à chaque évènement la dimension qu’il mérite. Le chef de l’Etat n’est pas un surhomme, il n’est pas considéré comme un dieu comme c’était le cas au temps des pharaons égyptiens et de la royauté en Afrique où, le souverain tenait son pouvoir de Dieu. Il faut éviter de tout transformer en extraordinaire. La convocation du corps électoral est un non évènement et rien de plus.
Kolawolé Maxime SANNY