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La Presse du Jour N° 1818 du 6/2/2013

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Mise en œuvre du ‘’PartiCip’’ au Bénin : Des acteurs civils se prononcent sur la réussite du programme
Publié le mercredi 6 fevrier 2013   |  La Presse du Jour




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Le programme dénommé « PartiCip » initié par l’Ong Alcrer et Social Watch, a été officiellement lancé, le mardi 15 janvier 2013. Il vise fondamentalement à inciter la population béninoise à s’intéresser et s’impliquer davantage dans la gestion des politiques publiques du pays. Plusieurs acteurs de la société civile expriment ici leurs appréciations et leurs suggestions pour une meilleure efficacité dudit programme.
Julien Houssou, Coordonateur de Wanep-Bénin
«Le programme PartiCip vient à point nommé pour pallier un tant soit peu, les tares que traine depuis sa mise en place, la décentralisation au Bénin. Ce sont des programmes du genre qui peuvent éviter que les tares de l’administration centrale et locale ne soient perpétuées. Il s’agit donc d’une initiative très opportune qui est à une étape de renforcement, étant donné que les deux principales initiatrices œuvraient déjà dans ce cadre depuis plusieurs années sur toute l’étendue du territoire. Le fait que ce programme implique 49 communes sur les 77 révèle sans nul doute que l’on est à une phase de renforcement des actions menées en permanence pour la participation citoyenne par ces deux Organisations de la Société Civile (Osc). En effet, le nombre de communes concernées représente un quota non négligeable qui traduit un début d’exécution appréciable. Cependant, dans sa mise en œuvre, à l’instar des autres projets et programmes de gestion à la base, le programme PartiCip sera certainement confronté à diverses difficultés. Toutefois, le principal atout de ce programme est qu’il va s’échelonner sur 4 ans. Ainsi, le comité de pilotage aura la possibilité, après un ou deux ans, d’évaluer les éventuels manquements et de les réajuster au cours du reste de la durée de vie du programme. Par ailleurs, j’estime que l’approche qui y est développée nécessite qu’en dehors de l’Ong Alcrer et de Social Watch, soient associées à l’exécution de ce programme, diverses autres structures telles des Ong, des organisations de la société civile et des associations. Faute de quoi, ce programme ne pourra pas avoir à la fin de son exécution, des impacts palpables démontrant que des actions réelles ont été menées et ont servi à améliorer effectivement la participation citoyenne aux politiques publiques locales. Toutefois, je tiens à relever que le budget prévu pour l’exécution du programme pris dans son ensemble, est considérable. Mais quand on analyse ce qui sera affecté à chacune des 49 communes prévues, cela fait à peine 7%. Ce qui est à mon avis, insuffisant pour parvenir largement aux objectifs escomptés. Par ailleurs, le programme aura réussi, en créant un déclic au niveau de la masse critique à la base, en favorisant aux populations surtout rurales, l’accès à la planification, la budgétisation de la vie communale, en les faisant suivre de près, les procédures de passation de marchés dans leur localité. Ceci peut se faire à travers diverses sensibilisations au niveau local et la tenue de rencontres périodiques susceptibles de favoriser une franche et directe communication entre les autorités locales et leur population. De sorte que les premières parviennent librement à faire part de leurs difficultés aux secondes, sans aucune honte de révéler ainsi leurs ‘’éventuelles incapacités ou failles’’ dans la gestion des politiques locales. De son côté, la population pourra ainsi exprimer ses attentes et suggestions à ses élus locaux afin que de façon collégiale et interactive la gestion locale soit plus efficiente».
M. Dieudonné Houinsou, Secrétaire Exécutif de Social Watch
«Le programme de participation citoyenne aux politiques publiques locales (PartiCip) au Bénin vise à inciter les populations béninoises à participer plus aux ressources publiques et à s’impliquer davantage dans la gestion des politiques publiques béninoises. Cela s’inscrit dans le cadre de la « Démocratie participative » qui n’est pas un concept nouveau. L’objectif de ce concept est d’œuvrer pour que les programmes et politiques du Bénin soient adoptés de façon collégiale et participative. Le programme est donc la suite d’un certain nombre d’activités menées depuis plusieurs années dans ce cadre aussi bien par les Osc que l’appareil étatique à divers niveaux. Le « PartiCip » vise à amener chaque citoyen béninois à « se sentir propriétaire du bien public » et à commencer à gérer la chose publique avec les élus locaux. En effet, ce programme va consister à motiver la population béninoise à participer davantage et de façon spontanée au développement de leur localité tout en n’escomptant pas avoir en contrepartie un gain quelconque, si ce n’est le sentiment d’œuvrer à leur propre bien-être et au mieux-être des habitants de leur localité. Ainsi, les actions de ce programme consisteront à :
-Eduquer la population à la participation citoyenne
-lutter principalement en amont contre la corruption
-Assurer un contrôle permanent de la gestion des politiques publiques
-Servir d’outil pour tous les agents et usagers des différents secteurs d’activités afin qu’ils puissent de façon spontanée et régulière (en dehors des grognes matinales) manifester leurs mécontentements à divers égards, notamment sur la qualité des services à eux offerts.
-Créer ainsi un creuset d’échanges entre des personnes ressources du pays et les citoyens à divers niveaux en vue de favoriser l’expression citoyenne et des séances d’informations, de répliques et de sensibilisation sur des questions cruciales de développement local.
Toutefois, la pleine efficacité de ce programme nécessite à son terme, une appropriation par le Gouvernement, des actions qui seront à l’actif du programme PartiCip et des différents goulots d’étranglement qu’il aura décelés. Cela implique donc une continuité par l’Exécutif des acquis dudit programme, en s’imprégnant des conclusions de ce dernier et s’y appuyant pour garantir la réelle implication des citoyens à la gestion des politiques publiques, surtout au niveau local».
Koami Gouton, Coordonateur du programme/Ong Alcrer
«Le travail doit commencer par la création d’une Cellule de participation citoyenne (Cpc) dans chaque commune. Cette Cpc sera composée d’au moins 9 organisations telles des Organisations de la société civile, des Associations de jeunes, des syndicats, du coges….. Toutefois, il est prévu d’augmenter le nombre de composantes de ces Cpc à 15 pour une meilleure efficacité des actions sur le terrain. La mise en œuvre du « PartiCip » implique cinq étapes essentielles :
1- La tenue de diverses campagnes d’information et de sensibilisation auprès des populations rurales afin de leur faire comprendre les mécanismes de la décentralisation. Ceci en vue de leur faire toucher du doigt, si ce qui devrait être fait, a été fait, ainsi que ce qui leur serait éventuellement dû par leurs autorités communales. Les citoyens auront donc, grâce à ce programme, la possibilité de revendiquer leurs insatisfactions auprès de toute la chaîne de gestion communale. Pour ce faire, ils disposent d’ailleurs d’un « cahier de doléances » au niveau de chaque Cpc où ils peuvent inscrire toutes leurs préoccupations ou protestations. Ils pourront aussi interpeller en la matière les membres de la Cpc.
2- Le contrôle de la matérialité des projets de développement déjà entamés dans les 49 communes cibles afin de favoriser l’interaction directe entre le personnel de l’administration locale et les populations.
3- L’organisation d’audiences publiques pour que les citoyens puissent interroger leurs autorités communales sur la manière dont la commune est gérée. Ils auront ainsi l’occasion d’exprimer toutes leurs attentes et priorités susceptibles de pallier la dichotomie pouvant éventuellement exister entre les projets de développement identifiés par ces élus et les besoins des populations de la localité concernée. Ces audiences constitueront alors un créneau pour les citoyens de condamner expressément et sans crainte, les actions antérieurement menées par les autorités de leur commune et d’en réclamer d’autres qu’ils estiment capitales pour leur épanouissement.
4- Le suivi des politiques publiques sur la base d’une grille d’évaluation des services publics. Cette évaluation sera effectuée par les communautés elles-mêmes. Ensuite, l’instauration de l’élaboration d’un budget participatif de la commune pour s’assurer que les besoins des populations soient réellement pris en compte.
5- Le suivi des impacts des projets exécutés tout au long de la vie du programme afin d’évaluer les changements qui auraient été opérés suite à l’exécution du programme PartiCip.
Par ailleurs, je tiens à préciser que le Programme PartiCip n’est pas un programme ès nihilo. Il est issu des actions de sensibilisation citoyenne que l’Ong Alcrer menait depuis 2004, soit 9 ans déjà, dans diverses communes du Bénin, à travers la tenue d’audiences publiques. Ce programme qui appelle à un mode participatif de gestion des affaires publiques constitue donc une étape de renforcement de la méthodologie adoptée par Alcrer pour inciter les citoyens à participer aux politiques publiques du pays. Car, nous estimons que cette participation citoyenne doit être érigée en une règle de gestion des affaires publiques du pays. En ce sens, j’aimerais attirer l’attention de tout un chacun sur le fait que personne d’autre que le citoyen ne pense mieux à son bien-être que lui-même. Or, cet épanouissement ne peut s’obtenir qu’avec l’engagement de celui-ci dans la revendication de ce droit qui est pleinement le sien. Du fait, les gestionnaires publics doivent avoir en permanence à l’esprit qu’on ne peut faire le bonheur de quelqu’un sans qu’il ne le veuille personnellement. Ce qui implique que le bénéficiaire des politiques publiques doit être inéluctablement associé à la gestion de ces dernières. Ceci m’amène à dire que « l’engagement du public est essentiel à l’efficacité du secteur public ».
Mme Denise Mignawandé Diakité, Chargée de programmes à la Maison de la société civile
«Je pense que le programme PartiCip est l’étape cruciale d’un processus certainement entamé depuis bien longtemps. Il y a eu inévitablement des processus antérieurs mis en œuvre pour permettre la fertilisation du terrain, c’est-à-dire pour favoriser l’adhésion des populations. Telles que des séances de sensibilisation, l’identification sur la base de critères bien déterminés, des 49 communes cibles et une collaboration avec les autorités locales. Donc, j’estime que c’est un travail énorme et de longue haleine qui a été abattu en amont pour aboutir à la validation dudit projet. Mais pour ce qui est de l’adhésion ou non des populations à ce dernier, le Bénin est à une étape de son processus de décentralisation où la population ne peut qu’adhérer à l’idée de participation aux affaires publiques locales. Car, la décentralisation étant la remise par le pouvoir central, d’une partie de ses prérogatives au pouvoir local, elle implique la gestion des affaires non seulement par le Maire, mais surtout en collaboration avec les populations et ce, en cohésion avec leurs besoins et attentes. A cet égard, même si la gestion est principalement confiée au conseil communal, la décentralisation implique que toute la population puisse avoir un regard critique sur la manière dont est assurée cette gestion, en l’occurrence sur ce qui est effectivement fait. La logique du projet étant d’amener tous les citoyens à s’intéresser à la chose publique, l’initiative est à louer et représente une expérience à encourager. Car, si l’on ne s’intéresse pas à la gestion des affaires publiques, il est difficile ensuite de réclamer quoi que ce soit. Il faudrait avoir participé en amont à l’élaboration des projets de développement pour pouvoir être à même de réclamer que soient corrigés les différents manquements qui découleraient de l’exécution desdits projets. Par exemple, si le paysan ne s’intéresse pas aux projets de constructions d’infrastructures routières dans sa localité, ceux-ci susceptibles de favoriser l’acheminement de sa marchandise vers le marché ou ses divers clients, il aura beau s’inquiéter pour ses problèmes de subsistance, mais ceux-ci vont demeurer ; étant donné que la non résolution du premier, constituera une entrave à la résolution de la seconde. Aussi, la bonne dame du marché qui paie les tickets au marché pour rester dans des appâtâmes qui sont dans un état délabré, et qui plus est, vend ses articles dans un marché non seulement insalubre mais aussi fréquemment inondé et jalonné de boue en saison pluvieuse, doit-elle savoir qu’il est de son droit de demander aux responsables dudit marché « quand est-ce que ce dernier sera mieux viabilisé et assaini ? ». Il est donc de bon ton que la bonne dame du marché puisse revendiquer par exemple, l’assainissement de son milieu de vente en vue d’avoir un cadre professionnel salubre et de pouvoir y mener une activité plus pérenne. Mais, si elle opte pour le silence, sa fille et sa petite-fille prendront la relève et aucune d’elles ne participera ainsi à la construction du pays. Au vu de tout ceci, l’on ne devrait nullement penser qu’il s’agit dans le cadre de ce programme, d’un appel aux populations pour faire de la politique, mais bien au contraire, pour participer à des actions bien concrètes de développement local. J’estime donc que c’est une expérience à encourager et devant se poursuivre, si elle a des résultats probants.
Quant à sa mise en œuvre, à la lecture des domaines d’intervention qui y sont ciblés tels : l’eau, l’assainissement, la santé, l’éducation, le transport rural, les infrastructures marchandes et la sécurité alimentaire, l’on se rend compte qu’il s’agit de secteurs touchant véritablement à la vie des populations. Toutefois, pour une bonne mise en œuvre du programme Particip, il faut principalement à mon avis, obtenir l’adhésion des populations au but du programme. Mais, comme il y a eu certainement des sensibilisations telles que je l’ai mentionné plus haut, le problème ne devrait pas trop se poser à ce niveau. L’on pourrait d’ailleurs s’inspirer des expériences du Mali en la matière, où les populations ont été bien briefées pour participer massivement et sans réticence aux audiences publiques. Ensuite, je tiens à indiquer qu’il ne faudrait pas, dans le cadre du « PartiCip », chercher à interpeller tel ou tel, ou à vouloir contrôler ‘’des gens’’. Car, cela créerait davantage de mécontentements et de réserve. L’important est d’attirer l’attention des dirigeants sur le problème qui aurait été identifié et de chercher ensuite de façon consensuelle et apaisée à trouver les solutions idoines. Je juge en ce sens opportun que les acteurs cherchent à obtenir une solution d’ancrage permettant de mobiliser autour de la résolution d’un problème donné, aussi bien le Maire, les services déconcentrés que les Ptf de la commune concernée. Ceci implique qu’il doit y avoir une véritable et efficace synergie d’actions sur le terrain pour éviter d’éventuelles frustrations dans la reddition des comptes par les autorités locales. Par ailleurs, je tiens à mentionner que la mise en œuvre de ce programme doit être également en phase avec les Plans de Développement Communaux (Pdc). Ceci favorisera un meilleur accompagnement des actions qui seront menées à l’échelle locale dans le cadre de ce programme. Car, les autorités locales seront rassurées du fait que les secteurs d’intervention prévus par le programme sont en conformité avec ceux prioritairement identifiés dans leur Pdc».
M. Aurélien Comlan Atidegla, Président de la Pascib, représentant la plate-forme sur l’ensemble du continent africain
«Le programme PartiCip est un projet de développement qui favorisera non seulement la forte participation citoyenne aux politiques publiques, mais aussi le renforcement des capacités des Organisations de la société civile (Osc). En effet, un projet orienté vers le renforcement des capacités des Osc et du contrôle citoyen de l’action publique est très important en matière de gouvernance locale et de participation au processus d’élaboration et de mise en œuvre des politiques de développement. Il n’y a donc que des raisons de croire que le programme PartiCip aura des résultats certains aussi bien au niveau local que global. Car, c’est en réalité l’insuffisance de participation et d’implication des acteurs non étatiques et en particulier des Osc, qui manque généralement à tout ce qu’on peut imaginer comme projets dans notre pays et qui représente l’une des principales causes de leur échec. A titre illustratif, si la mise en œuvre de projets dans les secteurs de l’eau, de l’éducation, de la santé…… dans des aires géographiques données telles des communes bien déterminées, atteignent leurs objectifs, ceux-ci auront inévitablement des bénéfices locaux et globaux. Cependant, cela devient délicat en ce qui concerne la dynamique de la décentralisation de notre pays ; puisque le Bénin est à un niveau avancé de son processus de décentralisation et si l’on ne s’efforce pas à galvaniser les énergies déployées pour l’appropriation des questions de développement au niveau local en donnant la chance aux principaux acteurs locaux de mieux comprendre et de pouvoir s’impliquer davantage dans le processus d’élaboration, de mise en œuvre et du suivi-évaluation du développement au niveau local, il n’y a pas de chance pour qu’on évolue vers un réel processus de développement.
Ce qui m’amène à dire que ce projet ne peut pas être une chasse gardée. En vue de favoriser l’atteinte des objectifs dudit programme, l’Ong Alcrer et Social Watch gagneront donc à s’appuyer non seulement sur leurs points focaux, mais aussi sur les points focaux des autres Osc qui opèrent également dans les 49 communes ciblées ainsi que sur leurs expertises complémentaires. De sorte que de manière périodique, il puisse avoir des séances de concertations et d’échanges au cours desquelles les progrès du « Particip » seront appréciés par tous les acteurs, de même que les difficultés qui auront jalonné le processus de sa mise en œuvre. Ce, afin que chaque acteur puisse exprimer ses réflexions et suggestions pour l’amélioration des stratégies d’exécution dudit programme. L’on pourrait donc partir des relations purement informelles à celles contractualisées. Car, dans chaque commune, il y a toujours en dehors des Ong présentes, des associations de parents d’élèves ainsi que d’autres associations ayant des objectifs de développement local. Celles-ci pourraient contribuer à l’amélioration de la mise en œuvre du programme dans la localité concernée. Cela implique que le concept de gouvernance locale doit être opérationnalisé et l’on doit identifier et mobiliser des forces pouvant agir et contre agir dans le cadre du développement local, afin qu’elles apportent leur contribution dans un cadre de concertation régulière. En effet, quand nous faisons référence aux points 6 et 7 des 8 principes d’Istanbul (Turquie) qui exigent une étroite collaboration entre les Osc, tout programme nécessite des sessions de concertation périodiques pour son succès. Ceci permettra aux Osc impliquées de mettre en confiance toute la communauté internationale. Encore faut-il que ces Osc donnent la preuve de leur transparence, efficacité et régularité. En effet, ces principes et l’Accord de partenariat de Busan du 2 décembre 2011, indiquent que l’approche fondée sur les droits, fondement de la réussite de tout projet de développement, doit guider l’action des Osc. Il s’agit d’une approche visant à agir sur la mentalité des hommes et des femmes pour qu’ils s’intéressent davantage à la chose publique afin de créer les conditions favorables aux principaux gestionnaires de la cité pour mener à bien leur mission. Ainsi, dans tout projet de développement, l’accent doit être dorénavant mis sur le droit des peuples en l’occurrence, le droit à la participation démocratique que prône d’ailleurs le programme Particip qui, à cet égard, est à féliciter. Il s’agit d’un droit inaliénable. Et il faudrait faire comprendre à la population béninoise que ce n’est nullement une faveur qui leur est accordée de participer aux politiques publiques ; mais que c’est leur droit le plus absolu. Dès lors que celles-ci sont conscientisées sur ce point, elles pourront donc se sentir obligées de jeter un regard sur la gestion des affaires publiques au niveau local et national. Ce qui fait appel à la notion de « redevabilité mutuelle » qui impose aux autorités communales, locales et autres à divers niveaux de gestion du pays, de se sentir responsables et redevables vis-à-vis des contribuables et citoyens qui leur ont permis d’être à la tête d’un poste de responsabilité. Par ailleurs, j’aimerais indiquer qu’il serait opportun de disposer au sommet du comité de pilotage du programme, ne serait-ce à titre consultatif, d’une instance composée d’un panel d’experts de la société civile, capables de donner leurs conseils et orientations pour la réussite du programme. A cet égard, j’affirme d’ores et déjà que la Plate forme des Acteurs de la Société Civile au Bénin (Pascib) dont le crédo est « on réussit tous ensemble, mais on n’échoue jamais ensemble », ne marchandera pas ses efforts pour aider ses membres tels Social Watch à laquelle est partie l’Ong Alcrer, à transcender les éventuelles difficultés en la matière. Du fait, nous ne pensons ménager aucun effort pour accompagner ce programme qui garantira au citoyen lambda, le droit à la participation. Animé d’un esprit de leadership et de ‘’membership’’, nous n’hésiterons donc pas à mettre à leur disposition, l’appui technique et institutionnel nécessaire pour la réussite des objectifs de ce programme. En ce sens que le développement local est un concept à être opérationnalisé par toutes les forces en concertation et mérite un changement profond et non de façade».
M. Ernest Comlan Pedro, Secrétaire Permanent de la Pascib
«Le programme PartiCip doit pouvoir impacter positivement le développement local et national en tenant compte dans sa mise en œuvre, des 8 principes d’Istanbul qui exigent une synergie d’actions entre les Osc. En effet, ces principes représentant la ligne de conduite dans laquelle doivent désormais s’inscrire, toutes les Osc aux niveaux national, régional, continental et international, recommandent en son point 4 à ceux-ci, d’œuvrer pour « l’autonomisation des peuples, la propriété et la participation démocratiques ». Ainsi, les Osc ne seront efficaces en tant qu’acteurs du développement que lorsqu’elles soutiendront effectivement l’autonomisation et la participation inclusive des peuples afin d’étendre leur propriété démocratique des politiques et des initiatives de développement qui affectent leurs vies, surtout en mettant l’accent sur les personnes pauvres et marginalisées. Les Osc ont donc l’obligation de résultats dans la mise en œuvre des stratégies de développement. Le programme pourra ainsi impacter favorablement la vie des populations, des groupes cibles et des acteurs de la société civile qui y sont impliqués ou non. Car, la manière d’aborder actuellement la question de développement a considérablement changé de telle sorte que l’on est passé de « l’efficacité de l’aide » à « l’efficacité de développement ». Du fait, j’espère que la mise en œuvre du programme PartiCip ne sera pas en marge de cette synergie d’actions des Osc promue dans le contexte international actuel en vue de l’efficacité des projets de développement».
Propos recueillis par Monaliza Hounnou (Stg)

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