A veille du dépôt des candidatures pour les élections législatives d’avril 2015, on annonce des surprises sur les listes-Fcbe (Forces cauris pour un Bénin émergent). L’infidélité au Chef de l’Etat et la longévité au Parlement après deux législatures sous le régime du Président Boni Yayi sont les critères d’élimination sur les listes de la majorité présidentielle. Ce faisant, les Honorables Rachidi Gbadamassi, Karimou Chabi Sika, Sofiatou Schanou risque d’être des chevaux non partants.
Au sein de la majorité présidentielle, les risques de grincements de dents sont énormes. Beaucoup de députés-Fcbe ne seront pas sur la ligne de départ pour les élections législatives d’avril prochain. Selon les informations, les nouveaux critères de désignation du Chef de l’Etat leur sont défavorables.
Le premier est la fidélité au Président Boni Yayi. De sources généralement bien informées, on apprend que le Chef de l’Etat tient encore à la révision à pas forcés de la révision du 11 décembre 1990. Pour atteindre son objectif, il entend compter sur des acteurs politiques sur qui, il juge plus fidèles. Tous les députés-Fcbe qui, lors de la législature finissante, lui ont créé des ennuis à l’Assemblée nationale, sont d’offices exclus de ses listes. Ce sera le cas de Mathurin Nago, Nicaise Fagnon, Zéphirin Kindjanhoundé, Candide Azannaï, Claudine Prudencio et consorts qui, à un moment donné, ont affronté le Pouvoir à l’Assemblée nationale. Pourquoi ?
Pour réviser la Constitution de son pays, le Président veut écarter les acteurs politiques pour mettre sur ses listes plusieurs éléments du Palais de la République en quête d’immunité parlementaire et favorables à la modification de la loi fondamentale du pays. C’est ainsi qu’on parle du positionnement de l’intendant du Palais, Adam Bagoudou, à la 6ème ou à la 8ème circonscription électorale. Ayant vent d’une telle information, les éléments-Fcbe de la Commune d’Abomey-Calavi ont assiégé, mardi dernier, le domicile du Chef de l’Etat à Cotonou pour réclamer le positionnement d’un fils authentique de leur localité comme tête de liste. Des évangélistes, pro-Yayi tapis à la Présidence de la République, font des pieds et des mains pour trouver refuge à l’Assemblée nationale. C’est eux les derniers amis fidèles sur qui, le Chef de l’Etat compte pour être sûrde la révision opportune de la Constitution du 11 décembre 1990.
Le deuxième critère d’élimination est relative à l’exclusion des députés ayant déjà accumulé deux législatures sous le Président Boni Yayi. De ce fait, on apprend que les Honorables Sofiatou Schanou, Rachidi Gbadamassi, Karimou Chabi Sika et consorts vont devoir céder leur place aux jeunes à l’Assemblée nationale. On informe que le Chef de l’Etat, par ce procédé, entend compter sur certains jeunes de la majorité présidentielle qui, pratiquement, n’ont rien gagné dans son système, quand bien même ils chantent à tue-tête ses louanges. Ce sera sa manière de renouveler la classe politique au sein de la majorité présidentielle.
Apparemment, il tient beaucoup plus à ce critère pour vilipender l’opposition qui veut remettre sur scène les caciques de la classe politique nationale tels que Me Adrien Houngbédji, Bruno Amoussou, Kolawolé Idji, Lazare Sèhouéto.
Selon certaines informations, ces deux critères de choix suscitent déjà des remous au sein de la mouvance présidentielle. A défaut d’être positionnés sur les listes-Fcbe, certains acteurs de la majorité au Pouvoir entendent aller aux élections législatives sur des listes concurrentes. C’est dire que le camp-Yayi est au bord de l’implosion.
Jérôme Tonon