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Idrissou Bako veut justifier la forfaiture
Publié le lundi 23 fevrier 2015  |  24 heures au Bénin
Idrissou
© Autre presse par DR
Idrissou Bako, Directeur Général de la SONAPRA




Le gouvernement a en projet de faire égrener au Togo, une partie de la production cotonnière qui sera issue de la campagne 2014-2015. Mais les raisons avancées pour justifier ce qui se prépare, sont loin de convaincre, au regard de la disponibilité des usines d’égrenage du Bénin et de leur capacité à pouvoir égrener le plafond de 400 mille tonnes de coton attendues au terme de la campagne 2014-2015.

Dans un communiqué de presse en date du 19 février 2015, le Directeur général de la Sonapra, Idrissou Bako a essayé de justifier le projet d’égrenage dans les pays frontaliers, d’une partie du coton produit au Bénin. Pour Idrissou Bako, l’objectif poursuivi est d’éviter qu’une partie de la très grande quantité de coton escomptée ne se retrouve à la poubelle. Mais, les arguments avancés sont loin de convaincre. Dans ce communiqué, le Directeur général de la Sonapra, Idrissou Bako, affirme « qu’égrener le coton béninois dans un autre pays de l’Uemoa n’est pas inédit ». Une affirmation à première vue correcte, si les professionnels du métier étaient tous amnésiques.

Car, les conditions ne sont pas les mêmes. En effet, pour le compte des campagnes cotonnières 1992-1993 et 1993-1994, le Bénin avait eu un surplus de production de 250 mille à 275 mille tonnes de coton produit contre une capacité d’égrenage de usines se chiffrant à 200 mille tonnes. Le gouvernement d’alors avait vendu le coton à une société étrangère qui est allé faire l’égrenage au Niger. De plus, d’après des sources, toute la quantité de coton égrenée à l’extérieur ne résultait pas du circuit normal de production. Des gens volaient le coton et allait le faire égrener dans un autre pays pour échapper aux services fiscaux Béninois, a-t-on appris. Mais, dans le cas présent, le Directeur général de la Sonapra parle d’égrenage et non de vente de coton. Une option qui n’est en rien comparable à celle des années antérieures. Car, cette fois-ci, des usines implantées dans un ou des pays étrangers vont égrener le coton pour le compte de l’Etat Béninois qui paiera la facture. Pis, d’après les informations, le gouvernement serait prêt à payer plus cher pour faire égrener le coton à l’étranger que sur le territoire national.

En effet, c’est à 60. Mille Francs CFA la tonne que le gouvernement a rémunéré l’égrenage à façon de la tonne de coton pour la campagne écoulée et à 50 mille Francs CFA la tonne pour la campagne cotonnière 2012-2013. Mais, ce même gouvernement envisage faire égrener le coton à plus de 89.000 Francs CFA lorsqu’il s’agira des usines étrangères.
Aussi, la forte production attendue au terme de la campagne cotonnière évaluée à plus de 360.mille tonnes n’ébranle-t-il en rien les capacités d’égrenage des usines locales. En effet, les usines implantées au Bénin ont une capacité d’égrenage totale de 612 mille tonnes de coton. La production estimée entre 360 mille et 400 mille tonnes de coton n’excède donc pas cette capacité. Il s’en suit que toute la quantité de coton qui sera issue de la campagne 2014-2015 peut être égrenée au Bénin. Qu’est-ce qui motive alors, cette option qu’envisagent le Directeur général de la Sonapra et le gouvernement ?

Paul Agboton
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