Politique
Un appel à la rupture intelligente à opérer par la jeunesse
Publié le mardi 24 fevrier 2015 | 24 heures au Bénin
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Les leaders des mouvements de jeunes ont tenu le samedi dernier une conférence de presse à Novotel Orisha à Cotonou. L’objectif est de faire le point de leurs actions liées à l’appel pour la rupture et au rajeunissement de la classe politique béninoise.
Dans son mot introductif, Edmond Ayinde a tenu à remercier les invités qui pour la plupart sont des journalistes qui soutiennent les différents mouvements de jeunes. En effet, ils ont relayé massivement leur cri de cœur à la rupture intelligente. Cet appel a été lancé depuis le 8 novembre 2014 à Porto-Novo par les différents mouvements de jeunes au Bénin. Il s’agit du Réseau pour l’Eveil Patriotique (REP), de l’Observatoire des Jeunes pour un Bénin Nouveau (OBJN), des Forces Citoyennes pour la Défense de la Patrie (FOCIDEP) et de la Jeunesse Destin en Mains (JDM). Cet appel concerne principalement le positionnement d’au moins 75% de jeunes des différentes formations politiques sur les listes pour les prochaines élections législatives, communales et locales. « Nous sommes très fiers d’avoir été utiles à ce déliement des langues. C’est le lieu d’encourager beaucoup d’autres personnes surtout les jeunes à agir dans le sens d’un bon relais de ce concept de la Rupture intelligente » a-t-il laissé entendre. Cette conférence vient à point nommé selon ses propos vu l’actualité. En effet, qu’il vous souvienne que la Commission Electorale Nationale Autonome a ouvert le dépôt des candidatures pour les législatives depuis le vendredi dernier. Cette conférence est le moyen idéal pour repréciser leur appel aux différentes formations politiques du Bénin. La jeunesse représente plus de 60% de la population béninoise. C’est elle qui est utilisée par les hommes politiques pour manipuler les populations analphabètes afin de les rallier à la cause de leur parti. Pour Edmond Ayinde, il est tant que les jeunes cessent de jouer continuellement ce rôle d’avant-gardiste afin de prendre les rênes de nos différentes institutions comme ce fut le cas dans les années 90. La jeunesse, depuis toujours est un acteur majeur capable de porter l’espérance du Bénin.
La procédure de la rupture
Edmond Ayinde a souligné que plusieurs actions ont été entreprises pour procéder à la rupture intelligente. Qu’il vous souvienne le 31 janvier dernier, ces mouvements avaient adressé un plaidoyer vers les partis politiques à travers une lettre ouverte publique dans le sens d’un meilleur positionnement des jeunes sur les listes électorales. Ces différents mouvements ont fait le tour du pays pour échanger avec les jeunes et à les appeler à voter résolument contre certaines listes n’ayant pas positionné des jeunes et ceci dans chacune des circonscriptions électorales.
Le sens de la lutte
Edmond Ayinde a tenu par la même occasion à clarifier le sens de ce plaidoyer. Selon lui, c’est une invitation à croire en la jeunesse et à lui confier des responsabilités. « Les jeunes pour lesquels nous plaidons ne sont pas étrangers aux partis politiques du pays. Ils ont fait leurs armes au sein de ces partis, et sont assez outillés pour être aussi à des niveaux de décision » a-t-il signifié.
Un échange riche d’enseignements
Les invités ont par la suite eu l’aubaine de poser des questions sur l’opportunité de cette lutte, les moyens disponibles pour une telle bataille et les affiliations politiques de ces mouvements. Les 5 panélistes ont à tour de rôle essayé de convaincre l’auditoire. Que ce soit, Gildas SAGBO- AGBOTON, Edmond Ayinde du REP, Ratier Agassounon de FOCIDEP, Simon DINAN de JDM et Didier Cephise Beo-Aguiah de l’OJBN, chacun a porté son regard et ses appréciations sur cette rupture nécessaire à opérer par la jeunesse. Ce n’est nullement une indiscipline politique mais un moyen de rajeunissement de la classe politique. On peut retenir au terme des différents échanges que ces différents mouvements de jeunes ne sont ni de l’opposition ni de la mouvance. Ils ne sont non plus manipulés par aucune main invisible et fonctionnent sur leurs propres moyens que ce soient matériels ou financiers.
Sur la question de la révision de la Constitution, les panélistes ont souhaité qu’on touche aux fondamentaux de la République mais à un moment propice. Le contexte politique actuel est si chaotique qu’il faille nécessairement un renouvellement de la classe politique avant toute révision. Il faut nécessairement passer le cap des élections présidentielles de 2016 pour ne pas mettre le pays à sang et à feu.
L’heure de la rupture intelligente a sonné
C’est le mot de fin de cette conférence. A l’unanimité les panélistes ont une fois encore marqué leur engagement désintéressé au positionnement des jeunes dans les instances de décision du Bénin. « Soyez sans état d’âme. Chaque génération a quelque chose à apporter mais dans un grand esprit patriotique. Jeunes ne laissez pas une poignée de personnes semer la confusion et la peur dans votre pays. Vous connaissez bien ceux qui sont capables de faire avancer ce pays, suscitez- les et soutenez –les. Retenez que le déménagement est en cours » a conclu Edmond Ayinde.
Madou Gabin HOUNSA/Le Grand Matin
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