L’Interprofession de l’aviculture du Bénin a donné de la voix, hier mardi 24 février au Codiam à Cotonou. Ceci pour maintenir la pression sur l’administration publique notamment le cabinet du ministre en charge du Commerce où la signature de l’arrêté interdisant l’importation des œufs de table réfrigérés tarde à devenir une réalité. Le creuset a aussi dénoncé la concurrence déloyale et alerté sur les préjudices subis par les producteurs locaux, menacés de disparition.
L’heure est à la dénonciation. L’interprofession de l’aviculture du Bénin a animé une conférence de presse, hier mardi 24 février au Codiam, pour dénoncer le blocage dans le circuit administratif du ministère en charge du Commerce, d’un arrêté pour, dit-il, sauver la filière.
En effet, ces acteurs ne sont pas allés de main morte pour dénoncer ce qu’ils ont appelé le mépris en ce qui concerne le retard qu’accuse la co-signature de l’arrêté interdisant l’importation au Bénin des œufs réfrigérés. Selon leurs explications, cet arrêté interministériel déjà signé par le ministre en charge de l’Elevage est l’une des portes de sortie trouvée par le comité de gestion de crise mis en place suite aux manifestations et dénonciations qui ont secoué le sous-secteur en août dernier.
A en croire Constant Kènoukon, le secrétaire général de l’Interprofession de l’Aviculture du Bénin, l’autorisation accordée à un opérateur économique est inopportune et préjudiciable à la production locale qui a triplé sa performance en moins de dix ans à partir de 2005.
Mieux, il signale que cette autorisation viole le mémorandum signé en 2005 pour mettre fin à l’importation des œufs au Bénin. «La production locale est passée de 1 500 000 pondeuses encadrées à 4 500 000 en décembre 2014», a-t-il révélé. Il poursuit pour évaluer les préjudices à plus de 700 millions de francs CFA de pertes sèches au niveau des producteurs locaux. «Cette concurrence déloyale a conduit à la fermeture de plusieurs fermes qui ont mis en terre plus de 13 000 plateaux d’œufs invendus et ont mis au chômage technique leurs employés», a soutenu Camille Azomahou, secrétaire permanent de l’interprofession.
Et convaincus de la qualité des œufs produits au Bénin, les aviculteurs ont réaffirmé leur capacité à couvrir les besoins en œufs des populations béninoises. Pour ce faire, ils invitent l’administration publique à prendre ses responsabilités. «En tout état de cause, nous rendons responsable l’administration des déconvenues qu’engendreraient la non satisfaction de notre juste et légitime revendication», a lancé Camille Azomahou.
Au passage, les avicoles ont souligné que la production de volaille est sévèrement menacée par l’importation sur le marché de 177 000 tonnes de volailles congelées.
Notons également que pour l’organisation de la filière, les acteurs sur la base de larges concertations ont élaboré une stratégie globale de sécurité alimentaire à partir de la production avicole locale.
Par Jonas DETONDJI (Stag)