Le passage à la tête du Fonds National de micro finance de Komi Koutché et sa nomination qui s’en est suivie après l’incendie survenu dans cette maison, le départ de l’homme au ministère de l’économie et des finances après ce même scénario d’incendie suscite jusqu’à ce jour des inquiétudes. Aucune action n’est menée et l’on se demande s’il n’est pas grand temps que l’Etat béninois audite ses gestions et que les résultats des différentes enquêtes soient rendus publics.
La gestion de l’actuel ministre de l’économie, des finances Komi Koutché reste toujours à désirer surtout son passage au Fnm et au ministère de la communication, de l’information, des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Deux incendies sous sa gouvernance et depuis, silence radio. Or, on se rappelle, tout comme si c’était hier, la fameuse marche du Chef de l’Etat quelques semaines après son élection en 2006 contre la corruption et l’engagement pour la traduction de tout auteur de crimes devant les juridictions compétentes.
Les différents gouvernements du président Thomas Boni Yayi n’ont fait que jurer devant des millions de Béninois et face au monde entier de combattre la corruption et de bannir de sa gouvernance l’impunité. Plus de huit ans au pouvoir, le constat est loin d’être positif et les différents acteurs politico-administratifs en profitent pour s’adonner à des gestions hautement hasardeuses. A la veille de la fin du régime Yayi, il est grand temps qu’un audit soit mené afin d’éclairer l’opinion nationale sur la gestion de Komi Koutché à la tête de Fnm et du ministère de la communication incendiés sous sa gouvernance.
C’est peut-être le coup de chance de l’homme, puisqu’à chaque fois que l’incendie se produit dans son service, il bénéficie d’une ascension fulgurante. Alors qu’on croyait que l’incendie survenu lui couterait son poste de Directeur Général au Fnm, le peuple béninois a été surpris de le retrouver dans le gouvernement avec le portefeuille de la communication. Mais comme le dit l’adage, « qui a bu boira », le même scénario s’est répété à la tête de ce département ministériel et quelques jours après, l’homme a été propulsé ministre de l’économie et des finances, un poste de haute confiance pour un Chef d’Etat.
De toute vraisemblance, le Président Thomas Boni Yayi aime chouchouter les auteurs des crimes de tout genre. Le cas de Komi Koutché n’est pas le seul et ne sera certainement pas le dernier car « ces brules dossiers », comme ils les appellent souvent, sont légions dans le pays et dans plusieurs services où les malversations sont en passe d’être découvertes par le peuple.
L’argentier national du Bénin se trouve dans une belle position de confiance et sa loyauté envers le chef de fil de son parti politique n’est plus à démontrer. Toute cette confiance parce que Komi Koutché détient une bonne stratégie communicationnelle et une capacité de rassemblement des faux « vrais » militants du régime actuel. Et quand on est capable de mobiliser un grand nombre de Béninois prêts à encenser le Chef de l’Etat et à chanter sa gloire et ses mérites, on est, sans nul doute, l’homme qu’il faut pour la République. Cette marque de confiance que lui porte le Chef de l’Etat laisse penser qu’auditer la gestion de cet homme, serait considéré comme le livrer au peuple béninois parce que plusieurs dossiers seront révélés au grand public. Une chose qui constituerait une trahison de la part de Boni Yayi. Mais nous sommes dans une République et dans un système démocratique et seul l’intérêt du peuple doit primer sur tout. Le locataire de la Marina devrait donc laisser ses intérêts personnels et ses convictions amicales en auditant la gestion de Komi Koutché à la tête de la direction du Fnm et au ministère de la communication. C’est peut être évident que les exploits de l’homme sont visibles mais il n’en demeure pas moins que le peuple soit tenu informé de sa gestion surtout après les différents incendies qui se sont produits en son temps. Il vient de frôler le poste de coordonnateur national des Forces Cauris pour un Bénin Emergeant (FCBE) et on attendrait peut être un autre incendie au ministère de l’économie et des finances pour le nommer ministre d’Etat ou l’envoyer à la primature. C’est peut être ses coups de chance.
Josaphat FINOGBE