Les acteurs des juridictions du fond c'est-à-dire les magistrats en fonction dans les tribunaux établis sur l’ensemble du territoire et ceux de la cour suprême se retrouvent depuis hier mercredi 25 février, et ce, pour deux jours, dans le cadre de leur 3e rencontre trimestrielle. Ouverte hier à la Cour d’appel d’Abomey, par le président de la cour suprême, Ousmane Batoko, cette rencontre se fait autour du thème central «la justice, la politique et l’argent».
Organisée en partenariat avec la Fondation Friedrich Ebert, la rencontre à laquelle prend part l’Ordre des avocats du Bénin vise à permettre aux acteurs des juridictions béninoises de réfléchir sur les conditions d’exercice des missions dont ils sont INVESTIS. Pendant deux jours, les sages de la Cour suprême et les juges des juridictions du fond vont échanger sur le thème central «La justice, la politique et l’argent» donc, sur des problèmes qui minent la maison justice.
Cette rencontre qui se veut être un creuset trimestriel d’échanges à en croire Ousmane Batoko, président de la Cour suprême, permettra de mener des échanges féconds sur les moyens et conditions d’exercice des magistrats dans les juridictions afin de mettre sur pied un service public de la justice conforme aux attentes des populations béninoises.
A l’ouverture des travaux, les intervenants que sont le président de la cour d’appel d’Abomey, Innocent Avognon, le représentant résident de la fondation Friedrich Ebert, Constantin Grund et le représentant du ministre de la Justice, Lino Hadonou ont tous salué cette initiative qui en est à sa troisième édition. Ils n’ont pas caché leur satisfaction de voir les principaux animateurs des cours et tribunaux, venus réfléchir sur les conditions d’exercice de l’office du juge sur «La justice, la politique et l’argent» et de trouver des voies et moyens susceptibles d’améliorer le rendement du service public de la justice. Ce thème vient à point nommé avec l’ouverture prochaine d’une longue période électorale au Bénin.
C’est donc un véritable cadre de concertation périodique, de formation continue pour les magistrats, et d’échanges aussi féconds sur les conditions d’exercice de l’office du juge et les modalités et conditionnalités d’un service public de la justice qui ambitionne d’être plus proche du justiciable, plus rapide et plus efficace.
Ousmane Batoko, président de la Cour suprême, à l’ouverture de la rencontre, a salué l’intérêt que les acteurs de la maison justice accordent à ses retrouvailles périodiques avant de rappeler quels étaient ses sentiments et ceux des justiciables qui sont confrontés aux décisions des juges.
Face aux aspirations des Béninois, il était nécessaire d’instaurer un cadre d’échanges entre les différents acteurs de la famille justice, sans tabou ni faux-fuyants, où les magistrats, les seuls habiletés par la loi, à dire le Droit au Bénin, pourront réfléchir sur les conditions d’exercice de leur mission en tenant compte des assauts du politique et de l’argent, ainsi que sur les voies et moyens pour faire de la justice, un service public conforme aux légitimes attentes des justiciables.
Ousmane Batoko, tout en invitant les magistrats à plus d’audace et de courage, n’a pas manqué d’évoquer les deux dossiers qui le préoccupent actuellement. Il s’agit de la situation des chambres administratives -nécessité de rapprocher la justice des justiciables- et de l’avènement des tribunaux de commerce.
Loin d’être une villégiature judiciaire, cette rencontre est une invite à la réflexion féconde pour permettre à la justice béninoise d’être et de demeurer une justice indépendante, impartiale donc, de qualité.
Valentin SOVIDE, AR/Zou-Collines