Nous avons republié notre article à côté du droit de réponse de la Sobémap pour que le lecteur puisse se rendre compte de la futilité, mais surtout de l’inutilité d’un tel droit de réponse qui apparaît à la limite comme une insulte aux employés de la Sobémap. Le Directeur général de la Sobémap que nous respectons et que nous savons intelligent, qui se la coule douce en France, entre champagne et caviar, aux frais de la princesse, n’a sans doute pas lu ce droit de réponse de ses petits troufions amateurs de la cellule de communication. La règle d’or en matière de communication est celle-ci : lorsqu’on n’a rien à dire, on la ferme et on circule.
Mais ce droit de réponse nous donne quand même quelques « précieuses » informations pour ne pas dire quelques confirmations et des affirmations de notre article.
1- La Sobémap, timidement, comme une femme accusée d’adultère, reconnaît quand même qu’il y a des contacts entre la Sobemap et la société qui sera chargée de la dépouiller de ses attributions, le groupe Nicotrans. La Sobémap ou du moins ses dirigeants sont en contact avec ceux de Nicotrans. Le sujet n’est donc pas inventé. Il existe bel et bien une telle relation entre les deux sociétés.
2- Le droit de réponse confirme également que les dirigeants de la Sobemap sont en train d’analyser les voies et moyens pour démonopoliser la manutention traditionnelle dite en vrac. Monopole détenu jusqu’ici par la Sobémap et qui constitue l’activité qui maintient cette société encore en vie. « …la Sobémap aura à faire, d’ici quelques années, dit le droit de réponse, à une augmentation effrénée du vrac. Pour ce faire, des dispositions sont en train d’être prises en vue de renforcer les capacités de la Sobemap ». Parmi ces dispositions donc, céder une partie du vrac à la société Nicotrans.
3- Le droit de réponse confirme aussi qu’une délégation de la Sobemap séjourne là-bas en France. Pour démonopoliser le vrac. C’est ce que nos vaillants dirigeants de la Sobémap sont allés négocier en France.
Mais ce que « Le Matinal » ne comprend pas par contre, se résume en trois parties.
a- Dans son droit de réponse, la direction de la Sobemap affirme : « Le Président de la République, le docteur Boni Yayi n’a jamais posé des actes qui portent atteinte au développement de la Sobémap ; au contraire, il a toujours œuvré pour son développement et sa pérennité à travers le renforcement de ses capacités… ». Tout le monde est d’accord pour dire que si jamais on démonopolise la manutention traditionnelle (vrac), la Sobemap est morte enterrée. C’est ça l’amour du président Yayi Boni ? Vendre la Sobémap aux étrangers participe-t-il à son développement ? En quoi la signature d’une convention avec une société étrangère pour démonopoliser le vrac participe-t- elle au renforcement de « ses capacités » ? Ou les dirigeants de la Sobémap nous prennent pour des idiots, ou alors ils sont idiots.
b- Le droit de réponse, parlant de Yayi Boni et de ses pseudo prouesses, raconte aussi ceci : « … son implication personnelle dans le dossier d’octroi de prêt par la Boad pour l’acquisition des engins de manutention au profit de la Sobémap pour lui permettre d’être plus compétitive sur la plateforme portuaire dans un contexte de rude concurrence ». Une vraie bêtise. Car, nous parlons ici de la manutention en vrac. La Sobémap detient seule ici le monopole, donc on ne saurait parler ici « de contexte de rude concurrence ». Parlant d’acquisition du matériel, il s’agit d’un investissement d’un peu moins de 12 milliards. Pourquoi faire un tel investissement alors qu’on envisage démonopoliser le domaine ? C’est là toute la question. Et c’est aussi là que l’on doit parler de crime économique. Tout porte à croire qu’on est en train d’enterrer la Sobémap histoire de lancer la société française Necotrans.
c-Enfin, dans la troisième partie, la direction de la Sobemap, en cherchant à justifier le crime économique qui se prépare, s’enfonce d’avantage. Voici ce que les responsables ont affirmé : « aucun contrat n’a été signé entre les deux sociétés jusqu’à l’heure où nous parlons et rien ne sera fait si ce n’est que dans l’intérêt de la Sobémap. C’est bien pour cela qu’une délégation de la Sobémap séjourne actuellement pour voir clair dans ce projet, car il est difficile d’apprécier de loin dit-on »…
Toute de suite, une question se pose : la Sobemap étant une société publique commerciale, les dirigeants doivent nous dire comment ils ont retenu le nom de la société française Necotrans. Il y a –t-il eu appel d’offre ? Justement, non. Il s’agit ni plus ni moins d’un cas pratique de gré à gré devenu la règle d’or sous Yayi Boni. Un crime économique.
De même, les dirigeants de la Sobemap prétendent qu’aucun « contrat n’a été signé. Soit. Plus loin pourtant, ils affirment « qu’une délégation de la Sobémap séjourne actuellement pour voir clair dans ce projet, car il est difficile d’apprécier de loin, dit-on ». S’il n’y a aucun contrat, d’où vient alors ce projet qui necessite leur déplacement ? Normalement, ce projet devrait être l’œuvre de la Sobémap. Si tel n’est pas le cas, d’où vient-il ? Qui l’a écrit ? Le ministère des Tp, à l’insu de la Sobémap ? Ou alors la présidence de la république que tout le monde soupçonne ?
En conclusion, disons que la preuve est faite que quelque chose de louche se prépare ardemment par les princes. Un crime économique que les dirigeants de la Sobémap sont chargés d’exécuter. Il revient aux employés de cette société de prendre leur responsabilité.
La Rédaction.
Droit de réponse de la Sobémap
Dans sa parution n°4542 du Mercredi 18 février 2015, le quotidien national Le Matinal a publié certaines informations tendancieuses et non fondées sur la vie de la Sobémap, entreprise d’Etat dont j’ai aujourd’hui la charge. Tout en dénonçant vivement ces informations, la Direction générale de la Sobémap précise qu’il s’agit d’une pure intoxication dont les fondements seront recherchés auprès de ceux qui en sont les auteurs. La Direction générale tient avec toute la gravité possible a appelé les auteurs d’une telle manipulation et intoxication, à la retenue et au respect de l’image de la Sobémap.
S’agissant des informations non fondées véhiculées par l’organe de presse « Le Matinal », je voudrais revenir sur deux points abordés :
1er Point : « C’est une décision de Yayi Boni qui prendra effet très prochainement, d’après des sources proches du-cabinet du Chef de l’Etat ».
Le Président de la République, le docteur Boni Yayi n’a jamais posé des actes qui portent atteinte au développement de la Sobémap ; au contraire, il a toujours œuvré pour son développement et sa pérennité à travers le renforcement de ses capacités. C’est ce qui justifie son implication personnelle dans le dossier d’octroi de prêt par la Boad pour l’acquisition des engins de manutention au profit de la Sobémap pour lui permettre d’être plus compétitive sur la plateforme portuaire dans un contexte de rude concurrence.
2ième Point : Le partenariat entre la Sobémap et le groupe Necotrans.
Je rappelle qu’il n’existe pas de partenariat entre la Sobémap et le groupe Necotrans. Il s’agit d’un projet en étude qui va permettre de renforcer la manutention du vrac au Port. Selon des études, d’ici quelques années, la Sobémap aura à faire face à une augmentation effrénée du vrac (sacheries). Pour ce faire, des dispositions sont en train d’être prises en vue de renforcer les capacités de la Sobémap. Si non qu’aucun contrat n’a été signé entre les deux sociétés jusqu’à l’heure où nous parlons et rien ne sera fait si ce n’est que dans l’intérêt de la Sobémap. C’est bien pour cela qu’une délégation de la Sobémap séjourne actuellement en France pour voir clair dans ce projet car il est difficile d’apprécier de loin dit-on.
Je tiens à informer l’opinion nationale que la Sobémap est une société publique commerciale et comme toute société commerciale elle se doit de dynamiser ses activités à travers la modernisation de ses moyens et la recherche du trafic complémentaire. Ceci passe inévitablement par la recherche de partenaires commerciaux capables de l’aider à maintenir le cap et à résister à la rude concurrence existante sur la plateforme portuaire notamment dans les divers domaines de manutention.
La Direction Générale
Economie nationale:Vers la disparition de la Sobémap
La Société béninoise des manutentions portuaires (Sobémap) est sous menace. Elle verrait, sous peu, ses pouvoirs et monopoles réduits, au profit d’autres sociétés ayant les mêmes compétences qu’elle. C’est une décision de Yayi Boni qui prendra effet, très prochainement, d’après des sources proches du cabinet du chef de l’Etat. Les syndicats et autres acteurs de cette maison sont interpellés pour parer au plus pressé, afin de sauver cette société.
Nos informateurs sont fermes et le chef de l’Etat est très loin dans sa décision. La Sobémap ne sera plus la seule à faire la manutention des marchandises conventionnelles à savoir : le riz, la friperie, le ciment, le fer etc…L’argument évoqué pour convaincre le président Yayi Boni à vouloir prendre sa décision est la libéralisation. On lui a conseillé d’ouvrir ce secteur à d’autres sociétés manutentionnaires (privées). Et déjà, une société française est retenue pour prendre la relève. D’après des sources françaises, une délégation de la Sobémap séjourne en France depuis environ une semaine et échange avec la société Nicotrans Getma, entreprise française. Si tout est bien conclu, elle aura la charge de gérer avec la Sobémap la manutention des produits en vrac (conventionnels).
Et dans les démarches, des dispositions sont en train d’être violées, à nouveau. Le code des marchés publics souffre encore dans cette maison, car tout se passe sans aucune procédure normale. On évoque déjà l’attribution d’un marché gré à gré.
Ce qu’il faut comprendre de cet acte, est que le régime Yayi est dans la logique de finir avec les entreprises d’Etat avant de partir. La Sobémap ne souffre de rien, d’après des cadres de cette maison, contactés. Elle n’a aucun problème de santé financière et continue d’ailleurs de contribuer largement au budget national. A ce jour, personne ne comprend ce qui a suscité cette volonté de ‘’vendre ‘’ une partie des attributions de cette société d’Etat au profit des Français. Finalement, le Bénin retourne entièrement à la France. Au port, Bolloré est bien assis. Un autre gère le guichet unique et voilà la Sobémap qui va aux mains d’autres Français. Cette décision qui se prend à la veille du règne de Yayi Boni et ses compagnons étonne. Qu’ont-ils derrière la tête ? Personne ne peut le dire.
Au port autonome de Cotonou, il y a deux sortes de manutention : celle des containers partagée entre Maersk-Lines, Bolloré et la Sobémap ; et celle conventionnelle (vrac) gérée, à ce jour, exclusivement par la Sobémap. Ce dossier aura une suite.
Félicien Fangnon