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L’"après nous" s’annonce déjà ???
Publié le samedi 28 fevrier 2015  |  24 heures au Bénin




Un leader charismatique menacé par ses propres partisans, un coordonnateur national muet comme une carpe, une liste de candidature introuvable ; ambiance décousue chez les Fcbe dans la fièvre du dépôt des dossiers de candidature à la Céna. Tout cela, quelques jours seulement après un congrès extraordinaire tapageur suivi le lendemain d’un rituel d’engagement de fidélité renouvelée à Yayi. Ceux qui ont suivi le lamentable spectacle autour de la liste de candidature de Fcbe, au siège de la Céna en ce 25 février 2015 peuvent se faire un petit aperçu de ce "après nous" qui résonne à tous les regroupements des refondateurs depuis plusieurs jours. Une escouade de barbouzes pourchassée par deux députés inquiets eux aussi du contenu des paquets qui font leur apparition à quelques minutes seulement de la fin du délai. Même pas de trace du grand organisateur en chef du récent congrès extraordinaire. Le chef ne semble plus faire confiance à aucun courtisan. En plus de l’insolite débarquement musclé d’un ministre du gouvernement, celui de l’agriculture, soupçonneux d’un mauvais coup de son chef qu’il voudrait démasquer avant la fin des délais.

Malgré toutes les précautions prises, des fuites ont été organisées autour de cette mystérieuse liste de fin de règne. D’où cette terrible clameur entendue simultanément dans plusieurs régions du pays, défiant publiquement le chef. Celui pour la gloire de qui toute la maison refondation marchait tous les week-ends, sous la pluie et le soleil, bravant harmattan, routes défoncées et braqueurs. Cette fois-ci, les marcheurs ont littéralement tourné casaque. L’ennemi, ce ne sont plus les méchants opposants désireux de bloquer la révision de la constitution mais plutôt le malicieux leader charismatique qui éprouve le vilain plaisir de déclasser le fils du terroir sur la liste de candidature. L’hérésie est à son comble lorsque des ministres encore au gouvernement font dire à leurs partisans à Kétou ou à Kandi qu’ils auraient été sciemment mal positionnés dans leurs fiefs respectifs.

Chaque Béninois sait désormais ce à quoi il pourrait s’attendre si la prophétie refondatrice de "après nous, c’est nous..." se réalisait. Fcbe disait vouloir tenir le pays pour 100 ans encore lors de son congrès extraordinaire. Or en moins de 9 ans les pauvres ménages ont vu se volatiliser plus de 150 milliards CFA de leur épargne (rapport Banque Mondiale) dépensés par des faux placeurs d’argent pour la propagande du régime. C’est au cours de cette période que 14 milliards se sont retrouvés en souffrance sur le chantier abandonné du siège du parlement ; que des dizaines autres milliards ont disparu dans les surfacturations lors de l’organisation à Cotonou du sommet de la Cen-Sad ; que le chantier des turbines à gaz de Maria-Gléta ont englouti 45 milliards en pure perte jusque-là. Tout cela en moins de 9 ans. Les voilà qui réclament le pouvoir pour 100 ans afin de continuer à siphonner l’argent des citoyens abandonnés à leur misère.

Les opposants pouvaient alors craindre un exploit électoral de la machine Fcbe que l’on annonçait pour la plus redoutable du siècle. Voilà que l’entente sacrée prétendument retrouvée lors du dernier congrès se délite littéralement sous les contestations tous azimuts. En 2011, avec l’assurance de la magie de la Lépi bâclée " Bako", n’importe quel refondé pouvait accepter n’importe quel positionnement. Mais avec la nouvelle Lépi ultra sophistiquée, disponible sur le net personne ne semble prêt à subir des positionnements à haut risque même cautionné par le chef suprême. Lorsqu’ils mettaient la barre à 50 députés, les congressistes étaient loin de se douter, d’abord, de la défection de certains caciques dès le lendemain des travaux pour d’autres alliances concurrentes, puis de la fronde de certains ministres et hauts dignitaire du régime fâchés contre des choix jugés dolosifs du chef de l’Etat lui-même.

L’"après nous" semble avoir commencé plus tôt que prévu...

Par Arimi Choubadé
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