Le président de la Commission électorale nationale autonome (Cena), Emmanuel Tiando a été contraint d’arbitrer une bagarre entre militants Fbce, ce samedi 28 février au siège de l’institution. Mine serrée, bras ballants et à pas de charge, Christine Ouinsavi, ancienne ministre de l’enseignement primaire se dirige vers le bâtiment qui abrite la salle d’enregistrement des dossiers de candidatures pour le compte des législatives de 2015. Par moment, la jeune femme semble vouloir en découdre avec ce sable qui ralentit son élan. Au bout de quelques minutes, elle disparaît sous l’immeuble. Il sonnait environ 11h40. Un véhicule fait une entrée remarquable et vient s’immobiliser devant le même immeuble. Deux hommes en descendent. Les députés Bida et Okounlola. A peine les pieds à terre qu’ils foncent droit vers le couloir qui conduit à la salle d’enregistrement des dossiers. A quelques mètres du bâtiment, sous le toit d’un parc de véhicule, les députés Fagnon, Monhoussou et quelques-uns de leurs militants échangent à vives voix. On se raconte sa mésaventure au sein de l’alliance des Forces cauris pour un Bénin (Fcbe), malgré le militantisme de première heure. Puis soudain, le silence. Par la suite, Okounlola sort du bâtiment, tenant ferme la main de Ouinsavi. La femme essaie de se soustraire, pour marquer une pause au niveau du parc où les regards ne réclament que des explications. Mais Okounlola insiste : ‘’Allons-y. Je vais appeler le Chef. Je ne peux l’appeler ici’’. La dame obtempère. Mais sous le toit du parc, une voix rétorque : ‘’Donnez lui son dossier. Elle a adressé sa démission par voie d’huissier’’. Une autre voix renchérit : ‘’Si c’était moi, je prends le dossier et je déchire’’. Entre-temps, Ouinsavi revient sur ses pas, toute en sueur. Dans la cour, de petits groupes se font et se défont et les débats sont très vifs. On observe des allers-retours incessant entre le bureau de Tiando et la salle d’enregistrement des dossiers de candidatures. L’honorable Moussou Monhoussou entre en scène. Il est au téléphone. ‘’Moi je ne veux plus être sur la liste. Donnez l’ordre à Bida pour que l’on retire mon nom. On ne peut pas me mettre derrière Gbahoungba. Depuis hier, mes familles ne dorment pas…’’. A quelques mètres de lui, l’homme dont il parle, l’honorable Gbahoungba David fait de grands gestes de mains. Il est 12h. Le président Tiando sort de son bureau pour la salle d’enregistrement des dossiers. Il sera approché et arrêté dans son élan à plusieurs reprises par les différents camps. ‘’De toutes façons, nous, on ne peut retirer des noms de la liste. Gérez ça entre vous. Moi, je ne peux remettre le dossier de quelqu’un’’, lance Emmanuel Tiando, visiblement dépassé par les évènements. Bida vient à sa rencontre. Fagnon ironise : ‘’Bida, donne moi mon dossier’’. L’autre lui répond avec le sourire : ‘’ tu m’as remis ton dossier ? Tu es chef d’une alliance’’. Les humeurs ne sont pas les mêmes. Christine Ouinsavi et Moussou Monhoussou n’obtiennent pas gain de cause. Les Forces cauris pour un Bénin émergent ne sont pas prêtes à leur céder leur dossier. Finalement, tout ce beau monde s’est dispersé et le siège de la Cena a retrouvé un calme apparent.