Des ministres en fonction sont candidats à l’élection législative du 26 avril 2015. Comment est-ce que l’Autorité nationale de lutte contre la Corruption et la Cour Constitutionnelle pourront surveiller la confusion de moyens et la fraude financière éventuelle au profit des candidats ?
La corruption est un élément redoutable pour la sincérité des consultations électorales. Alors même qu’ils n’étaient pas candidats, plusieurs ministres étaient soupçonnés de battre campagne de façon déguisée pour la liste du Chef de l’Etat. Les actes et déclarations de certains étaient les preuves exhibées pour confirmer les déclarations. Le risque est pourtant grand.
Désormais que ces ministres sont candidats, comment est-ce que les structures en charge du respect des textes pourront contrôler ces ministres ? N’y a-t-il pas là un grand risque de confusion des moyens de l’Etat avec les moyens personnels ou ceux de l’alliance Fcbe que ces ministres pourront mettre en jeu ?
Le Code électoral, en ne demandant pas aux ministres en fonction de démissionner quelques mois s’ils étaient candidats comme c’est le cas pour les préfets et Secrétaires généraux des mairies a créé une discrimination. Actuellement il revient aux pouvoirs publics en charge de se départir d’une solidarité de corps ou de fonction pour permettre une équité dans la campagne pour les législatives. Il serait aussi malsain que les ministres en fonction utilisent les moyens de l’Etat pour mieux se déplacer, mieux achalander leurs meetings et surtout mettre en condition les électeurs pour orienter leur choix. Au-delà des intentions que l’on peut leur prêter, il revient aux ministres de se mettre au-dessus de la mêlée pour mériter leur choix et surtout pour donner le bon exemple d’intégrité morale. A défaut, les organes de contrôle et de régulation doivent jouer leur rôle.
Junior Fatogninougbo