Après le Programme de microcrédits aux plus pauvres (Mcpp) qui a permis de sortir des millions de femmes béninoises de la précarité, le Faar (Financement des activités agricoles en milieu rural) et le Mtpe (Financement des micros et très petites entreprises) apportent déjà leur contribution au combat engagé par le Chef de l’Etat, le Dr Boni Yayi contre la pauvreté. C’est en tout cas le constat fait par M. Jean ComlanPanti, Directeur général du Fonds national de la microfinance en tournée depuis dimanche dernier dans la partie septentrionale du Bénin.
L’objectif fixé a été globalement atteint. L’entreprenariat féminin en milieu rural est aujourd’hui une réalité palpable au Bénin. Ceci, grâce aux nombreuses interventions du Fonds national de la microfinance. A Sirarou (N’Dali), Biro, comme à Ouénou (Nikki), les résultats obtenus par les promoteurs qui ont bénéficié des ressources du Fnm à travers le Faar, le Mtpe comme le Mcpp forcent l’admiration.
Sirarou : Comment le Mtpe a sauvé Israël Doko
Grâce aux ressources du Mtpe, M. Israël Doko, vétérinaire formé à l’école polytechnique d’Abomey-Calavi pousse depuis 2014 un grand ouf de soulagement. Avec 5 millions de F Cfa, ce jeune diplômé sorti de l’Epac en 2011 s’est en effet installé à Sirarou pour produire du Lapin et de la volaille. Selon les explications qu’il a données, le bénéfice net qui se dégage de l’activité dans laquelle il s’est lancé pour tout le cycle de production est évalué à 3 millions de F Cfa. Ceci, après avoir dégagé les charges d’exploitation et les salaires des deux ouvriers (un technicien du projet Songhaï et un gardien) qu’il emploie. Le jeune promoteur exprime une totale satisfaction par rapport aux principes de la finance participative notamment l’interdiction du taux d’intérêt et le partage des pertes et bénéfices. Aussi, il apprécie le fait que le remboursement ne se fait pas selon des échéances rigides mais en fin de cycle de l’activité. Le sérieux et l’engagement affichés par le jeune Israël Doko forcent l’admiration du Directeur exécutif de l’OngSian’Son, bras opérationnel du Fnm dans le Borgou et l’Alibori. « Israël Doko a de la passion pour ce qu’il fait et cela nous rassure. Les nouveaux besoins qu’il a exprimés seront étudiés et avec l’appui du Fnm, nous allons les satisfaire », a dit M. Amadou Latif de l’OngSian’Son. Pour lui, la filière lapin est une filière hautement porteuse et il remercie le Fnm d’avoir comblé son rêve dans ce domaine qu’il a couplé avec l’élevage et la production maraîchère.
Biro : Faar et Mtpe se côtoient
A Biro, la stupéfaction du Directeur général du Fnm était totale. Les fonds mis en place par son institution dans le cadre du financement des activités agricoles en milieu rural ont porté leurs fruits. Ces fonds ont permis de doper la capacité de la Coopérative du maïs du Borgou créée en 2010 et qui compte aujourd’hui environ 230 producteurs. Pour la campagne agricole 2014-2015, cette coopérative dont l’un des responsables est M. MoukouréSouleymana a reçu du Fnm à travers l’OngSian’Son un crédit de 106 millions de F Cfa. Ce crédit a permis de produire 2087 tonnes de maïs. Cette production est sécurisée avec le système de warrantage. A côté de la production du maïs, la même coopérative a bénéficié d’un crédit Mtpe d’une valeur de 36.330.000 F Cfa. Ce financement a servi à l’élevage et à la commercialisation de bœuf. Selon les explications apportées par M. Abdoulaye Djabar Farouk, 12 millions de F Cfa ont été utilisés pour l’élevage et le reste pour l’achat et la commercialisation des bœufs en attendant que ceux qui sont en élevage n’atteignent la maturité. L’activité n’est pas moins rentable et en plus, elle permet à plusieurs personnes d’avoir accès l’emploi. A en croire les deux responsables qui conduisent ces deux projets financés par le Fnm, des difficultés ne manquent pas. Pour la production du maïs, la plus grosse difficulté à laquelle les producteurs font face est liée à l’écoulement des marchandises. Tous les magasins ouverts sont en effet bondés de sacs de maïs qui attendent d’être écoulés au bon prix. A ce sujet d’ailleurs, des perspectives heureuses profilent à l’horizon. C’est du moins ce qu’a laissé entendre M. Amadou Latifou de l’OngSian’Son. Selon lui, la réflexion est engagée pour trouver des débouchés. Il a aussi rassuré qu’un plaidoyer est en train d’être fait en direction du gouvernement pour que des mesures d’accompagnement soient trouvées.
Ouénou fier de ses femmes exemplaires
A Ouénou dans la commune de Nikki, la satisfaction du Directeur général du Fnm était à la hauteur de ce qu’il a découvert. Avec leur unité de production de beurre de karité, 79 femmes de Ouénou ont en effet donné la preuve qu’avec de petits moyens, on peut réaliser de grandes choses et faire de l’entreprenariat féminin en milieu rural une réalité. Après avoir passé les deux phases du Microcrédits aux plus pauvres (30.000 et 50.000 F Cfa), ces femmes ont intégré un système de financement intermédiaire connu sous le nom de crédit relais. Ce crédit, selon les explications données par les responsables de l’OngSian’Son va les préparer à accéder aux conditions du marché. Hier, cinq d’entre elles ont obtenu le renouvellement de ce crédit relais (pour la 3è fois). Elles ont reçu globalement 1.950.000 F Cfa. Individuellement, chacune d’elles a reçu des crédits allant de 300.000 à 450.000 F Cfa. Mme Saka Goura, Présidente de ce groupement de femmes n’a pas caché sa joie. Au nom de ses collègues, elle a remercié le gouvernement du Dr Boni Yayi, le Fnm et l’OngSian’Son.
La progressivité dans la complémentarité : une réalité palpable
« L’expérience est édifiante puisque les femmes bénéficiaires se comportent très bien. Le Fnm est comblé du fait que son dispositif basé sur le principe de progressivité dans la complémentarité se concrétise. C’est le lieu de remercier les femmes et tous les bénéficiaires de nos interventions qui nous honorent par le sérieux qu’ils mettent dans la conduite de leurs activités et le remboursement à temps des crédits qui leur sont octroyés. Nous voudrions aussi remercier Sian’Son qui développe une approche intégrée. Ce qui nous enchante est le succès de la diversification des interventions du Fnm qui va au-delà du Mcpp », a dit le DG/Fnm qui a rassuré les uns et les autres de ce que l’ensemble des doléances évoquées feront l’objet d’étude minutieuse pour leur satisfaction. Le Fnm est une institution fortement engagée dans la démarche qualité. Les structures qu’il appuie doivent aussi être dans la même dynamique. Tel est le souhait de M. Jean ComlanPanti pour qui les résultats déjà encourageants obtenus sur le terrain doivent être améliorés.
AffissouAnonrin