Le Collectif des syndicats des Enseignements maternel et primaire a déclenché, depuis hier mardi 3 mars, un mouvement de grève de 72 heures. Cette grève devrait être suivie d’une marche de protestation sur le ministère des Enseignements maternel et primaire à Porto-Novo. Réuni à Porto-Novo, le Collectif a décidé de l’avorter pour donner une chance aux différentes négociations en cours avec le gouvernement. Toutefois, il maintient son mouvement de débrayage renouvelable par tacite reconduction jusqu’à la satisfaction de ses revendications.
Six points sont contenus dans la plateforme revendicative du Collectif des syndicats des enseignements maternel et primaire en grève de 72 heures depuis hier mardi 3 mars à 00heure. Les enseignants grévistes exigent du gouvernement le retour de l’allocation d’incitation à la fonction enseignante reconnue par le président de la République lui-même en 2012, 2013 et 2014, le rétablissement des primes spécifiques et de rendement aux enseignants en poste sédentaire, le règlement de la situation administrative et financière des éducatrices et éducateurs restés sans salaire depuis 2008 et la reconnaissance du BEPC et du CEAP pour ceux qui en sont titulaires.
A ces points, le Collectif ajoute le règlement des problèmes administratifs et financiers des enseignants et non enseignants de la maternelle et du primaire, l’adoption en Conseil des ministres sans délai du projet de décret portant modalités d’application de la coordination instituée entre la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et le Fonds national de retraite du Bénin (FNRB) et la relance immédiate des travaux de la Commission chargée de la relecture du statut particulier des personnels enseignant et non enseignant de la maternelle et du primaire.
Tels sont les différentes revendications pour lesquelles le Collectif a décidé de déclencher un mouvement de débrayage renouvelable par tacite reconduction. Le Collectif n’a pas voulu s’arrêter seulement à l’étape de grève. Il avait prévu d’organiser hier une marche de protestation sur le ministère des Enseignements maternel et primaire suivie de sit-in. Et ceci pour mieux se faire entendre et surtout fustiger le mutisme du gouvernement par rapport à ses revendications. La marche devrait partir de la Bibliothèque nationale à Ouando pour échouer au ministère des Enseignements maternel et primaire.
Le gouvernement préoccupé
Mais avant, les responsables du Collectif ont tenu à faire le point des différentes négociations qu’ils ont eues avec le gouvernement. Selon Maxime Agossou-Vè, deuxième vice-président du Collectif, suite à la motion de grève, le ministre en charge de la Fonction publique, Aboubacar Yaya et son collègue des Enseignements maternel et primaire, Eric Kouagou N’da, les ont invités pour une séance de travail dans la matinée du lundi 2 mars dernier afin de tenter une négociation par rapport aux points de revendication. Les deux ministres ont fait des promesses fermes pour satisfaire les différents points de revendication du Collectif. Cette séance de travail sera suivie dans l’après-midi toujours de ce lundi, d’une session extraordinaire des négociations gouvernement-confédérations syndicales ouverte à l’Infosec de Cotonou et à laquelle ont pris part les représentants du Collectif.
A l’occasion, informe Agossou-Vè, certains des points de revendications du Collectif des syndicats des enseignements maternel et primaire ont été abordés. Selon lui, le gouvernement a décidé d’accorder 10 000 FCFA par enseignant comme prime d’incitation à la fonction enseignante, première revendication du Collectif. Cette mesure prendra effet, selon le gouvernement, à partir du 1er septembre prochain. Une date que les syndicats trouvent trop éloignée. Ils comptent se battre pour la rapprocher. Les deux parties devront se revoir mardi 10 mars prochain pour finaliser les négociations relatives à ce point de revendication.
Le deuxième vice-président a fait ce compte rendu complet des différentes rencontres des responsables du Collectif avec le gouvernement.
Ne voulant pas être un va-t-en guerre, les enseignants membres du Collectif ont jugé utile que la marche initialement programmée soit avortée. Ceci, en attendant les conclusions des négociations gouvernement-confédérations syndicales. Maxime Agossou-Vè compte revenir à la charge dès que le gouvernement n’accorderait pas une oreille attentive à ces six points de revendications. C’est d’ailleurs pour cela que le Collectif maintient la pression sur le gouvernement. Il poursuit le mouvement de grève jusqu’à satisfaction totale de l’ensemble des points de revendication, conclut Maxime Agossou-Vè.