Deux jeunes filles mineures Sabine et Carine, des apprenties couturières enlevées le 27 février dernier à Parakou et placées comme domestiques au Nigeria, ont été retrouvées et rapatriées. Moïse Mora, 23 ans, l’un des ravisseurs présumés appréhendé, a été présenté à la presse mardi dernier à Parakou. Cette prouesse a été réalisée par la compagnie de gendarmerie de Parakou en collaboration avec le Commissariat central de police de la ville.
A l’interrogatoire, le principal mis en cause n’a pas nié les faits. «C’est l’un de mes amis, coiffeur, qui a connu deux filles et qui me les a confiées. C’est elles que j’ai amenées au Nigeria à Kosubosu (NDLR : localité voisine de Pèrèrè située dans l’Etat de Kwara) pour travailler comme bonnes», reconnaît Moïse Mora.
Aux dires de Sabine, une des victimes, l’enleveur aurait tenté d’abuser de Carine, la plus jeune âgée seulement de 14 ans, avant de les conduire à destination. «Il a dit à ma seconde qu’il va coucher avec elle, ou bien elle veut la vie ou la mort», raconte Sabine. «Oui. J’ai voulu… J’ai demandé à coucher avec elle mais elle n’avait pas accepté», avoue Moïse Mora.
Les présumés coupables auraient programmé de faire partir trois apprenties : Sabine, Carine et Rachi, à en croire Jocelyne F., patronne des filles. «Rachi n’a pas pu partir. Le jour de leur départ, ils sont passés chez elle la nuit pour la prendre, mais par malheur, son oncle était là. Et c’est elle qui a fini par dire de voir le coiffeur, que c’est un de ses amis qui va les amener», confie-t-elle.
L’enquête ouverte se poursuit et permettra d’appréhender éventuellement d’autres membres du réseau d’enlèvement d’enfants et de savoir aussi combien a coûté exactement la transaction des deux filles, puisque ces dernières soutiennent que l’enleveur a perçu une somme après leur placement. Mais le ravisseur présumé dit n’avoir eu que les frais de déplacement qui s’élèveraient à 25 000 F CFA.
Claude Urbain PLAGBETO A/R Borgou-Alibori