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Etat de l’économie béninoise : Komi Koutché parle des progrès réalisés
Publié le vendredi 6 mars 2015  |  Fraternité
Komi
© Autre presse par DR
Komi KOUTCHE, Ministre de l`Economie des Finances et des Programmes de Dénationalisation -




« La marche vers une économie prospère ». Tel est le thème qui a permis à l’argentier national, le ministre Komi Koutché d’expliquer hier aux Béninois, par le canal de la télévision publique, comment se porte leur tissu économique. Au terme d’un débat qui a duré plus d’une heure d’horloge, le ministre de l’économie, des finances et des programmes de dénationalisation (Mefpd) a rassuré ses compatriotes de ce que le Bénin a réalisé de bonnes performances ces dernières années. Il a fait observer que depuis bientôt trois ans, la croissance est en pleine constance, avec un taux supérieur à 5%. Et, selon lui, le Bénin est en phase avec les critères de convergences définis par l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) qui permettent de mesurer cette stabilité de la croissance. Il s’agit, a-t-il expliqué, du ratio du solde budgétaire de base qui de +1,5 contre une norme de -3%, du ratio de l’encours de la dette intérieure et extérieure qui de 30% relativement au Pib contre 70%, malgré le grand nombre de chantiers lancés par le gouvernement. Au niveau du ratio de la masse salariale sur les recettes fiscales où le Bénin a franchi la norme, le ministère des finances a justifié, que cela est dû à la volonté du Chef de l’Etat de corriger un certains nombre d’injustice au niveau des travailleurs. Ce qui explique, a-t-il dit, une vague de reversement d’agents et une augmentation sensible des salaires. Mais pour corriger l’explosion de ce ratio, le ministre Koutché mise sur le maintient de la masse salariale et un élargissement des recettes fiscales. Car, pour lui, la politique de gouvernance du Chef de l’Etat repose sur la réalisation d’une croissance inclusive et résiliente. Et, a-t-il complété, les retombées sont perceptibles notamment à travers les mesures de promotion de l’emploi, la gratuité de la césarienne, les programmes du microcrédit aux pauvres…

Dette intérieure
A entendre le ministre des finances, la question de la dette intérieure demeure un défi majeur même si des efforts ont été consentis ces derniers mois. ‘’Depuis trois mois, les opérateurs économiques sont payés au bout d’un trimestre. Car, l’administration financière est désormais gérée avec des outils modernes. C’est l’une des raisons qui fait du Bénin, l’un des 10 meilleurs pays réformateurs au monde’’, a déclaré Komi Koutché. En ce qui concerne le taux d’inflation qui touche directement les couches sociales, il a noté que le Bénin est à -1,1%.

Un pays sûr
Komi Koutché a aussi donné quelques indications pour justifier que le Bénin jouit d’un climat des affaires favorable à l’investissement. Ainsi, avant la prise du pouvoir par Boni Yayi, l’invité de l’Ortb a révélé que l’investissement étranger serait de 30% et est passé depuis 2006 à 90%. De même, il a souligné que les taux d’exportation et d’importation sont passés respectivement de 16% à 19% et de 22% à 27%.

Un cadre viable pour la production de l’or blanc
La question de la gestion de la filière coton n’a pas échappé à l’entretien que le Mefpd, Komi Koutché a accordé à l’Ortb. Et si d’après ses explications, il faut une certaine confiance entre les différents acteurs et mettre en place un cadre viable pour permettre à la production d’être meilleure, il s’est réjoui que les discussions aient évolué avec le groupe Aic et que ce dernier participe enfin à l’égrenage du coton. Toutefois, il a tenu à préciser qu’après la prise en main de la filière coton par le gouvernement avec la réquisition des usines de l’Aic à des fins d’égrenage, la production au titre de la dernière campagne tournerait autour de 150 000 tonnes. Mais, pour répondre aux critiques relatives à la volonté du gouvernement d’égrener le coton dans certains pays de l’espace Uemoa, le ministre Komi Koutché a d’abord fait remarquer que le Bénin dispose de 19 usines d’égrenage pour la plupart vieille qui n’ont pas la capacité de donner entièrement satisfaction compte tenu du délai imparti pour éviter les aléas climatiques. « Malgré le fonctionnement des 19 usines dont les usines de l’Aic, on ira au mois de juin pour l’égrenage… », a-t-il indiqué pour justifier l’importance d’aller à l’égrenage au plus vite fut-il en sollicitant l’aide des usines des pays de l’Uemoa.

L’énergie, l’emploi et la révision au menu
L’autre point sur lequel s’est prononcé l’invité de l’Ortb a été les difficultés énergétiques que traverse le Bénin depuis des années. Et si pour le ministre Komi Koutché, l’énergie est un bien de consommation à dimension sociale, sa disponibilité en quantité et en qualité reste un défi important pour le gouvernement et pour cela, a-t-il déclaré, beaucoup d’initiatives ont été prises. Mais regrette-t-il, il n’y a pas eu suffisamment de propositions dans le domaine de l’énergie. De même, a-t-il noté, des réformes sont en cours pour la démocratisation de la production et de la distribution. Mais, il a prévenu : « si les propositions ne sont pas pertinentes par rapport à nos besoins, nous n’allons pas les prendre en compte. C’est de la démagogie que de dire qu’en quelques années, on peut résoudre le problème de l’énergie au Bénin », a-t-il prévenu tout en annonçant des changements dans la gouvernance de la Sbee pour lui permettre d’aller dans le marché compétitif.
En dehors de la promesse de la démocratisation du secteur énergétique, du plein l’emploi pour lequel Komi Koutché a salué la détermination du chef de l’Etat, il a, par ailleurs, défendu la révision de la Constitution du 11 décembre 1990. Et à l’en croire, le besoin pressant et urgent de la Cour des comptes, de la constitutionnalisation de la Cena et l’imprescriptibilité des crimes économiques pour pallier la perte des financements des Partenaires techniques au développement ne sont pas des inventions du gouvernement. « Il ne sert à rien de banaliser quelque chose qui fait perdre des ressources à l’Etat… », s’est indigné le ministre Komi Koutché qui dit ne pas être un apôtre de la révision mais un éclaireur des populations sur ce qui leur est utile.

Les chances de succès des réformes au Mef
« Les chances de succès de ces réformes, c’est d’abord l’adhésion du et de ceux qui en sont les bénéficiaires en dernier ressort. Mais, je vous dirai que la corruption, si nous nous mobilisons ne dois pas être un obstacle. Puisque ces réformes visent, entre autres, à démanteler les périmètres du marché de la corruption. A tous ceux qui pensent que c’est des réformes qui vont s’essouffler d’ici, je voudrais leur dire qu’ils se trompent. Et je crois que c’est le moment de les faire. L’autre chose qui confère du succès à cette réforme, c’est que j’y crois, et je ne vois pas ce qui peut nous empêcher, mon équipe et moi, d’aller de l’avant, quelque soit ce que ça va nous coûter. Nous allons en tirer profit demain (…)

Reformes aux services des impôts
Il faut qu’il y ait tout de même des mécontents qui sont ceux qui ne veulent pas faire les choses dans l’ordre normal des choses. Dans tous les cas, qu’on casse les œufs n’est pas la chose la plus importante. Nous pensons que cette omelette sera très bonne, parce que si nous devons décliner ces réformes, la première dimension, c’est l’amélioration de l’efficacité de nos ressources. Quand on va à la Direction générale des Impôts, nous conduisons des métiers qui visent à élargir la base du fisc, des réformes qui visent à améliorer l’efficacité des impôts. Je rêve d’une administration centrale qui arrive à délivrer, par exemple, des attestations fiscales par E-mail, plutôt que les gens aillent s’aligner à longueur de journée. Je rêve d’une administration fiscale qui permet aux gens d’effectuer des paiements électroniques, plutôt que de côtoyer les inspecteurs d’impôts. Je rêve d’une administration fiscale où l’usager même sait, de façon spontanée, combien il a à payer, plutôt que d’attendre qu’on le relance, et qu’on lui dise ce qu’il doit payer. Spontanément, il sait la Tva à verser et il le paie automatique. Je rêve d’une administration fiscale qui est un partenaire crédible de l’usager, parce que nous devons changer de paradigme. Généralement, on voit l’administration et les usagers comme un patron et son employé. Les usagers doivent être désormais considérés comme des partenaires, d’où l’approche Ipa…

Les réformes à la douane
Au niveau de la douane, nous avons engagés plusieurs réformes dont deux majeures. D’abord, du point de vue de la dématérialisation. Premièrement, il s’agit des Programmes de Vérification des valeurs qui font fatiguer moins les douaniers. Le douanier ne doit plus être un sujet qui fixe les valeurs comme il veut. On doit avoir automatisé la certification des valeurs. Nous avons les scanners. Il arrive fréquemment, qu’en lieu et place d’un container de tôles, on dise que c’est des tuiles. Les scanners participent de la crédibilité des opérations et ça augmente le processus de recette de l’Etat. En fait, par rapport aux registres, nous rêvons d’une administration des impôts connectée à la douane. Sinon, comment peut-on comprendre des opérateurs économiques qui, dans le cadre de leurs affaires, font transiter des trafics de drogue de 2 milliards (un exemple) par le cordon douanier, mais à la fin de l’année, lorsqu’ils élaborent leur rapport financier qu’ils n’ont pas pu réaliser un chiffre d’affaires de 300 millions. Où est la différence ? Donc, si l’administration des impôts est connectée à l’administration douanière, cette mesure nous permettra de collecter des recettes. Une fois collectées, comment ces recettes sont gérées pour être orientées à des fins plus utiles ? C’est en ce moment que viennent ces réformes que nous avons menées pour attaquer la chaîne de gestion et les dépenses publiques ont toute leur justification.

Les perspectives
Avec ces réformes, nous ne pouvons que nous attendre à une gestion budgétaire crédible. Les pays qui n’ont pas de ressources et qui ont pu faire des pas remarquables en termes de développement, ont eu comme premier facteur de leur marche vers l’avant, la bonne gouvernance. On a tendance à constater que cette bonne gouvernance se situe au niveau des gouvernants seuls. Si l’on peut éviter de promettre quand on veut demander un service, on aurait déjà fait un pas vers la bonne gouvernance.
La deuxième perspective, c’est que si nous arrivons à concrétiser ces réformes, non seulement nous verrons que notre pays ne va plus continuer à exploiter ses ressources naturelles, mais aussi nous dégagerons suffisamment de ressources pour régler nos problèmes politiques, sociaux et économiques. Nous y croyons et nous demandons au peuple de nous accompagner…

La mise en garde de Koutché
Certains gestionnaires de crédits qui pensent qu’ils peuvent faire des obstacles pour faire reculer les réformes se trompent. Il y en a qui jouent sur la sensibilité de leur secteur pour bloquer les réformes. On ne vous autorise pas à engager de nouveaux projets sans avoir fini de payer les dettes. Ce qui est visé à travers ceci, c’est d’éviter les éléphants blancs. On en a plusieurs. Mais, quand on y voit de près, on se rend compte qu’au sein du même ministère, on a engagé des projets et on n’a pas payé où on a eu l’argent qui est disparu. On engage des projets de neufs titres, pendant que d’autres éléphants blancs sont en train de dormir. Ce que nous faisons maintenant, c’est de ne pas autoriser les ministères à engager des projets sans avoir fini de payer. D’autres gestionnaires profitent de la situation pour créer des blocages. A titre d’exemple, il y a une évacuation sanitaire. Le médecin chargé de l’évacuation refuse d’exécuter parce qu’il trouve que le ministère des finances exige qu’on solde les dettes avant d’effectuer d’autres dépenses. Donc, il y a ces types de blocages et que nous essayons de démanteler….

Angelo DOSSOUMOU, Arnaud DOUMANHOUN, Patrice SOKEGBE
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