Amouda Razacki et Gnanmou Dandi sur Canal 3 Bénin : Encourager la transformation des alliances en partis politiques
Plusieurs partis politiques se sont mis en alliance pour aller aux élections législatives du 26 avril prochain. Invités sur une émission de débat sur Canal 3 Bénin hier, Amouda Razacki, magistrat, ancien député et ancien membre de la Commission électorale nationale autonome (Cena) et Gnanmou Dandi, professeur agrégé à la faculté de droit et chef du département du droit public à l’Université d’Abomey-Calavi se sont prononcés sur ce fait. Selon eux, il n’y a aucun mal à ce que les partis aillent aux élections en alliances, au contraire, cela est à encourager. A les en croire, deux raisons fondamentales conduisent les partis à se mettre en alliances pour affronter les élections : le manque de moyens financiers pour couvrir les besoins de tous les candidats sur toute l’étendue du territoire national et le manque de militants dans les partis. Selon les invités, il n’y a pas de vrais partis politiques au Bénin, raison pour laquelle, ils sont chaque fois obligés de se mettre en alliances lors des élections. Pour les deux invités d’André Dossa, il est souhaitable que ces alliances soient pérennes afin qu’on ait de grands partis politiques pouvant couvrir tout le territoire national. Mais force est de constater qu’ au lieu d’être pérennes, ces alliances de partis disparaissent juste après les élections. Pour Amouda Razacki et Gnanmou Dandi, la mutation de ces alliances en partis politiques peut permettre d’avoir de grands partis ayant une forte assise financière, de susciter des débats d’idées et de briser les barrières du régionalisme.
Pour les deux invités, il n’y a pas de débats d’idées dans les partis politiques parce ceux-ci se résument à un seul individu qui finance tout. Du coup, il est le propriétaire du parti et dans ces conditions, aucun débat d’idées ne peut se mener. C’est cette situation qui justifie le manque de débats d’idées au sein des partis politiques. Il faut donc œuvrer pour les débats d’idées et la formation des militants des partis politiques. Et agir pour la réalisation de ces deux objects, c’est militer pour la transformation des alliances en partis politiques.
La lépi actuelle est meilleure que celle de 2011
Se prononçant sur la Liste électorale permanente informatisée (Lépi) transmise par le Cos à la Cena, Amouda Razacki et Gnanmou Dandi croient en cette liste, même si elle est incomplète. A les en croire, la Lépi définitive devrait prendre en compte tous les citoyens béninois de l’extérieur comme de l’intérieur. Mais il vaut mieux aller aux élections avec cette Lépi que de faire recours à celle de 2011 où on ne connaît pas le nombre de votants encore moins le nombre de centres de vote. Pour eux, la Lépi transmise à la Cena est mieux, comparativement à celle de 2011, car elle est accessible sur Internet et le nombre de votants est clairement connu. Il est donc impossible de tricher sur les chiffres lors des élections. Néanmoins, il est souhaitable de l’améliorer afin de prendre en compte tous les Béninois de l’extérieur comme de l’intérieur qui n’ont pas été enregistrés.
Isac A. YAÏ