Il avait l’air très heureux. Il était comme quelqu’un à qui on venait d’enlever un lourd fardeau. Et c’était réel parce qu’il l’a fait savoir, tout le temps passé dans les locaux de la Commission électorale nationale autonome (CENA) le mercredi 04 mars. Sacca Lafia, pratiquement le plus heureux de son équipe. 16h 05mn, l’équipe du Cos Lépi fait son entrée à la Céna. « C’est le jour J. Chers journalistes, vous êtes là », clama le président du Cos Lépi avant de monter l’escalier vers le bureau de son homologue. Salutations d’usages puis, le cortège des officiels se dirige vers la salle de conférence pour la cérémonie. A l’intérieur et avant son allocution, Sacca Lafia laisse entendre : « …Je crois que maintenant les médias vont moins parler du Cos-Lépi et de Sacca Lafia. Et, en ce moment précis, je voudrais vous inviter à accompagner par vos prières tous les membres du Cos-Lépi qui ont travaillé durant 22 mois, c’est un temps de délivrance pour chacun de nous… ». Au cours de la cérémonie, après l’allocution du président du CES, Sacca Lafia toujours dans l’esprit d’un être libéré a violé le protocole en prenant la parole. Il n’a pas non plus laissé le protocole lui imposer, vers la fin de son allocution, la projection vidéo prévue pour la fin des allocutions. « Mon discours n’est pas terminé et je voudrais que les caméras prennent la projection. Ne venez pas me dire après que c’est une disquette vide que nous avons remise à la Céna. Il faut ouvrir les trois fichiers afin que tout le monde soit au même niveau d’information », a-t-il ajouté. Et, à la fin de la projection vidéo qui a permis au ministre d’Etat de voir son nom sur la liste, Sacca Lafia a déclaré : « Vous pouvez amener tous les tam-tams du Bénin à Calavi ce soir, je dormirai les poings fermés ». Et, comme il l’avait dit au début de la séance dans une blague, ce jour est la fin du supplice pour Sacca Lafia et le début du calvaire pour Emmanuel Tiando.
Yannick SOMALON