Société
Le Gouvernement n’a pas honoré ses engagements
Publié le lundi 9 mars 2015 | 24 heures au Bénin
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L’avènement du Gouvernement du changement en 2006 a suscité beaucoup d’espoir au sein des femmes au Bénin. Quelques efforts ont été faits sous la gouvernance du Président Boni Yayi surtout en matière d’accès aux microcrédits. Mais, là où la déception est grande, c’est la promotion des femmes dans les instances de prise de décision.
Les femmes béninoises sont déçues par le Gouvernement du Président Boni Yayi par rapport à son engagement de les promouvoir dans les instances de prise de décision. La preuve vient d’en être donnée avec la liste de candidatures que les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) ont déposé à la Commission électorale nationale autonome (Cena) pour les législatives du 26 avril prochain. Cette liste de la coalition au pouvoir comporte une dizaine de femmes sur 166 titulaires et suppléants. Sur 83 titulaires, il y a à peine 7 candidates dont 4 en tête de liste. Parmi les suppléants, le nombre des femmes n’est pas des plus roses. Elles sont à peine 4 suppléantes et aucune parmi elles n’est en première position.
C’est dire que l’Assemblée nationale, 7ème législature comptera très peu de femmes et encore moins au titre de la mouvance présidentielle qui a toujours promis une bonne représentativité des femmes dans les instances de prises de décision.
La même tendance a été observée au niveau de la législature sortante. Sur les 8 représentantes de la gent féminine, leur nombre s’est réduit à 7 députés, après la démission de la Première Dame Chantal de Souza Yayi, remplacée par son suppléant Grégoire Akofodji.
Le parti au pouvoir comptait 5 ‘députées’ au début de la sixième législature mais aujourd’hui, il n’en reste qu’une seule. Assogba Abraoua est entrée au gouvernement et Hélène Aholou-Kèkè et Claudine Prudencio ont quitté les Fcbe.
« Je vous aime, je vous adore ! »
La faible représentativité des femmes s’observe aussi sur les 19 autres listes de candidature en compétition pour les prochaines législatives.
Depuis le début de cette législature en avril 2011, les femmes ne représentent que 8% des députés à l’Assemblée nationale ! C’est l’un des taux les plus faibles sur le continent.
En Afrique, le Rwanda détient le plus fort taux avec 64% de femmes au parlement contre 43% pour le Sénégal et 17% pour le Togo.
Boni Yayi ne rate aucune occasion de réaffirmer son amour pour les femmes qui représente plus de 52% de la population du pays. « Mes chères mamans, mes chères sœurs, vous êtes belles. Je vous aime, je vous adore », ne cesse de clamer le chef de l’Etat au cours des meetings, des manifestations populaires et des tournées à travers le pays.
Après sa réélection en 2011, il leur a promis un gouvernement composé à 30% de femmes. Une promesse non tenue jusqu’à un an de la fin de son mandat.
En dehors de la Loterie nationale du Bénin, l’Institut de la femme, de la Grande chancellerie de l’Ordre nationale du Bénin et la Haute cour de Justice, les femmes sont absentes de la tête des sociétés d’Etat des institutions de la République.
Sur les 1435 conseillers élus en 2008, seules 65 sont des femmes. Une seule femme est élue maire dans les 77 communes et le gouvernement actuel ne compte que 4 femmes sur les 27 ministres. Il y a une femme parmi les six préfets des départements.
Tous ces chiffres montrent que le Bénin est encore loin de la cible de 30% de représentativité des femmes à atteindre d’ici à 2015 en ce qui concerne l’Objectif N°3 du Millénaire pour le développement.
Malgré cela, bon nombre de femmes bénéficiaires de microcrédits et de césarienne gratuite, surtout celles non instruites, continuent de croire en Boni Yayi comme un messie.
Mais, l’homme du changement et de la refondation aura du mal à tenir à ses engagements de parité avant de quitter le pouvoir dans douze mois.
Ignace FANOU/Le Grand Matin
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