A l’aune des très prochaines législatives, chaque parti ou alliance de partis engagé dans la course ne vise qu’une seule chose : obtenir si c’est possible, le plus grand nombre de députés et pourquoi pas, la majorité. Mais de là à pérorer avant même que les élections n’aient lieu, qu’il lui faut avoir 50 députés, il y a de quoi s’interroger sérieusement.
Ce n’est point un secret, l’alliance des Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE) a annoncé les couleurs : réaliser les trois KO en s’assurant la majorité aux législatives, aux locales, communales et municipales en 2015 et en 2016, la plus grande majorité avec un nouveau chef d’Etat sorti du cru FCBE. Cette rhétorique reprise à tout bout de champ par cette alliance semble être en rapport avec sa volonté de garder les rênes du pouvoir au Bénin pour 50 ans, voir un siècle. Compte tenu de la volonté réellement affichée d’atteindre son objectif, des questions se posent. Les arguments militant en faveur des inquiétudes de certains citoyens ne manquent pas et entre autres, on retient les éléments suivants : la volonté révisionniste de la Constitution reste toujours d’actualité puisque, le projet n’est toujours pas retiré de l’Assemblée nationale. Un projet dont la faisabilité dépend d’une majorité absolue de 50 députés au moins acquise à la cause du chef de l’Etat qui ne cracherait pas non plus sur la soupe s’il pouvait obtenir un troisième mandat. Ce plébiscite, s’il était réalisé ce qui, paraît fort peu probable dans le contexte politique actuel vu les enjeux électoraux, rien n’arrêterait alors que l’araignée FCBE tisse sa toile autour de la majorité des 77 communes que compte le Bénin, une Nation une et indivisible. La principale interrogation qui reste posée à ce jour a rapport avec cette forme de confiscation du pouvoir qui verrait alors le Bénin plongé dans une gouvernance politique monopartite. Une autre question pointe à l’horizon. A travers cette volonté de réussir à donner un contenu réel et effectif au concept déjà fortement décrié : « après nous, c’est nous », n’est-ce pas une manière très subtile de couvrir les crimes économiques et autres dont le pouvoir exécutif serait taxé directement et indirectement ? Une manière de couvrir des personnalités politiques et hommes d’affaires et autres proches de l’exécutif qui y seraient impliqués ?
Autant de raisons qui justifieraient toutes les stratégies mises en branle actuellement par les FCBE dont les têtes de liste pour les prochaines législatives soulèvent des remous et entrainent des démissions.
50 députés ne sont quand même pas des agents permanents de l’Etat à recruter et à qui on ferait des conditions salariales exceptionnelles ! A moins que cela ne relève du miracle, la recomposition de la classe politique béninoise sur les cendres des déconfitures qu’enregistrent certains partis et alliances de partis dont les FCBE ne militent guère en faveur de ce plébiscite. A moins de procéder par achat de conscience pour débaucher les nouveaux élus. Mais à combien de milliards de FCFA ?
Kolawolé Maxime SANNY