Necrologie
Derniers hommages à Axel Mitchodjèhoun: Entre révolte et indignation
Publié le lundi 9 mars 2015 | Le Matinal
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La paroisse Saint Paul de la Marina Pk10 a fait le plein samedi 7 mars 2015. La maison de Dieu a accueilli les nombreuses personnes qui sont allées rendre un dernier hommage à Axel Mitchodjèhoun. L’ancien ministre Pierre Osho qui était là, s’est senti outré.
Axel Joseph Mahouna Mitchodjèhoun peut-être, depuis le ciel, peut se réjouir de la foule qui a fait le déplacement de la paroisse Saint Paul de la Marina Pk10 pour lui rendre un dernier hommage. Parents, amis de classe, représentants du collège privé Le jardin des élus, l’école qu’il fréquentait et personnalités étaient venus faire ce geste en la mémoire de ce jeune homme, abattu par la Police dans la nuit du 24 au 25 décembre 2014. Bien avant le démarrage de la messe en la mémoire de Axel Mitchodjèhoun, la paroisse de Pk 10 affichait presque complet. Du monde, il y en avait, aussi bien dans la salle principale que dans la cour de l’église. Dans son homélie, le père célébrant, Vincent Féby, a affirmé que la famille Mitchodjèhoun a été éprouvée. Sa mère notamment qui a perdu son fils unique. Le curé a tout de même rassuré les membres de la famille que « Axel ne s’est pas éloigné de [leur] maison, de sa maison. Il est dans [leur] cœur ». De nombreux témoignages ont été apportés ensuite, celui de Samuel Sèdami, un proche de Axel Mitchodjèhoun, qui a posé des questions à un Axel qui n’était présent que par sa dépouille à la paroisse Saint Paul de la Marina Pk10.
Révolte et indignation
Dans cette assistance, il y avait l’ancien président de la Cour constitutionnelle, Robert Dossou, le Général Fernand Amoussou, l’avocat de la famille, maître Paul Kato Atita et Pierre Osho. L’ancien ministre de la Défense sous Mathieu Kérékou, après la messe, s’est dit également triste pour la perte de l’enfant de l’un de ses anciens collaborateurs, le colonel Camille Mitchodjèhoun, père du jeune Axel. De l’indignation, c’est ce qu’a ressenti Pierre Osho à la suite de la mort de Axel Mitchodjèhoun. Il a évoqué « la mise en évidence de carences graves, d’insuffisances graves, de fautes professionnelles graves au niveau » de la police, celle-là même chargée d’assurer la sécurité des Béninois. « Le travail de la police n’est pas d’abattre froidement des jeunes collégiens, le travail de la police, c’est de faire preuve de professionnalisme. », a-t-il affirmé.
Rèliou Koubakin
Axel Mitchodjèhoun repose dans son Dagbé natal
Après une dernière cérémonie d’hommages tenue à Cotonou dans une atmosphère lourde de lamentations et de pleurs, Axel Mitchodjèhoun a été conduit à Dagbé dans la Commune d’Ifangni. Il sonnait en effet 13 heures quand un convoi de véhicules a abordé le pont de Porto-Novo pour conduire ce jeune élève tombé sous les balles des policiers sur la terre nourricière de ses parents. On pouvait constater sur les abords du marché de Kétoukpè qui donne accès à l’entrée de l’arrondissement de Dagbé des milliers de personnes installées pour accueillir le corbillard dans lequel se trouvait le cercueil de Axel Mitchodjèhoun. Malgré le chaud soleil qui battait son plein, personne ne voulait se laisser conter. C’est alors que le cap a été mis sur domicile du père du défunt pour une dernière cérémonie coutumière qui n’a duré que 5 minutes. Parents, amis, proches et curieux, tous vêtus de tee shirt noir, à l’effigie du disparu ont marché sur près de deux kilomètres pour se rendre également à la maison familiale des Mitchodjèhoun. Un tour de la maison avec le cercueil était le second rituel qui a conduit Axel Mitchodjèhoun directement au cimetière. En moins de 5 mn après que le prêtre ait dit son homélie, la tristesse était plus grande sur les visages. Personne n’a pu se contenir. Surpris parmi la foule qui voulait être témoin de ce dernier passage du disparu, le maire de la Commune d’Ifangni, Raymond Fafoumi, n’a pas caché son état d’âme. « Nous sommes touchés par ce qui est arrivé à la famille Mitchodjèhoun. Nous ne pouvons que prier pour le repos de son âme », a lâché ce dernier. Axel Mitchodjèhoun, que la terre te soit légère !
Thobias G. Rufino
(Br Ouémé/Plateau)
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