L’Union communale des producteurs d’anacarde (Ucpa) de Ouèssè qui a à sa tête M. Lamé Eric peut être aujourd’hui considérée comme un bon élève du Fonds national de la microfinance dans le cadre de la mise en œuvre de deux de ses interventions que sont : le Faar (Financement des activités agricoles et milieu rural) et le Mtpe (Financement des micros et très petites entreprises). Avec le déplacement qu’il a effectué le jeudi 5 mars 2015 à Ouèssè, le DG/Fnm a pu toucher du doigt ce que cette Union a réalisé avec les fonds qui ont été mis à sa disposition.
Composée de 37 coopératives, l’Ucpa de Ouèssè est non seulement active sur le front de la collecte et de la commercialisation des noix d’anacarde, mais aussi et surtout alerte dans la production et la commercialisation du maïs. Dans cette Union, l’approche-genre est respectée. Grâce aux ressources mises à leur disposition par le Fnm à travers l’Ong Sian’Son microfinance, les membres de cette Union ont accru leurs capacités dans la production du maïs et la collecte puis la commercialisation des noix d’anacarde.
Pour la campagne agricole 2014-2015, cette Union n’a reçu pour la production du maïs que 149 millions de F Cfa qui ont servi à impacter 576 producteurs individuels. Selon les explications apportées par M. Lamé, ce crédit, bien que salvateur, est insuffisant puisque plus de 46.000 producteurs membres de l’Union attendent d’être satisfaits. « Si le Fnm peut mettre à notre disposition pour la campagne agricole à venir 500 millions de F Cfa, on sera très content. La ressource financière est un facteur important de production. Et c’est pourquoi nous demandons aux responsables du Fnm de continuer à nous faire confiance », a dit M. Lamé qui a remercié le Chef de l’Etat pour sa vision et les efforts qu’il ne cesse de fournir pour promouvoir les activités agricoles en milieu rural, gages de la victoire pour l’autosuffisance alimentaire.
En dehors de ce crédit Faar, l’Union communale des producteurs d’anacarde de Oussè a aussi bénéficié du financement Mtpe. Il s’élève à 75 millions de F Cfa. Cette ressource a servi à collecter plusieurs sacs de noix d’anacarde. Ici aussi le plaidoyer a été fait pour que ce crédit soit porté à 370 millions de F Cfa, soit 10 millions par coopérative.
Le sérieux de l’Ucpa de Ouèssè a été certifié par le Directeur exécutif de l’Ong Sian’Son, bras opérationnel du Fnm. Pour les besoins qui ont été exprimés, le DG/ Fnm a rassuré les producteurs. Pour lui, le financement de l’agriculture en milieu rural présente des risques. Mais ce n’est pas pour autant que son institution ne va pas accéder à la demande des porteurs de projets créateurs de plus-values, surtout que pour le Faar et le Mtpe, les résultats sont probants et palpables.
Le Mtpe : jusqu’au bout du monde
La descente du DG/Fnm à Savalou a été révélatrice d’une vérité : Les crédits du Fnm n’ont pas de coloration politique. Et le Fnm est disposé à les rendre disponibles partout où besoin sera. Lorsque le projet est bon, il est automatiquement financé par le Fnm même si le bénéficiaire est au bout du monde. Youssouf Rahamane, jeune entrepreneur agricole basé dans un village situé à plus de neuf kilomètres de Savalou a d’ailleurs eu la preuve de ce qu’on n’a pas besoin de parrain pour être financé par le Fnm. Pour accéder à son champ, il faut parcourir 6 Km de piste rurale en voiture et 3 autres Km à pied. Le parcours a été certes pénible, mais au bout, la satisfaction était totale pour le DG/ Fnm qui n’a pas regretté d’avoir apporté son soutien financier à ce jeune entrepreneur agricole. Avec un appui d’environ 5 millions de F Cfa (4,7 millions de F Cfa plus exactement), il a réalisé un champ de 3 ha d’igname. Le projet est rentable. Les 19.000 bûtes déjà réalisées par M. Youssouf sur une prévision initiale de 30.000, peuvent lui permettre d’avoir une marge bénéficiaire de plusieurs millions de F Cfa. Son ambition, installer une véritable ferme intégrée sur le périmètre des 5 ha de terre dont une partie sert déjà à cultiver de l’igname. Pour ce projet, il peut en tout cas compter sur le Fnm à travers une 2è phase du Mtpe ou pourquoi pas le Faar.
Gouka : des juristes producteurs de riz
Ils ont nom Banon Philipe et Banon Adolphe. Ils sont juristes de formation. Mais depuis cinq ans, ils s’investissent dans la production agricole. Leur vœu s’est réalisé à Gouka, commune de Bantè. Grâce au financement Mtpe (4.132.000 F Cfa), ils ont pu produire du riz de bas-fonds sur une superficie de 12 ha gracieusement mise à leur disposition par les populations de Gouka. Avec ce financement qu’ils ont obtenu grâce à l’Ong Aphed Bavec, ils ont pu réaliser toutes les opérations à temps. Les 18,5 tonnes de riz IR 841 qu’ils ont produits ont été vendus sous formes de semence (9,5 tonnes) au Carder et de vivrier (9 tonnes) sur le marché local. Leur ambition, c’est d’emblaver plus de superficie et de faire à côté de la culture de riz le maraichage. Mais il se pose à eux un problème d’accès à l’eau. Ils veulent aussi faire du cacao, du café et de l’Hévéa. Des terres propices à ces spéculations ont été déjà repérées à Bantè Nord. Mais il reste le nerf de la guerre. Le Directeur général du Fnm qui s’est donné la peine de parcourir dans des conditions très pénibles les 12 kilomètres qui séparent le champ de ces juristes-fermiers à Gouka-Centre s’est dit très ému. Pour lui, il y a du potentiel. Et tout sera mis en œuvre pour que les besoins exprimés soient satisfaits.
Affissou Anonrin