Au lendemain de la sortie du ministre de la jeunesse des sports et des loisirs (Mjsl) pour dénoncer la gestion de l’actuelle équipe dirigeants de la FBF présidée par Augustin Ahouanvoêbla, les associations des supporters sont montées hier au créneau à la faveur d’une rencontre avec la presse tenue au stade de l’Amitié de Kouhounou, pour demander au gouvernement béninois, le retrait pur et simple de l’agrément à la FBF.
La Fédération béninoise des associations de supporters (Fébas) et l’Union nationale des supporters (Unas) sont remontées contre la manière dont le football béninois est aujourd’hui géré par les dirigeants actuels. Au cours de cette conférence de presse organisée hier, Patrick Houssou, secrétaire général de la Fébas et son homologue Togbossou Rémy de l’Unas ainsi que Idriss Kitoyé ont fait le réquisitoire de l’actuel comité exécutif de la FBF (lire leur déclaration).
Pour sortir le football béninois de l’abîme dont il se trouve, l’UNAS et la FEBAS plaident pour qu’une sanction soit infligée aux responsables qui ont contribué à la disqualification du Bénin par la Caf. Aussi, proposent-ils au gouvernement de retirer purement et simplement son agrément au Comité Exécutif de la Fbf. Car détenteur exclusif de la souveraineté nationale.
5 membres du Comité Exécutif défient leur président
Après les associations des supporters, cinq membres du Comité Exécutif de la FBF ont carrément écrit au ministre de tutelle pour réitérer leur reconnaissance, leurs remerciements et leur soutien au Gouvernement béninois. Il s’agit des présidents Magloire OKE, William FANGBEDJI, Ayéma PEDRO, Rigobert KOUTONIN et Imorou BOURAIMA.
Comme on le constate, la crise a atteint son paroxysme. Au Gouvernement de prendre ses responsabilités.
ENCADRE
CONFÉRENCE DE PRESSE CONJOINTE UNAS-FEBAS
Mesdames et messieurs les journalistes,
Mesdames et messieurs les membres des différentes associations des supporters,
Mesdames et messieurs les invités,
Merci d'avoir fait le déplacement du stade de l’amitié, ce jour mardi 10 mars 2015. Par ma voix, l'UNAS-Bénin et la FEBAS vous en savent gré et vous félicitent d'ores et déjà pour votre engagement renouvelé. Car, chaque fois qu'il s'agit de défendre les causes du sport en général et du football en particulier, vous avez toujours fait preuve de responsabilité.
Mesdames et messieurs les journalistes, la situation de notre football n'autorise plus le discours. Elle requiert plutôt une véritable thérapie. C'est à cela que nous, supporters, tous ensembles, nous nous attelons en vous réunissant ce matin.
Comme vous devez le savoir déjà, l'heure est grave et l'avenir du football béninois, l'avenir de la jeunesse de ce pays que nous chérissons tous est dangereusement compromis.
Conjointement avec toutes les fédérations des supporters, nous sommes autant consternés que vous, professionnels des médias, reporters sportifs, mémoire vivante de nos différentes disciplines sportives, par la descente en enfer de notre sport roi.
L'objectif de cette conférence de presse est de partager avec vous notre douleur, une douleur causée par le déclin que connaît notre football, mais également de présenter à la face du monde, les voies et moyens pour le rayonnement de notre sport roi.
Les faits
Qu'il vous souvienne, chers journalistes, qu'au moment où il prenait fonction, l'actuel président du Bureau Exécutif de la Fédération béninoise de football, l'honorable Augustin Ahouanvoêbla, avait fait solennellement la promesse de rassembler tous les acteurs du football pour son développement. Mais un an après, le constat est amer. Non seulement la famille du sport roi est plus divisée que jamais, mais le football béninois s'enlise chaque jour d'avantage.
Le premier acte de cet enlisement est la sanction infligée à notre pays par les instances internationales du football. En effet, par la faute, l'amateurisme, l'esprit retors empreint de tricheries et de magouilles et le défaut de patriotisme de certains membres du Bureau Exécutif de la Fédération béninoise de football, le Bénin a été retiré de compétitions de catégories d'âge pour deux ans. Deux bonnes années pendant lesquelles, nos footballeurs, mêmes s'ils étaient les plus talentueux du monde, seront absents de toute compétition. Quel tort ont-ils commis pour mériter ce triste sort pendant que les auteurs de cet état de choses continuent de se la couler douce. A l'UNAS et à la FEBAS, nous pensons, comme des milliers de nos .compatriotes, du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest, qu'un tel crime ne saurait rester impuni.
Le second acte de la déchéance du football béninois, mes chers amis, c'est l'organisation calamiteuse d'un championnat professionnel qui n'est même pas de la même facture que les tournois de vacances auxquels nous assistons dans les ruelles de nos villes et campagnes. Quand on a vécu il y a si peu ce même championnat professionnel, on ne peut qu'avoir honte, honte d'être Béninois, honte de ceux qui ont en charge le développement de notre football depuis un peu plus d'un an.
L'acte 3, pour nous, c'est l'élimination précoce des deux représentants du Bénin aux compétitions internationales. Je veux nommer l'AS Police et les Buffles du Borgou. Qui n'a pas eu honte des conditions minables dans lesquelles ces deux clubs ont préparé leur entrée en compétition ? Tout le monde certainement, sauf ces membres du Bureau Exécutif de la FBF qui pensent qu'ils en détiennent le titre foncier.
A tout cela, il faut ajouter la cacophonie qui est érigée en système de gestion du Bureau Exécutif de la. Fédération béninoise de football. En effet, alors qu'on pensait qu'on avait vaincu la fatalité avec l'élection de ce bureau, et que ses membres allaient accorder leurs violons, on assiste aujourd'hui à un tintamarre jamais égalé dans l'histoire de la FBF. Pendant que la grande majorité des membres de ce Bureau Exécutif dénoncent la gestion solitaire et catastrophique de leur président, celui-ci et ses affidés se bombent le torse et jouent les "Zorro". Poussant l'indifférence à son paroxysme, ils narguent sans discernement le peuple, ses dirigeants et les sportifs eux-mêmes.
Au regard de tout ce qui précède, et pour sortir le sport roi béninois de l'ornière, l'UNAS et la FEBAS proposent ce qui suit :
Recommandations
En accédant au pouvoir d’état, le président de la République a fait de la reddition des comptes, un point fort de sa gouvernance. C'est pourquoi l'UNAS et la FEBAS plaident pour qu'une sanction exemplaire soit infligée aux
responsables de la disqualification du Bénin des compétitions de catégories
d'âge.
Enfin, l'UNAS et la FEBAS invitent instamment le gouvernement du Bénin à retirer purement et simplement son agrément au Bureau Exécutif de la FBF. En effet, détenteur exclusif de la souveraineté nationale, l'Etat béninois avec à sa tête le président Boni Yayi ne doit permettre à aucune institution de s'amuser avec les attributs de la République. Nous disons bien retrait d'agrément au Bureau Exécutif de la FBF et non dissolution du Bureau Exécutif de la FBF. Des exemples foisonnent qui montrent que bien des pays avant le Bénin avaient été obligés de, procéder par retrait d'agrément, sans courir le risque de se voir sanctionnés par la CAF et la FIFA.
Tout en félicitant le ministre de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs pour avoir pris la mesure de l'enjeu, nous espérons qu'il tiendra compte de nos recommandations et que par son biais, le gouvernement du Dr Boni Yayi prendra à bras le corps ce dossier qui n'a fait que trop durer.
Voilà, Mesdames et messieurs les journalistes, les raisons qui ont poussé l'UNAS et la FEBAS à donner cette conférence de presse conjointe. Ces deux fédérations des supporters comptent sur vous pour en faire une large diffusion.
Vive le football béninois
Vive la jeunesse béninoise.
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